PDV Michael :
Je sortis enfin du salon de coiffure, avec mes cheveux rouges. Luke me regarda en souriant. Je me tournai avec la grâce d'un pingouin. Il me complimenta, je rougis, son visage était dangereusement près du mien. J'avais envie de l'embrasser. Mais je ne devais pas. Je ne voulais pas lui faire croire des choses et ensuite le voir souffrir. Mais ce fût lui qui brisa l'écart entre nos lèvres quand il m'embrassa. Les gens autour de nous nous lançaient des regards parfois étonnés, parfois remplis d'amour, parfois dégoûtés, mais je m'en foutais. Il n'y avait que lui qui comptait. Nos langues dansèrent ensemble, c'était automatique, presque instinctif, pourtant je ne l'avais jamais fait, du moins sobre. Je ne sais pas combien de temps on resta ainsi, je n'avais même plus la notion du temps, mais ce fût le manque d'oxygène qui nous sépara. Son front se colla au mien. Et il dit cette phrase, cette phrase qui me faisait peur.
-Alors, est-ce qu'on est ensemble ?
-Luke... Je...
-Ça ne fait rien.
Il se détacha de moi, et je sentis ma gorge se nouer.
-Mais laisse-moi finir !
-Parce que tu allais accepter peut-être ?
-Non.
-Alors je ne veux pas de tes excuses, on n'a pas à s'excuser pour ça.
Sa voix n'était même pas agressive, non, toujours si douce, cela me rappelait quelque chose, mais quoi ? Je balayai mes pensées pour essayer de revenir à notre conversation.
-Je ne comptais pas m'excuser. Je t'aime bien Luke, mais je ne viendrais pas en Australie, alors est-ce que ça servirait à quelque chose qu'on se mette ensemble pour seulement quelques jours ? Je ne pense pas.
-Mais viens en Australie. Supplia-t-il en prenant mes mains. Tu m'as laissé te payer cette coloration, laisse-moi te payer le billet !
-Luke.
-J'ai de l'argent, je ne m'en sers pas. Autant en faire profiter les autres, nion ?
-Et je ferai quoi là-bas, après ? Je dormirai où ?
-Tu n'auras qu'à habiter avec moi.
-Je ne vais pas emménager avec quelqu'un que je connais à peine, tu es peut-être un gros psychopathe.
-J'en suis un.
Je ris doucement.
-Mikey, j'ai un boulot pour toi à Sidney. Alors il faut que tu viennes.
Je le regardai dans les yeux, dans ses yeux bleus. Un boulot ? Dans quoi ? C'était légal au moins ? Et comment pouvait-il me décrocher un boulot comme ça ? Il plaisantait peut-être. Je ne savais pas quoi dire. Non, j'étais trop têtu pour accepter. Je ne voulais pas venir à Sidney. Mais, pour calmer ma curiosité, je lui demandai simplement :
-Quoi comme boulot ?
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Je n'en revenais pas. Nous étions assis à la terrasse d'un café, je le fixais, et il soutenait mon regard. Je ne le croyais pas. Je ne voulais pas y croire. Il venait vraiment de me proposer d'enregistrer un album, de faire carrière dans la musique ?
D'après ce qu'il m'avait raconté, il bossait dans un studio d'enregistrement très populaire en ce moment, dont j'avais oublié instantanément le nom, trop occupé à boire ses paroles, avec des yeux de merlan frit.
-Je t'ai entendu chanter l'autre jour. Tu as vraiment du potentiel Mike, je te jure ! Tu chantes, tu composes, tu joues de la guitare, avec un peu d'aide et de la confiance en toi, tu seras bientôt une star internationale ! Je peux te faire rencontrer mon patron.
-Mais... balbutiai-je enfin, c'est quoi exactement ton boulot, parce qu'enfin si tu peux faire tout ça...
-Je bosse dans le son. Ingé son.
Il avait dit ça vite, trop vite. Mais je m'en foutais, je n'y croyais toujours pas.
-Et tu comptes faire ça comment ? On fait les beaux yeux à son patron et on passe sous la table ? fis-je, pas franchement sûr de ma blague relativement dégueulasse.
-Je suis outré que tu penses ça de moi ! répondit-il, faussement choqué.
Je baissai à nouveau les yeux sur mon café fumant. Je ne devais pas croire cet inconnu, rien ne me disait qu'il n'allait pas m'abandonner à Sidney. Peut-être que c'était juste une ruse pour que je vienne avec lui.
-Mikey... murmura-t-il en prenant ma main. Tu es vraiment doué, même si on se perd de vue, ou je ne sais quoi là-bas, il faut que tu fasses profiter le monde entier de ton talent.
-Je veux y retourner Luke. Je veux y aller mais... Je ne peux pas. Je ne peux juste pas.
Je me levai d'un coup, et partit, sans courir, mais assez rapidement. Je l'entendis crier mon nom, mais je ne me retournais pas. Foutue fierté.
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Nion (EN PAUSE)
ספרות חובביםJe n'avais jamais pensé à autre chose qu'à ma mère. Et il est arrivé comme une fleur dans ma vie. Et j'ai foutu la sienne en l'air.