When speaks my heart

Destinée

La nouvelle que je m'apprête à vous partager a été écrite pour le concours de la Nouvelle Maritime de Binic, qui avait pour thème La Nostalgie des Sirènes. Pour l'écrire, je me suis inspirée d'une légende de la mythologie grecque. Je vous conseille de la lire pour mieux comprendre l'histoire qui va suivre.

« Selon un certain oracle, si les sirènes laissaient échapper un navire, elles devaient se précipiter dans la mer et disparaître à jamais.  L'aventure arriva pourtant deux fois avant qu'elles disparaissent totalement.

La première fois, ce fut Orphée dont la voix eut plus de puissance que la leur. Il sauva ainsi le navire Argo et son équipage. Seul Boutès sauta par-dessus bord mais, comme il était aimé d'Aphrodite, la déesse lui sauva la vie.

La seconde fois, ce fut Ulysse qui sut résister à leurs chants. Sur les conseils de Circé, il se fit attacher au mât après avoir bouché les oreilles de ses matelots à la cire. Ils ne pouvaient ainsi pas entendre le chant des Sirènes. Les Sirènes se précipitèrent du haut de leur rocher dans les profondeurs de l'océan. Seul le corps de Leucosie fut rejeté sur le rivage de l'île Leucania.

On dit aussi que Parthénope tomba amoureuse d'Ulysse et se voyant dédaignée elle se jeta dans la mer près de l'endroit où sera construite la ville de Parthénope (aujourd'hui Naples). »

Source : Mythologica.fr

On m'a souvent dit qu'elle est un peu particulière, alors essayez de vous accrocher sur les premiers paragraphes, qui seront surement un peu compliqués, mais je vous assure, vous comprendrez mieux à la fin !

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture ! :)

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Rochers déchiquetés. Rasoirs tranchants aux lames aiguisées. Armes, saluts. Chute, élévation. Défaite, libération. Une fin. Une échappatoire. La fin d'une vie ou la fin d'une souffrance. Un dernier envol.

Une douleur fulgurante. Lancinante. Une erreur, une faiblesse. Lâcheté, fatalité. Bitume, gravillon. Le froid, la nuit. La solitude, l'abandon. La fin d'une vie ou l'échec d'un rêve. Une dernière cavalcade.

Une larme versée. Tristesse ou détresse. Joie ou soulagement. Un bouillonnement intérieur. Sensations, sentiments. Un mélange, un tumulte. Une larme. L'annonce d'un geyser.

Du sang envolé. Une toux qui annonce la sentence. Désespoir, peur. Plus d'échappatoire, pas de fuite possible. Un étau. Étouffement, suffocation. Haine, rancœur. Du sang. L'annonce d'un fait divers.

Elle tourne la tête vers ses sœurs en quête d'un soutien. En vain. Toutes ont le regard fixe, lointain. Plongé dans le tumulte des vagues. Aussi clair que l'écume qui ne cesse de se fracasser contre les arêtes s'élevant hors des flots de la mer.

Il tremble. Il peine à se soutenir, ses bras tremblent. Mais il ne doit pas tomber. Il ne doit pas se laisser aller. Succomber à l'ultime défaite. Il doit garder les yeux ouverts. Le sol cesse de tanguer. Ce ne sont pas des graviers qui entaillent ses mains. Ce sont des morceaux de verre.

Elle reporte son regard en contre-bas. Elle contemple son destin. Un sanglot à sa droite. Le silence est brisé. Elle tourne à nouveau la tête. Son aînée ne retient plus sa détresse. Elle tremble. Ses pleurs secouent son corps. De la peine l'envahit. Moins forte que le mépris. Lui la submerge, l'emporte.