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La silhouette


Je baissais la tête et continuait tranquillement à faire quelques pas, comme si de rien n'était. Un sourire se dessinait sur mes lèvres, car une fois de plus, elle avait failli me surprendre et peut être même me reconnaitre.

J'étais conscient de prendre un risque énorme et encore plus maintenant qu'elle était sur ma trace, mais je ne pouvais pas m'en empêcher, cette journaliste en valait vraiment la peine.

- Ma petite rose sauvage ! Pensais-je exalter à l'idée qu'elle me retrouve enfin.

J'en avais envie. J'en crevais d'envie, pourtant, je devais encore faire preuve de patience. Tout n'était pas encore en place et il faudrait quelques jours pour qu'elle sache qui je suis vraiment. Cette idée me donnait encore plus envie d'elle et pouvoir lui montrer qu'ont été fait pour être ensemble, commençait vraiment à me plaire.

- Ma tendre et douce Angélique ! Souriais-je de plus belle, car je connaissais tous ses secrets.

Je la suivais depuis 4 ans maintenant et je savais absolument tout d'elle. Ses désirs, ses rêves, les personnes qu'elle connaissait, ceux qu'elle aimait ou détestait. A quel moment de la journée, elle aimait prendre sa douche. Je savais qu'elle détestait cuisiner et qu'il valait mieux éviter de gouter ses plats. Elle ne mangeait que de barres protéinées, de la confiture et de biscottes. Buvait des tonnes de cafés. Je ne savais même pas si c'était humain, de se nourrir ainsi. Pourtant, elle était devenue un phare. Une lumière qui m'avait attiré jusqu'à elle et maintenant que je la suivais comme son ombre, j'étais bien décider à semer le chaos dans sa petite vie si parfaite.

Je marchais jusqu'à un arrêt de bus et tournait légèrement la tête, pour la regarder s'éloigner, au coin de la rue. Elle se rendait chez Monsieur Henri, pour déjeuner avec son père. Ce connard de commissaire prétentieux, qui ne lui avait même pas encore avouer qu'il sortait avec la sœur de son ex, Thomas Roussel. Angélique risquait de mal le prendre, lorsqu'il le lui avouerait enfin. Ils méritaient tous de crever et de finir dans l'une de mes œuvres. Je gonflais mes poumons et fermais légèrement les yeux pour reprendre mes esprits.

- Douleurs. Haine. Mort. Pensais-je pour me détendre et dissoudre l'excès de jalousie.

Il faisait de plus en plus frais et Paris n'était décidément pas fait pour l'automne.

- Putain, je hais vraiment cette maudite ville. Murmurais-je en fermant ma veste en cuir.

Je le sentais. Dans mes trips ou une connerie de ce genre. Quelque chose allait se produire. Les êtres comme moi, comprenaient et ressentaient ce genre de chose. Angélique n'était plus très loin de la vérité. De ma vérité.

- A-t-elle enfin réussi à joindre Dugrand ? Me demandais-je en levant les yeux au ciel. Merde... il va encore pleuvoir.

Je sourirais malgré moi, car il était bien le seul à pouvoir la mener jusqu'à moi et me servir de lui avait été bien plus utile, que je ne l'aurais cru.

Enfin, mon bus arriverait et je m'installais à l'arrière, car j'allais ressortir 2 arrêts plus loin, pour revenir aux abords du restaurant. J'enlevais mon sac de mes épaules, sortit mon sweet à capuche et y rangeait ma veste en cuir, afin qu'Angélique ne puisse pas me reconnaitre plus tard. Je regardais furtivement dans sa direction, avec un sourire carnassier.

- Profite bien du calme, ma petite rose sauvage, car ça ne va pas durer.

Et le bus reprit doucement sa course.

TRIEB TOME 1 (DARK THRILLER) (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant