La guerre des clans tome 2Les liens du sang

CHAPITRE 15 : Des aveux troublants

Celui qu'elle vit était loin d'être celui auquel elle s'attendait. Avec ses yeux d'un bleu turquoise, ces cheveux noir ébouriffés, il ne ressemblait pas du tout à Dereck.

— Tu as l'air déçu, constata Christopher.

— A ton avis, crétin ? Pourquoi as-tu fait ça ? Hurla-t-elle tout en se levant.

— M'aurais-tu laissé faire si tu avais su que c'était moi ? Lui demanda-t-il.

— Bien sûr que non, quelle question. Décidément, je ne te comprends pas. Tu ne peux pas être comme n'importe quel ex-copain ?

— C'est à dire ?

— Je ne sais pas moi. Tu pourrais simplement me dire : « Hé ça fait un baille ! Comment tu vas ? ». Ou encore mieux : ne plus m'adresser la parole. Mais non, toi tu... Tu fais l'idiot.

— Ne te mets pas dans un état pareil. Ce n'est pas la fin du monde.

— Evidemment que ce n'est pas la fin du monde. N'empêche que je ne sais toujours pas pourquoi tu as fait ça. Qua

— Tu te souviens quand on était ensemble ? On était bien tous les deux.

— Oui mais c'est fini maintenant. Je suis avec Dereck. Tu te souviens de Dereck, ton meilleur ami ?

— Je sais. J'essais juste de te dire certaine chose.

— Alors dis-les. Mais après tu t'en vas. Quand tu m'as embrassé à l'hôpital, je n'ai rien dit parce que je n'étais pas en état de le faire. Aujourd'hui, les circonstances sont différentes.

Christopher la fixa un moment.

— Euh...

— Euh quoi ? Tu ne sais plus quoi dire maintenant. Il y a deux minutes, tu étais prêt à me déballer ton petit discours et là tu reste muet. C'est quoi ton problème ? S'emporta Anna.

Christopher s'approcha lentement d'Anna. Il mit une main de chaque côté de son visage et il l'a força à le regarder. Il avait tellement de force et il était tellement grand qu'elle fut obligée de se mettre sur la pointe des pieds pour éviter le torticolis.

— Le problème c'est que je suis toujours amoureux de toi, murmura Christopher.

Annabelle resta bouche bée. Elle attrapa les poignets du loup et dû lui enfonçait ses ongles dans la peau pour qu'il l'a lâche.

— Et moi j'aime Dereck. Je dois m'en aller.

Anna s'éloigna mais Christopher lui prit la main et l'empêcha de partir.

— Attends. Tu ne vas pas partir comme ça ? Tu pourrais au-moins me dire quelque chose.

— Je n'ai rien à te dire, Chris, s'excusa Anna. Si tu étais venu me dire ça il y a un an, je me serrais surement jeter dans tes bras mais je n'en ai plus envie. Je suis désolée. J'aime Dereck et ...

— Mais on pourrait tout recommencer, comme avant, la coupa-t-il.

— Non. C'est trop tard.

— Crois-moi, Anna. A l'époque, j'ignorais que tu étais un vampire et je ne t'aurais jamais quitté si je l'avais su.

— Quoi ?

— J'ai rompu avec toi parce que je savais que je deviendrais un loup-garou. Les humains ne doivent pas connaître notre existence. Tu étais humaine, je n'avais pas le choix.

— C'est pour ça que tu es sortit avec Irène ? La fille que je détestais le plus au monde.

— Oui. Je voulais que tu m'oublis, que tu me hais.

— Félicitation, tu as réussi.

Anna tenta de s'éloigner de nouveau mais Christopher refusa de la lâcher.

— Laisse-moi une chance de me rattraper, l'intima-t-il.

— Tu as laissé passer ta chance, il y a très longtemps.

Christopher lâcha finalement Anna et la vampire se retourna. Dereck était là, à quelques dizaines de mètres. Adossé contre la porte, les bras croisés. Il ne regardait pas Anna. Il était totalement concentré sur l'autre loup.

— De...Dereck ? Bégaya Christopher. Depuis combien de temps es-tu là ?

— Depuis le début, dit-il calmement. Quand je t'ai vu sortir, je me suis douté que tu tenterais quelque chose.

— Pourquoi est-ce que tu n'as rien dit ? Lui demanda Anna la voix chargée d'émotion.

— Je ne voulais pas vous déranger, vous aviez l'air tellement occupé. Et puis, je voulais savoir ce que tu lui dirais. Ce n'est pas très fairplay mais on ait jamais sûr de rien dans la vie. Ne t'inquiète pas Anna, dit-il en voyant la mine déconfite de sa petite-amie. Je sais que tu n'as rien fait de mal.

— Ecoutes Dereck, tenta Christopher.

— Chris, on reparlera de cette histoire plus tard. La soirée n'est pas encore terminée et je ne veux pas me battre avec toi ce soir.

Christopher acquiesça et retourna dans la salle de bal. Dereck marcha en direction d'Anna et lui mit son châle dans la main. Anna inspecta brièvement leur lien mais elle ne perçut rien de troublant. Dereck était plutôt serein. Il avait vraiment un don pour oublier ses problèmes et les résoudre plus tard.

— Je te trouve très calme, lui dit Anna.

— Tu préfères que je retourne là-bas et que je le frappe ?

— Non. Je dis seulement que tu as l'air un peu trop heureux, vu la situation. Je pensais que tu serais plus en colère.

— Je n'ai aucune raison d'être en rogne. Je suis certain qu'il ne viendra plus nous ennuyer. Tu lui as dit ce que je voulais entendre et c'est pour ça que je ne suis pas plus en colère.

— J'ai dit beaucoup de chose ce soir et je pense que tu devrais me rafraichir la mémoire.

— Tu as dit à Chris que tu m'aimais, expliqua-t-il fièrement.

— Et alors ?

— Tu ne me le dis pas souvent, alors ça me fait plaisir.

— Hé ! Tu ne le dis jamais non plus.

— Normal. Je suis un garçon.

— N'importe quoi, rigola Anna.

— Je t'assure. Nous autres les hommes ne sommes pas équipés pour dire ça. Admettons une minute que mon excuse soit acceptable, la tienne c'est quoi ?

Anna ne répondit pas immédiatement. Elle n'avait jamais réfléchit à cette question.

— L'orgueil, je suppose. Sortant de ma bouche, je ne trouve pas ça naturel. Ca me gêne de le dire même si je le pense.

Dereck songea une minute et dit :

— Je pense qu'un petit entrainement s'impose, pour toi comme pour moi.

Il attrapa Annabelle par la taille et l'attira vers lui.

— Je t'aime, lui avoua-t-il en la regardant dans les yeux.

Anna aurait aimé lui dire ces trois mots qu'il voulait entendre mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Elle savait au plus profond d'elle-même qu'elle l'aimait plus que tout. Cependant, la confrontation avec Christopher l'avait perturbée et ses méninges fonctionnaient à cent kilomètres heure.

— Ça viendra, lui dit-il tout en caressant sajoue.