Friedrich
Froid. Douleurs. Souffrance. Ténèbres. La mort me paraissait étrange ou peut être étais-je enfin à ma place ! En Enfer. Ici, la solitude semblait encore plus grande. Ressentaient-ils cela eux aussi, ceux que j'avais tué ? Ressentaient-ils cette solitude implacable et cruelle !
Froid. Putain... j'ai tellement froid.
- Amalia. Appelais-je perdu.
Son regard. Sa peau. Ses mains. Ses lèvres. Elle me manquait tellement. Mon cœur martelait mon être et faisait irradier de la souffrance, à l'intérieur de ma poitrine.
J'ai mal. Bordel, j'ai tellement mal.
- Am... Amalia. Suppliais-je, juste avant de sombrer à nouveau, dans les ténèbres.
- Sais-tu pourquoi tu m'aimes ? Me demandait-elle, avec son sourire en coin.
Ce jour était le plus beau de toute mon existence. Le vent dans ses cheveux. Son reflet dans le lac. Putain, elle était tellement belle.
- Car je t'aime. Répondis-je, avec évidence.
- Mais non. Tu m'aimes car nous sommes liés. Dans toutes nos vies. Plongeait-elle dans mon regard.
- Il... il n'y a plus rien après la mort...
- Faux. Il y a tout après la mort. La vie continue encore et encore. Et je serais là. Posait-elle sa main sur mon cœur. À Jamais. Embrassait-elle mes lèvres.
- Amalia. Demandais-je. Ne... ne me laisse pas.
Souffrance. Mon cœur. On m'arrache le cœur. Ils me l'ont prise. Mon cœur, je n'en peux plus. C'est trop. Ça déborde. Il va exploser. Je veux hurler, mais aucun son ne sort.
- Pitié. Suppliait la voix.
Des dizaines de voix. Il y en avait tellement. Des corps. Encore et encore. Des ossements. Des boutons de roses. Mon œuvre. Ma putain d'œuvre, pour qu'il me la rende.
Ténèbres. La noirceur s'encrait impétueuse et cruelle. Elle se nourrissait de la peur, de la douleur et de la haine. Ces ténèbres que me léchaient sans cesse les entrailles et me murmuraient de sombrer. Profondément. Au-delà même de ma propre noirceur. Aux portes du néant.
- Amalia.
Je flottais et je ne sentais plus rien. Ce monde était vide et j'avais raison, il n'y avait rien après la mort, car elle n'était jamais revenue. J'avais beau hurler. Supplier. Faire souffrir et même tuer. Rien. Rien ne l'avait ramenée.
Les roses. Une douce odeur de rose. Comme un matin d'été, lorsque le soleil la fait éclore. Je souriais. La mort était belle en fin de compte.
- Tu sais... nous... nous pourrions...
Elle arrêtait sa phrase et se tournait, mais je la serrais contre moi. Sa chaleur et sa peau étaient devenu mon seul salue.
- Nous pourrions... L'encourageais-je.
- Si... nous pourrions l'officialiser et... et ainsi...
Je fronçais les sourcils et souriait bêtement.
- Nous ne sommes pas obligé...
Ses lèvres se posèrent sur les miennes et mon corps frissonnait de désir.
- Tu dois te réveiller. Friedrich... réveille toi.
J'ouvrais les yeux. Perdu et éblouie par des reflets d'argent. J'étais dans les ténèbres et un froid implacable me fit brusquement frissonner.
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TRIEB TOME 1 (DARK THRILLER) (TERMINE)
Mystery / ThrillerFrance, octobre 2010. Depuis 6 mois Angélique Delmare, journaliste primée, enquête seule, sur une double série de viols et de meurtres, qui perturbe la ville de Thonon, depuis plus de trente ans. Prêt à tout pour protéger sa fille et leur sombre sec...