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Louis frappait durement son bureau et se levait pour faire face à Ryan et Roussel, qui baissait aussitôt les yeux.

- NON MAIS VOUS ETES COMPLETEMENT... CINGLES. Hurla-t-il. Angélique accepte de nous rendre un service et vous... PUTAIN. Grondait-il, hors de lui.

Deux stagiaires qui passaient derrière la porte, s'éloignèrent au plus vite, le commissaire Delmare était rarement en colère, mais quand cela arrivait, personne n'avait envie de rester pour savoir ce qui se passait.

- Louis... je...

- Commissaire. Je suis ton supérieur. Plongeait-il durement, dans le regard du frère de sa compagne.

Thomas baissait à nouveau son regard. Il avait honte et se sentait vraiment mal. Non pas parce qu'il avait tout fait foirer, comme toujours, mais parce qu'il se rendait enfin compte de ce qu'il avait fait.

- Louis. Se reprit-il. C'est ma faute. Je me suis mal comporté avec ta... avec Angélique. J'ai... tu m'as donné un ordre et j'ai vraiment merdé. Décidait-il d'assumer, ce qu'il aurait dut faire depuis longtemps.

- Tu es suspendu pendant 2 semaines et ne t'approche plus jamais de ma fille. Lui montrait-il la porte.

Sans rien ajouter, Roussel sortait du bureau et récupérait ses affaires, avant de sortir du commissariat. Non seulement il avait déçu Louis, mais il s'était vraiment comporté comme une merde avec Angélique et sa sœur, qui avait tout sacrifier pour lui, ne lui pardonnerait pas facilement son acte et encore moins maintenant, qu'elle sortait avec le commissaire. Il avait besoin de prendre l'air. Il montait dans sa voiture et décidait d'aller voir sa grand-mère. Elle allait surement lui mettre une claque, amplement méritée, mais au moins, il pourrait lui parler et essayait de comprendre, ce qui c'était passé.

Louis se rasseyait et fermait les yeux un instant. Jamais, il n'avait autant regretté une décision de toute sa vie. Mais pourquoi avait-il décider de faire appel à ce type !

- Commissaire, je sais que j'aurais dut garder mon sang froid, mais je peux vous assurer que la situation est plus grave, que nous le pensions. Essayait de plaider Ryan.

- Plus grave que de forcer ma fille... Ma propre fille a vous embrasser ? Grondait Louis.

Le Profiler dut baisser les yeux, jamais il ne s'était sentit aussi minable et aussi coupable de toute sa vie, mais il avait beau réfléchir et essayer de comprendre, lui-même ne comprenait pas ce qui c'était passé.

- N'essayez pas de m'embobiner avec vos trucs de Profiler, monsieur Davis. Vous avez agressé ma fille et pour couronner le tout, vous lui avait dit pour l'enquête, pour Maurice et pour ce PUTAIN de traqueur.

Louis était fou de rage et Ryan ne se sentait plus aussi à l'aise. Certes, il avait merdé, mais grâce à cela, la situation était enfin claire et posée. Enfin, sauf pour le baiser. Mais pour tout le reste, il avait enfin une piste à suivre et cela pourrait les mener au tueur.

- Je m'excuse auprès de vous et dès qu'elle le souhaitera, je m'excuserais auprès de votre fille, mais c'est personnel. Pour elle. Assura-t-il. Elle a un lien avec cette affaire. Peut-être connaissait-elle l'un des victimes. Proposait-il. A-t-elle déjà mentionné cette affaire par le passer ? Essayait-il de reprendre, le cours de l'enquête.

Louis soupirait lourdement et s'appuyait contre son siège, avant de plonger dans son regard.

- Vous auriez dut lui poser la question au lieu de... de vous comporter, comme vous l'avez fait. Tranchait le commissaire, qui se demandait comment faire, pour le faire dégager du pays.

- Je vois. Votre fille est traquée par un tueur et la seule chose qui tourne en boucle dans votre esprit, c'est le fait que je l'embrasse ?

- Je vous demande pardon ?

- Votre fille s'est défendue. Jamais de toute ma vie, je n'ai pris une gifle pareille. En revanche, lorsque j'étais au MIT, j'ai participé à plusieurs conférences sur la façon de mener un interrogatoire. Comment faire craquer un suspect et le conduire exactement, là où on le voulait et vous savez ce que j'ai découvert sur votre fille à ce sujet ?

- Mais putain de quoi parlez-vous ?

- Le contrôle. La maitrise. Elle m'a carrément mené en bateau. Pire, lorsque j'ai mentionné le traqueur, elle m'a pratiquement rit au nez, alors je vous le demander commissaire, quel être normal, se met à sourire, lorsqu'il apprend qu'il a été pris en chasse par un tueur.

Enfin, il avait complétement repris le contrôle de la situation. Il était hors de question pour lui de minimiser le geste ignoble, qu'il s'était permis de faire à l'encontre d'Angélique, mais il soupçonnait depuis le début, que le commissaire lui cacher volontairement certains détails de l'enquête et son instinct ne l'avait pas trompé, vu les perles de sueur qui venait d'apparaitre, le long du visage du père de famille. Il était grand temps que la famille Delmare arrête de le prendre pour un con.

- Euh... je... ma fille est plutôt intrépide et...

- Je le suis aussi et cela ne m'empêche pas de paniquer, quand la situation m'échappe. Votre fille en a malheureusement eu la preuve. S'installait-il, sur l'une des chaises.

Louis était soudain pris de sueur froide, ce qui n'échappait pas au Profiler.

- Et comment pensez-vous... comment comptez-vous, découvrir ce lien ? Avec ce qui vient de se passer, je doute que ma fille vous adresse encore la parole.

Ryan dut se retenir de sourire. C'était la première phrase sensée qu'il disait depuis une semaine.

- Premièrement, je dois éclaircir un point. Il ne s'agit pas d'un tueur, mais de deux. Il y a le tueur de Thonon et le copycat, qui sévit depuis 2 ans. Les trois derniers meurtres sont les siens et... et soit le traqueur et le copycat sont la même personne, soit le traqueur à lui aussi un lien avec cette affaire, mais dans tous les cas, il y a deux tueurs. Exposait-il, le plus clairement possible.

Il vit une étrange lueur apparaitre dans le regard du commissaire, qu'il ne savait pas comment interpréter, mais cela n'avait plus la moindre importance, car désormais, il fallait à tout prit découvrir le lien qui unissait Angélique Delmare à ces séries de meurtres.

Une fois qu'il aurait trouvé ce lien, il comptait bien l'utiliser pour arrêter ce monstre. Car si le tueur de Thonon était un violeur, doublé d'un tueur, il en restait pour le moins banal. En revanche, copier un meurtre, changer de mode opératoire, commettre un viol post mortem, prendre le temps de rhabiller la dernière victime, sans laisser la moindre trace, là, on était sûr du sadisme pur et une déviance sexuelle incurable. Pour faire court, il montait en puissance et si Angélique était encore en vie, cela ne tenait ni du miracle, ni de la maitrise du tueur, mais bel et bien au lien qui devaient les unir.

TRIEB TOME 1 (DARK THRILLER) (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant