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PDV Ashton :

Mes pieds glissaient sur le parquet propre de mon nouvel appartement. Mes jambes étaient lourdes et mon dos souffrait encore de l'emménagement de la veille. J'avais rencontré les parents de Calum et sa sœur, et nous avions logé chez eux le temps de pouvoir vivre dans notre nouveau chez nous. Mais je n'étais pas heureux, et mon petit ami (si parfait) l'avait bien remarqué. La fatigue me rongeait petit à petit, et le goût du regret d'avoir laissé Michael seul stagnait dans ma bouche. Une chance que Cal ne soit pas le moins du monde jaloux, car si j'étais à sa place, je pense que je me ferai la gueule. Mais j'essayai de me persuader moi même que ça allait passer, que cela ne faisait que quelques jours que j'étais rentré, il me fallait juste du temps pour m'habituer... Et du temps, j'en avais. Bien que j'avais trouvé un poste de serveur le soir dans un bar, je glandais toute la journée, déambulant sans envie dans l'appartement, fixant longuement les cartons sans attraper la motivation de les défaire. Calum, lui, avait passé entretiens sur entretiens pour trouver un boulot dans les langues et la traduction, c'est qu'il parle déjà quatre langues ce mec, et en attendant, il bossait dans un magasin de musique assez sympa en centre-ville.

Je flânai donc une fois de plus dans l'appartement, le soleil était déjà haut dans le ciel mais je venais à peine de me réveiller. Calum m'avait laissé un mot assez sec sur la table de la cuisine, je savais qu'il m'en voulait de ne pas prendre soin de lui, et je m'en voulais moi-même. J'étais vraiment un connard avec lui qui ne faisait que me soutenir et m'aimer. Il fallait que je me bouge. J'enfilai un T-shirt sur mon torse nu et ouvris les rideaux pour laisser la lumière entrer dans l'appartement. Je voulais me faire pardonner, alors j'avais décidé de finir d'aménager notre chez-nous, et le soir, je l'emmènerai dîner. La vue des cartons pleins à ras-bord m'avait  un peurefroidi au début, mais je m'était dit que ça passerait mieux avec un peu de musique. Au bout de une bonne heure, j'avais monté le meuble de l'entrée et rangé dessus toutes les babioles d'étudiant de mon homme et les souvenirs de Séville. Cela prenait un peu plus de temps que prévu, car à chaque photos de nous deux que j'encadrai, je ne pouvais m'empêcher de sourire bêtement et de me remémorer la journée parfaite que nous avions passée ensemble. Vers deux heures, quelqu'un sonna. Je n'attendais personne, mais ça devait être un voisin ou le facteur. Je tirai mon T-shirt vers la bas pour cacher plus ou moins mon boxer et allai ouvrir. Une tignasse rouge se présenta devant moi. Un peu plus bas, deux iris verts et un sourire nerveux. Je ne voulus pas y croire tout de suite, cela ne pouvait pas être vrai.

-Mike ! Tu... Tu es là, t'as réussi !

-Tu n'as pas confiance en moi ? demanda-t-il, faussement outré. Non, disons que quelqu'un m'a un peu aidé...

Il se tourna vers Luke que je venais de remarquer. Je restai sans rien dire, émerveillé, pendant quelques secondes avant de reprendre mes esprits.

-Mais venez, entrez, je vais mettre un pantalon, installez-vous, Calum rentre ce soir, vous restez dîner ?

-T'as pris un coup de vieux dans tes expressions dites donc. Se moqua gentiment le coloré.

-J'entends paaaas ! gueulai-je du haut des escaliers.

Je l'entendais à peine répondre alors que je cherchai un short à mettre :

-Ah bah non, toujours aussi immature en fait, j'ai rien dit.

Je ris et enfilai enfin un short qui appartenait à Cal avant de les rejoindre dans le salon essentiellement meublé de cartons.

-Okay raconte-moi comment tu as réussi à le faire venir Luke, parce que là...

Ils me racontèrent toute l'histoire, et de fil en aiguille, on continua à parler. Le vide qui était en moi se comblait petit à petit. Ce n'était pas de l'amour que je ressentais pour Michael, loin de là, c'était comme une sorte de fraternité, une forte amitié, mon cœur étant déjà pris. Et quand je le voyais rire avec Luke comme un petit couple, je me rendais bien compte de ce que Calum avait dû endurer ou penser cette dernière semaine. Luke se leva de l'accoudoir du canapé, et se gratta la nuque nerveusement.

-Je vais peut-être vous laisser entre vous, nion ?

Michael sourit, puis le tira par le bras pour le forcer à se rasseoir. J'avais cru qu'il allait l'embrasser, mais non, il lui dit simplement :

-Reste, t'inquiète pas, Calum devrait pas tarder de toute façon, non ? fit-il à mon égard.

-Oh, oui, oui, je pensais à lui justement.

-Il ne quitte toujours pas ton esprit hein ?

-Il faut croire que non.

-Ça vous dit que je commande des pizzas dans ce cas ? proposa Luke.

Michael acquiesça et Luke partit dans la pièce adjacente son portable en main. Le silence revint, et je profitai de l'absence du blond pour parler de leur étrange relation à Mike.

-Etrange relation... ? Nan, je...

-Mike, le premier jour il te voit à moitié à poil, le lendemain vous avez couché ensemble et il te prépare des pancakes, il t'offre une coloration de cheveux, il t'achète des billets d'avion pour que tu reviennes le voir...

-Je sais pas Ash...

-Il te plait ?

-Peut-être...

Je me tus. Mike n'avait jamais été très bavard, et de toute façon Luke revenait dans la pièce.

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PDV Luke :

La soirée se passa vraiment bien. On avait allumé la télé, mais le bruit de nos conversations nous empêchait d'écouter la passionnante histoire du mec en slip qui se trémoussait sur l'écran. Je n'avais rien contre la télé-réalité mais celle-là n'était pas très intéressante. Calum et Ashton se câlinaient en même temps qu'ils nous parlaient mais pour une fois, ça ne dépassait pas la limite du porno et ils avaient l'air de s'être récemment disputés donc je ne disais rien, je me contentais d'imaginer la réaction de Michael si je le prenais moi aussi dans mes bras.

-Tu veux dormir ici Mike ? Et toi Luke ? demanda Calum.

-Non, ça va aller, dis-je, je vais rentrer chez moi.

-Moi aussi, j'ai trouvé un endroit où dormir ne vous inquiétez pas, ajouta Mikey.

Un endroit où dormir ? Où ça ?

-Je te raccompagne ? proposai-je.

On se retrouva donc dans ma voiture, tous les deux, dans le même silence qu'à l'allée.

-Alors, je te dépose où ?

-Bah chez toi.

Je le regardai, en arquant un sourcil.

-Quoi ? Tu n'es plus d'accord pour m'héberger ?

Il rit. Et putain son rire... Je ne pus pas m'en empêcher plus longtemps, je me penchai en avant et l'embrassai, ce à quoi il ne dit pas non.

(NDA : C'est mon plus long chapitre !) 

Nion (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant