A jamais liés.

Chapitre 5 : Cinquième lettre

Cher Fred,

Il y a exactement 4 jours, Bill et Fleur se sont mariés, enfin je pense qu'on peut dire « remariés ». Leur mariage a été fabuleux. J'imagine que comme le premier a été sauvagement interrompu par l'arrivée inattendue des mangemorts ca ne pouvait pas être pire. Toute la famille de Fleur a fait le voyage depuis la France pour cette journée. Ils ont tous dormis au Terrier comme pour la première fois. La petite sœur de Fleur, Ginny et Hermione étaient les demoiselles d'honneur de Fleur. Pour cette grande journée, tous le jardin a été décoré. Il y avait de grandes tables rondes blanches et argentées sous un chapiteau. Au milieu de chaque table, il y avait un énorme de bouquet de fleurs, une couleur différente pour chaque tables. Au milieu de chaque assiette, il y avait les cartons avec le nom des invités qui planaient au-dessus de la place de chacun. Bien sûr, il y avait une place pour toi. Pendant toute la journée, j'ai espéré te voir assis à côté de moi, un sourire aux lèvres. Puis je me suis rappelé que c'était impossible. Quand cette pensée m'a traversé l'esprit, je n'ai pas pu m'empêcher de laisser échapper une petite larme. Ginny m'a vu et a accouru vers moi. Elle a tout de suite deviné ce qui me faisait pleurer et a fait de son mieux pour me consoler. Elle était tellement triste de me voir dans cet état que ça m'a attendri. C'est ce qui m'a fait sourire pour la première fois de la journée. Mis à part ce triste évènement, on peut dire que ce mariage a été très réussi. C'était le premier évènement vraiment heureux depuis, depuis que tu... n'es plus là.

Comme tu le sais sûrement, dans quelques jours c'est Noël. Maman a presque finit de faire ses fameux « pulls Weasleys ». Elle en a fait pour chacun de nous, pour Harry, Hermione et même Fleur. Quand je l'ai vue tricoter un pull avec un énorme « F » brodé dessus, j'ai eu un pincement au cœur. Bien évidemment, j'ai pensé à toi. Tu sais, quand je t'imagine au paradis, je te vois avec le pull de maman que tu as reçu à noël dernier. Je te vois aussi avec ton balai dans la main gauche et ta batte dans la main droite. Tu enfourches ton balai et tu disputes le plus beau match de Quidditch de toute ta carrière puis tu viens me rejoindre au magasin pour m'aider, comme au bon vieux temps.

J'imagine que tu as envie de savoir où j'en suis avec Angélina, et bien je ne sais pas si on peut dire que ça a vraiment avancé. Elle sait que j'ai besoin de temps et elle respecte cela. Je pense qu'elle m'aime vraiment et c'est sûrement réciproque mais comme je te l'ai déjà dit, c'est très compliqué pour moi de m'attacher à quelqu'un depuis la guerre.

Tu sais, Fred, ta mort m'a vraiment traumatisé. Beaucoup plus que quiconque, pas même toi, ne pourrait l'imaginer. Je me lève chaque matin et regarde dans ton lit en espérant te trouver, alors que tu n'es pas là. A chaque fois qu'il se passe quelque chose d'intéressant dans ma vie, je me retourne pour le partager avec toi mais tu n'es pas là non plus. Tous les soirs, j'ai du mal à m'endormir. Je pense trop à toi. Je me dis que je n'étais même pas à côté de toi quand tu es mort. J'avais toujours pensé, espéré, peut-être, que je mourrais avant toi. Que tu serais avec moi dans notre chambre au Terrier et que je m'éteindrais tout doucement, naturellement. Que tu serais la dernière personne que je verrais, le dernier à qui je parlerais. Mais, maintenant, c'est trop tard.

Au revoir mon Fred,

Ton frère qui t'aime.