D'orgues et de plumes

Rosa Aeterna

Vêtu de noir brillant, j'erre sans but dans cette forêt,

Tout en naviguant entre les ronces de l'imparfait,

Je ne vois même plus les couleurs, tellement les larmes me privent,

Tellement je subis une douleur si corrosive,

Je croise le Monde au travers des arbres,

Qui vagabonde tel des philistins sur du marbre,

Mais leurs yeux sont vides de sens,

Il serait ombrageux de leur faire confiance,

Je ne sais que faire, je suis seul,

Je vais finir atrabilaire dans un linceul,

Et redevenir poussière dans les catacombes,

Mais de manière très singulière, j'attends toujours ma colombe,

Et voilà que je vois arriver, par-delà le ciel,

Une silhouette illuminée, aussi tendre que le miel,

Après tout ce temps, mon cœur est enchanté,

L'hiver devient printemps et mon âme est comblée,

Mon archange si majestueux, ma douce princesse,

Je vous envoie mes louanges, toutes pleines d'allégresse,

J'ai tant prié que l'on vienne me chercher,

Et vous voilà, de gré et pleine de piété,

Dieu vous envoie pour me libérer de mes chaînes,

Dans ce beffroi, je suis enfin exempté de toute haine,

Mon esprit est maintenant vôtre, vous en êtes l'acquéreur,

Fruit de fragilité, prenez en soin avec douceur,

C'est d'un amour pur que maintenant je veux vous chérir,

Sans aucune luxure, prenez de ce galant élixir,

Mêlons nos passions car nous sommes présentement liés,

Et mettons en commun tous ces plaisirs variés,

Car l'amour vous me l'avez appris, laissez-moi vous apprendre le mien,

Tout est accompli, alors pitié, ne restez pas dans le restreint,

Ne lâchez plus ma main, et envolons-nous loin de cet infâme Opéra,

Et croisons, non pas dans le malsain, mais dans ces béatitudes extras.