Nion (EN PAUSE)

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PDV Luke :

Je ne savais pas si mon plan avait fonctionné. Mes doigts se tordaient de douleur tant je les avais croisés, espérant puérilement qu'il arrive, qu'il soit là. Des gens, pour la plupart des touristes sortirent enfin de la porte au-dessus de laquelle était affiché : « Vol Barcelone-Sidney débarquement terminée. » J'observais la petite foule avidement, recherchant du regard mon ange aux cheveux rouges. Il m'avait tellement manqué, j'avais besoin de le serrer dans mes bras, de l'embrasser. Non, je n'étais pas amoureux, simplement je voulais qu'il soit plus qu'un coup d'un soir. Et je n'avais pas menti quand je disais qu'il avait vraiment du talent, je comptais toujours le faire démarrer dans le monde de la musique.

Le jour de mon départ en France, après être sorti de l'appartement d'Ashton, j'avais encore un peu trainé dans les rues, et puis j'étais retourné à la place où je l'avais vu pour la première fois, alors que lui ne me voyait pas, j'étais un spectateur de plus après tout. C'était vide, silencieux, après tout il était très tôt, mon avion décollait de bonne heure. Mais il y avait ce mec, là-bas, assis à la terrasse du seul café ouvert. Sa tête me disait quelque chose, ça devait être un habitué, j'avais déjà dû l'apercevoir en passant ici. J'ai su que c'était le bon. Alors je me suis avancé vers lui, et j'ai commencé à lui parler en anglais. Ce fût dur mais pas vain, j'avais réussi à lui demander de remettre une enveloppe à Michael, dit « Le chanteur aux cheveux rouges » quelques jours plus tard. Je lui avais proposé un peu d'argent, mais il l'avait refusé. Mon plan était foireux, il pouvait basculer à tout moment, le type pouvait ouvrir la lettre et garder le billet pour lui, Michael pouvait arrêter de venir chanter sur cette place précisément, ou même au cas où il récupérait l'enveloppe, il pouvait simplement refuser de prendre le vol. J'attendais donc dans le doute le plus total, allait-il arriver ou non ? Je n'osais même pas imaginer ce qu'il avait dû vivre pendant les quelques jours suivant le départ d'Ashton, j'aurai aimé lui donner le billet plus tôt, mais il n'aurait pas eu le temps de regretter et aurait persisté à refuser mon offre, et puis même, des vols Espagne-Australie, y'en a pas tous les deux jours.

Enfin, je vis une tignasse rouge au milieu de jeunes touristes espagnols qui s'émerveillait de voir un aéroport. Il n'arrivait pas le dernier, quelques secondes après tout le monde, secondes où j'aurai abandonné tout espoir, comme le veut le bon gros cliché de comédie romantique, et cela me fit sourire. Michael n'était véritablement pas un cliché. Son expression était indescriptible, il semblait perdu, et en même temps émerveillé, il ne me cherchait pas du regard mais semblait tout de même jeter des coups d'œil à droite à gauche dans l'attente d'un signe, d'un geste qui déciderait de la suite de son voyage. Son visage était encore plus pâle que d'habitude, ses cheveux semblaient sales, des cernes creusaient ses joues, et pourtant, la première pensée qui me vint à l'esprit fût qu'il était magnifique.

-Mike ! Michael !

Ma voix tremblait un peu. Je ne savais pas comment j'étais censé l'appeler. Cela faisait plusieurs semaines que je ne l'avais pas vu, et on ne s'était pas connu très longtemps. A bien y réfléchir, mon comportement était étrange et injustifié. Je comprenais de plus en plus pourquoi il n'avait pas accepté immédiatement mon aide, j'aurai sûrement fait la même chose à sa place. Deux yeux verts se tournèrent vers moi et s'agrandirent jusqu'à sortir de leurs orbites. Il s'avança vers moi d'un pas pas très confiant, et baissa la tête.

-Merci hum... Pour le billet et...

Je pris son menton entre mes doigts pour relever sa tête. J'avais envie de l'embrasser. Mais est-ce que je devais vraiment ?

Ses joues prirent une couleur rouge et son regard tremblant se plongea dans la mien. On resta comme cela pendant quelques minutes, oubliant tout autour de nous, mais quand on se rendit compte de cette situation assez gênante, chacun de nous baissa la tête en s'éloignant un peu de l'autre.

-Hum, fis-je en me grattant la nuque. Ma voiture est au parking, je... Je t'emmène chez moi ?

Son regard était paniqué et son sourire se tordait anxieusement.

-Je sais pas... Je... Je veux voir Ashton.

Je ressentis un petit pincement au cœur. Pourquoi voulait-il le voir lui, alors que c'était moi qui avais tout fait pour le faire venir en Australie ? Malgré tout, j'acceptai et l'emmenai chez le bouclé, sur le trajet régnait un silence de mort.

(NDA: A la base je voulais que Mike reste assez longtemps à Séville mais je voulais pas le voir souffrir... Je suis trop sentimentale. La fic sera très longue, vous n'allez pas vous débarrassez de moi de si tôt, parce que j'ai encore pleins d'idées et vingt mille scénarios différents à placer, j'espère que ça vous plaira)