Mes muscles se contractent, par peur. Je m'assois sur le lit, encore une fois, car si non, je vais tomber. Je ferme les yeux et attend mon heure. Je ne me suis jamais senti aussi petite et mal.
On essaie d'ouvrir, puis cogne à la porte de la chambre.
«Si vous êtes là, veuillez sortir. Si non, nous allons défoncer la porte.»
Je ne dis rien et sanglote. Je ne suis pas capable de produire un seul son.
Tout ce qui suit se passe en quelques instants.
Les fans, à l'extérieur, crient. Un policier donne un énorme coup dans la porte. Je l’entends craquer. Il en donne un second, assez fort pour la défoncer. Elle tombe à moitié sur le lit, à moitié en dehors de la pièce. Je me protège en mettant mes mains au-dessus de ma tête et fermant les yeux, par réflexe.
Quand je les ouvre, je découvre deux hommes pointant leurs canons de fusil vers moi. Je fige. Mon coeur arrête de battre.
Dans l'encadrement de la porte, je vois une mèche de cheveux noirs. Un brin d'espoir me reprend. Je saute sur la porte et fonce presque dans l'un des policiers, pour me frayer un chemin en dehors de la chambre.
C'est bien ce que je pensais. Zayn est affolé, devant moi. Je saute dans ses bras, ferme les yeux et colle ma tête contre son torse.
«Tassez-vous de lui ou nous ouvrons le feu !»
En un mouvement rapide, Zayn fait un tour de 180 degrés, se plaçant dos aux fusils, pointant toujours sur moi et ainsi me protégeant de toutes balles. Il me serre fortement contre lui, comme si j'étais la chose la plus précieuse à ses yeux.
-Vous n'avez pas d'affaire ici, foutez l'camp d'chez moi !
«On a été appelé pour viol de propriété, éloignez là de vous, elle devra venir avec nous !»
-Vous êtes con, ou quoi ? Elle n'est pas dans mes bras pour rien ! VOUS N'AVEZ PAS D'AFFAIRE ICI !
Je ne vois rien de ce qui se passe, mais il y a un énorme silence. Mon coeur me débat, dans ma poitrine. Zayn embrasse le côté de ma tête, juste au-dessus de mon oreille. Je le sens respirer rapidement. Il doit être tout aussi nerveux que moi.
Le silence se prolonge, jusqu'à ce que l'un des deux policiers parle.
«Ça doit être un mal entendu, alors... Pouvez-vous nous laisser votre numéro de téléphone ? Nous allons vous rappeler, pour le remplacement des portes.»
-Non, faites juste sortir.
«Vous ne voulez pas que l'on vous .. »
-Partez, j'ai dit.
Je sens les deux hommes passer de chaque côté de nous. Je ne peux que pleurer un peu plus. Zayn flatte l'arrière de ma tête et passe ses doigts tremblants dans mes cheveux. Nous restons collés l'un contre l'autre un bon moment.
-Des jours comme aujourd'hui, je souhaiterais être monsieur tout le monde. Tu vas bien ? Ils t'ont fait quelque chose ?
Sans retirer mon visage de son torse, maintenant humide de mes larmes, je fais non de la tête. J'aimerais rester dans ses bras pour le restant de mes jours. Je n'aurais jamais cru me dire ça il y a quelques jours, mais je suis bien, dans ses bras protecteurs. Ma faiblesse se transforme tranquillement en un sentiment inexplicable, ressemblant à de la plénitude. Je ne sens plus faible. Je me sens protégé. Je lui fais de plus en plus confiance, mais j'ai peur qu'un jour, il brise tout. Ou que je brise tout. Je suis l'une des personnes les plus détestables de la planète. C'est facile, pour moi, de tout gâcher, même quand ce n'est pas voulu.
