Léo sembla paniquer.
- Hé, on se calme là. Je n'ai jamais revu Rose avant aujourd'hui.
- Mais... protesta la voix à peine audible de la concernée, enfin Léo... tu étais là, il y a quelques jours.
- Non, j'étais dans le hangar...
- Ma sœur n'est pas une menteuse, tonna Jey.
- Je n'ai pas dit ça. Peut-être qu'elle me confond avec quelqu'un d'autre ou je ne sais quoi...
- Bien sûr ! rugit-il. Peut-être qu'il y a ici ton sosie avec la même face de clown !
- Puisque je te dis que j'ai rien fait ! hurla l'autre à son tour.
- Calmez-vous, ordonna soudainement Maria.
Elle laissa sa voix cristalline résonner quelques temps ; poursuivit.
- Ceci est un malentendu. Léo est bel et bien venu ici...
Je remarquai Jey, prêt à lui sauter à la gorge.
-... mais ne s'en souvient pas. Nous lui avons effacé la mémoire après l'avoir interrogé.
Cette révélation nous fit tous le même choc.
- Com... comment ça ? bégaya enfin Léo. Je... je suis déjà venu ici ? Et vous m'avez interrogé ?
- Oui, affirma Maria comme si ses dires étaient l'évidence même.
- On peut savoir pourquoi vous avez fait une chose pareille ? voulus-je savoir, furieuse pour mon ami.
- Cela va de soi. Cette manœuvre était... nécessaire. Nous avions besoin de vérifier que vous n'étiez pas dangereux pour notre monde. Nous avons donc fait venir Léo ici à partir du hangar, puis nous l'avons redéposé sur votre chemin, comme il nous l'avait demandé.
- J'ai dit ça, moi ? s'étonna l'intéressé.
- Tu ne voulais pas laisser tomber tes amis, lui apprit Rose.
Si après ça Jey était toujours sceptique, je n'avais plus de doute. Je me frayai un passage pour serrer Léo dans mes bras (j'entendis vaguement le soldat maugréer sa désapprobation).
- Je suis désolée d'avoir douté de toi, dis-je. Je n'aurai pas du : tu es un super ami.
Après avoir tourné la tête vers Jey, il me remercia, et je me dégageai de notre brève étreinte amicale.
Tout le monde se tourna ensuite vers Maria. Nous attendions nos explications. Celle-ci gigota sur son espèce de trône.
- Couvrez-vous, je vous amène dehors. Je répondrai à toutes vos questions, c'est promis.
Aaaah, enfin ! songeai-je.
Sans attendre, Arthur partit nous chercher des vêtements plus chauds. Il revint quelques temps après avec d'épais manteaux en fourrure qu'il nous distribua à chacun.
Je ne sais pas pour les autres, mais le mien m'allait parfaitement. Il était étonnamment léger et très agréable à porter.
Dès qu'on les eut enfilés, Maria ouvrit la porte pour que nous puissions sortir sans avoir à patienter plus longtemps dans la chaleur étouffante de l'intérieur.
Au moment où je franchis le seuil, une rafale de vent s'écrasa sur mon visage. Pourtant, le temps que les autres me rejoignent, je réalisai que je n'avais pas froid. Je caressai la fourrure de mon manteau, profondément reconnaissante pour la chaleur qu'elle m'apportait.
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Hélène
ParanormalIl me faut fuir. Encore et toujours plus loin, car mon secret m'y oblige. Mais quand Jey, un soldat séduisant, désobéit aux ordres au lieu de me tuer, tout devient alors INFINIMENT plus compliqué... Hélène n'a que 19 ans, pourtant, elle est recherch...