Chapitre 8

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Cela faisait maintenant deux semaines que mes parents m'avaient laissé à l'Institut et confié au nouvel Inquisiteur, Marcus Davidson. Cela faisait désormais deux longues semaines que je m'entraînais tous les jours, sans relâche, dans le but d'être toujours meilleure que la veille. Au début, mon corps avait eu du mal à s'habituer à ce nouveau rythme, mais maintenant c'était devenu une habitude. Il me semblait que, du moment que j'étais docile et respectueuse, Marcus me fichait un peu la paix en ne me criant pas dessus sans arrêt. Il avait l'air satisfait de mes progrès et commençait à se demander si je ne pouvais pas aller un peu sur le terrain pour m'exercer. Je n'attendais que ça. Rester enfermée était quelque chose qui ne me convenait pas du tout. J'avais besoin d'un peu d'air frais pour réfléchir et faire le point sur tout ce qui s'était passé dernièrement. Mon cœur saignait d'avoir été abandonné de la sorte par mes parents, mais j'avais l'impression qu'avec le recul, il m'étais plus facile de comprendre leur décision. Je ne leur avait pas pardonné, mais j'essayais de faire des efforts pour comprendre. De plus, à part le fait d'être ainsi attristée, j'étais également complètement perdue. Pas seulement par rapport au contrôle de mes pouvoirs qui semblait totalement m'échapper, mais aussi par le comportement des uns et des autres et en particulier celui d'Alec. En effet, ce dernier semblait essayer de se faire oublier. Je ne l'apercevait que très rarement, et à chaque fois que son regard croisait le mien, je repensais à cette profonde et immense douleur que j'avais pu y lire il y'a peu de temps, quand j'avais vu Magnus pour la première fois. Le jeune Chasseur d'Ombres et l'incroyable sorcier avaient été semble-t-il... troublés l'un par l'autre. À cet instant, la souffrance de l'un n'avait d'égal que celle de l'autre. Les voir ainsi m'avais... intriguée. Je devais parler à Alec. Il avait déjà fait beaucoup pour moi et je devais lui rendre la pareille. Il devait sans doute avoir besoin de quelqu'un à qui se confier. Mais pour l'aider, encore fallait-il que je le trouve.

Nous étions un Mercredi, en plein milieu de mois de Septembre, et je ne savais pas qu'elle mouche avait piqué Marcus, mais il avait décidé de m'accorder une journée de repos. Au début, je crus au miracle. Puis, je m'étais dit que l'Inquisiteur n'était peut-être pas un homme si mauvais que ça. Alors, avec sa grande clémence, j'avais pu faire une longue sieste qui avait suffit à me revigorer. Cependant, quand je demanda à Marcus de sortir, il me l'interdit formellement. Je pouvais admettre que ce n'était sans doute pas la meilleure idée par les temps qui couraient. Et pour cause, cela faisait une semaine que le Monde Obscur était témoin de la mort de différentes Créatures Obscurs. Nous, Chasseurs d'Ombres, essayions tant bien que mal de trouver le coupable mais il semblait agir avec une impressionnante discrétion. Le fait de ne pas pouvoir l'attraper en frustrait plus d'un et créait pas mal de tensions entre les Créatures Obscurs. Par conséquent, je pouvais comprendre la réaction de Marcus face à ma demande. Je savais pertinemment que je ne pouvais, et ne devais pas contester sa décision, aussi injuste fut-elle. C'est pourquoi j'étais partie me morfondre dans la cuisine en espérant noyer ce refus dans un maximum de glace au chocolat.  Malheureusement pour moi, le frigo était vide et je pouvais de suite balayer la perspective d'aller faire des courses. Je soupira de désespoir et me retourna pour faire demi-tour. C'est à cet instant que je vis la visage souriant d'Isabelle:

-Laisse-moi deviner, tu meurs de faim et il n'y a rien à manger? Ne t'inquiètes pas, je connais un super resto pas loin. On peut y aller avec Clary et Jace si tu veux.

-J'aimerais bien, répondis-je, mais je ne peux pas sortir. L'Inquisiteur me tuerais s'il l'apprenait.

Un sourire malicieux se dessina sur son visage:

-Mais il n'est pas obligé de le savoir pas vrai? Allez, va prévenir les autres et dis-leur que je vous rejoins dehors, je dois juste appeler un ami...

***** 

Je ne savais pas ce qui m'avait poussé à écouter Isabelle, mais je commençais à me demander si je ne regrettais pas l'impression de sécurité que procurait l'Institut. Nous étions dans une sorte de bar plus au moins étrange, et qui regroupait différents types de Créatures Obscures. Même la serveuse avait des yeux verts perçants et une peau rose aux reflets irisés. Le lieu en question avait, en revanche, une allure assez banale. Des tables, des chaises, du monde. Rien de bien anormal, mis à part le fait que la clientèle était d'un genre atypique. J'étais assise sur une banquette à côté d'Isabelle et, se tenait en face de moi, son fameux "ami" dont il était question auparavant. Ce dernier était brun, aux cheveux tout en bataille, et aux yeux aussi sombres que de l'obsidienne. Sa peau, d'une étrange pâleur faisait encore plus ressortir la profondeur de son regard. Il se dégageait de lui une inexplicable et énigmatique beauté. Visiblement, il semblait être très proche de Clary, cela s'expliquait sans doute par le fait qu'ils étaient tous deux meilleurs amis. Tout le monde autour de la table semblait parler de choses et d'autres, mais moi j'étais trop absorbée par la contemplation de ce mystérieux jeune homme du nom de Simon. Soudain, le regard de ce dernier se tourna vers moi et je me figea sur place. Il me demanda d'une voix calme:

L'Elue [The Mortal Instruments Fanfic] [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant