Chapitre 9

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"Percé jusques au fond du coeur
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue."
Corneille "Le Cid"
Monologue de Rodrigue

Des rais de lumières colorées traversaient les vitraux de la chambre et répandaient une douce ambiance. Je venais juste de me réveiller et, étrangement, je me sentais... reposée. J'avais vraiment bien dormi et me sentais en pleine forme. Cependant, quand je m'étira, une vive douleur au niveau du menton me ramena à la dure réalité et fit ressurgir les terrifiants souvenirs de la veille. Je serra les dents et essaya de ne plus y penser. Je décida alors de prendre une douche pour me changer les idées. Mais, alors que je m'apprêtais à me diriger vers la salle de bain, un grognement derrière mon dos me fit faire volte-face. Alec était enroulé dans sa couette et semblait encore endormi. J'avais oublié ce léger détail... Je soupira et me jura de lui parler dès que je pourrais.

L'eau tiède de la douche me faisait un bien fou! J'avais l'impression de revivre. Pendant ce moment de répit, je repensa aux paroles que Marcus avaient prononcées la veille "Où est-elle? Où est l'Élue?". Je ne comprenais rien et j'avais besoin de réponses car je détestais rester dans le vague. J'allais devoir parler à l'Inquisiteur. Rien que d'y penser, mon estomac se noua d'angoisse. Cet homme était d'une cruauté sans nom et mon point de vue n'était pas prêt de changer.

Avant d'aller à la rencontre de Marcus, j'étais repassé par ma chambre et m'étais changé. Désormais, j'étais prête à affronter son regard brûlant de haine. Je me tenais devant son bureau, qui était auparavant celui de Robert Lightwood, et souffla un bon coup avant de me lancer. Je toqua et entendis bien vite le "Entrez" significatif de sa présence. J'actionna la poignée et fis quelques pas dans la pièce qui n'avait pas changé depuis la dernière fois. La paperasse s'entassait toujours sur le bureau et tout était sombre et froid. Marcus détacha ses yeux du papier qu'il était en train de lire et les posa sur moi. Un silence pesant s'installa et son air impassible me déconcerta. Je m'attendais à de la rage, de la peur, ou encore à de la haine, mais il n'affichait rien de tout cela. Je demanda:

-Vous m'en voulez?

Il fit le tour de son bureau et se plaça en face de moi. Sa voix était étonnement calme:

-Non. Pourquoi, je devrais?

-Eh bien... J'ai faillis détruire l'Institut et puis j'ai aussi blessé un bon nombre de gens.

-Nous avons connu bien pire. Maintenant, que viens-tu faire ici? N'es-tu pas censée t'entraîner?

-Je suis là pour que vous m'expliquiez votre charabia de la veille.

Il soupira d'exaspération et croisa ses bras avant de reprendre:

-Bien, je vois qu'on est partit pour une longue discussion toi et moi, alors vas t'asseoir.

Pas de s'il te plaît. J'avais l'habitude. Je lui obéis et, pendant ce temps, il se plaça en face de moi, dans son fauteuil. Il commença:

-As-tu déjà entendu parler de "la prophétie de l'Élue"?

Je secoua la tête pour lui faire signe que non, et il poursuivit:

-C'est une ancienne prophétie qui date d'au moins trois siècle. Elle annonce la venue d'un être doté de pouvoirs de sorcier et de Chasseur d'Ombres.

Il fit une pause et me fixa avec une féroce intensité puis, il se lança:

-"Peuple du Monde Obscur, écoutez

Car voici venir l'Élue.


Fille de l'ange Raziel et de la déesse Lilith,

Envoyée des cieux,

L'Elue [The Mortal Instruments Fanfic] [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant