21- Face à face.

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- Écoute, ce n'est pas ce que tu penses.

- Et qu'est-ce alors?

- C'est une longue histoire. De toute façon notre problème n'est pas ça, mais ton mariage avec Jules.

- Comment ça notre problème?

- Tu ne peux pas te marier avec mon frère.

- Et pourquoi donc?

- Par, parce que je ne l'accepterais pas.

Annie rigola doucement en replaçant une mèche derrière son oreille.
Ce simple geste qui, depuis tous ses mois, avait toujours le même effet sur Simon, ou sinon plus encore.

- Mais Simon, je n'ai pas besoin de ton accord pour me marier, toi tu n'as pas demandé le mien lorsque tu as enfanté ta copine.

- Sauf que moi ce n'est pas pareil...

- Ah bon? Et quelle est la différence alors?

Annie, sans le vouloir, était remplie de jalousie en imaginant Simon faire l'amour avec Sophia.

La future mariée souffla avant de se lever agacée, sentant la colère lui monter.

- Tu sais quoi Simon? Moi je n'en peux plus, tu viens ici m'empêcher de faire quelque chose alors que tu as fait pire.

Simon se leva aussi en attrapant le poignet de la femme et se posa tout d'un coup une question.

- Il, il ne t'as pas touchée tout de même?

Annie ne répondit pas et fronça simplement les sourcils en tournant la tête.

- Dis moi que vous n'êtes pas aller plus loin qu'un baiser.

Devant le silence d'Annie, Simon ne pus s'empêcher d'être un peu plus jaloux.

- Annie, dit moi que vous n'avez rien fait tous les deux, s'exclama le jeune homme en montant la voix.

- Non, non nous n'avons rien fait, s'exclama Annie en quittant de l'emprise de Simon. Mais de toute façon un jour ou l'autre ça arrivera, car je vais l'épouser d'ici quelques jours.

Simon savait évidemment qu'il n'avait pas de pouvoir présentement, il tenta alors de se calmer.

- Et tu l'aimes?

La belle héritière essuya rapidement une larme avant que son ancien guide ne puisse l'apercevoir, puis elle s'éloigna doucement.

- Oui, oui je l'aime.

Annie quitta alors la salle pendant que son visiteur s'assit sur un canapé la tête dans les mains.

Était ce vrai? Annie aimait-elle réellement cet homme qui était le frère de Simon?
Il voulait se convaincre que non, pourtant Annie l'avait elle même dit, il ne pouvait rien y faire.
Mais il en souffrait plus qu'il ne l'aurait imaginé, car après tout, il s'y attendait déjà.

- Tu vas bien, frérot?

Jules venait d'entrer dans le salon et souriait à en faire souffrir ses joues en voyant l'état de son petit frère.

- Jules, laisse là.

- Oh mais Simon, pourquoi est ce que je ferais quelque chose d'aussi stupide?

- Je t'en supplie, ne la fais pas souffrir et laisse là tranquille.

Simon n'avait pas changé de position, et parlait à son aîné sans le regarder.

- Ne t'inquiète pas, elle sera plus que heureuse avec moi, insista son frère avec un sourire et une voix moqueur.

- Dis moi, qu'est ce que tu veux? Pourquoi elle, c'est pour son argent c'est ça?

- Peut-être que oui, enfin ça c'était au début. Maintenant, je vois à quel point je te fais souffrir, et l'idée ne me déplaît pas mal.

Simon laissa tomber une seul et unique larme, avant d'enfin croiser le regard de son frère.

- Je dois aussi avouer que tu n'as pas mauvais goût petit frère, Annie n'est pas mal du tout, et sous toutes les coutures, rajouta le deuxième Pickens en jouant avec ses sourcils.

Énervé, Simon se leva et attrapa Jules par le col de sa chemise.

- Je te préviens que si tu la touche, tu es un homme mort.

- Mais, comment tu feras? Je te rappelle que dans pas longtemps se sera ma femme, ma propriété ... ma chose.

- Tu n'es qu'un sale enfoiré.

Simon leva le poing, s'apprêtant à le faire atterrir sur le visage de Jules.
Mais celui ci étant plus fort que son petit frère, l'arrêta à temps en saisissant son poing, puis le poussa de façon à finalement être au dessus de lui.
Jules éclata finalement de rire avant de regarder Simon avec dégoût.

- Tu es toujours aussi pathétique Simon, depuis tout petit tu as toujours été le chien de service, et regarde, tu en as même fait ton métier.

Jules poussa avec force Simon sur le canapé et s'assit à son tour en face de lui avant de continuer.

- Lorsque papa m'a appelé pour me demander de revenir à Paris pour te donner une leçon, j'ai tout de suite accepté. Il fallait bien que l'on te remette à ta place et si ça me permettais de m'enrichir, pourquoi pas?

Jules se leva et rapprocha sa tête de l'oreille de Simon en chuchotant:

- Mais ne t'inquiète pas, je penserai à toi lors de notre nuit de noces, je te le promets.

Puis il se retourna et s'en alla.

Blindness [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant