- Comment ça se fait que tes cheveux volent ? me demanda Léo, alors qu'on avait bien entamé la marche.
- Comme si je le savais !
- Hum... fit-il en plissant les yeux. Et avec cette histoire de temps étrange, tu crois que Rose a attendu ici plus longtemps que prévu ?
J'entendis Jey grogner. Il tenait le détecteur à la main, couvant des yeux les kilomètres le séparant de sa sœur.
Fusillant mon ami du regard, je lui répondis en détachant chaque syllabe :
- On. N'en. Sait. Rien.
- Mais ça serait logique.
- Léo ?
- Oui ?
- La ferme.
- Ha ! s'exclama-t-il, bien trop joyeusement à mon goût.
Je retins un profond soupir : ce gars m'exaspérait. Au moins, à long terme, sa bonne humeur semblait conta-gieuse.
Soudain, je perçus un bruit dans le silence environnant. Je me figeai lorsque j'associai ce son à celui d'une arme que l'on charge. Un terrible frisson d'effroi me parcourut, mon souffle se retint brusquement.
- On ne bouge plus, intima une voix masculine derrière moi.
Je me raidis et levai les mains en l'air, signe que je n'opposerai pas de résistance, et me retournai lentement pour toiser notre agresseur.
Un homme vêtu de noir - mauvais signe... - braquait son arme sur moi. Il avait des traits vraiment banals, une expression étrangement sereine.
- Éloignez-vous d'elle, ordonna-t-il ensuite aux garçons.
Désarçonnés, ceux-ci s'entre-regardèrent. Puis ils sem-blèrent entendus.
En signe de réponse, Jey vint se placer juste devant moi, tandis que Léo lui dévoila sa langue.
Quels imbéciles !
Là, j'avais presque envie de les tuer moi-même. Presque...
Le sang battait avec violence à mes tempes, mon souffle retenu se fit haletant. Je pris alors conscience que mes deux amis ici présents étaient vraiment prêts à mourir avec moi. Pour moi.
Mais ça n'avait pas lieu d'être, et je ne le permettrai pas.
L'homme eut un sourire cruel. Sans qu'ils aient eu besoin de son signal, des dizaines de personnes sombres surgirent à l'unisson.
Certaines de derrière les troncs imposants des arbres, d'autres en hauteur, sur les branches les plus solides. Toutes pointaient leur arme sur moi. Des viseurs rouges ne tardèrent pas à apparaître sur mon corps.
- Ai-je besoin de répéter ?
Ne notant pas de réaction, l'homme poursuivit, toisant Jey :
- Toi, bouge. Si j'ai besoin de te descendre pour la tuer je n'hésiterai pas. Ce serait dommage de mourir aussi bêtement, railla-t-il.
Toujours pas de réaction.
- Jey ? Fait ce qu'il dit.
Il fit mine de réfléchir.
- Hum ? En quel honneur ?
Je me tournai vers Léo, suppliante. Cause perdue : celui-ci m'ignora et tenta de raisonner l'agresseur.
- Calme-toi, mec, on...
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Hélène
ParanormalIl me faut fuir. Encore et toujours plus loin, car mon secret m'y oblige. Mais quand Jey, un soldat séduisant, désobéit aux ordres au lieu de me tuer, tout devient alors INFINIMENT plus compliqué... Hélène n'a que 19 ans, pourtant, elle est recherch...