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                La jeune femme visait et appuyait sur la détente. Elle vit Friedrich tomber en arrière et disparaitre soudain dans le puit. Elle avançait alors et entendit le bruit sourd d'un corps qui s'écrasait au sol.

Elle se penchait et s'appuyait sur le rebord pour regarder en bas. Il était allongé dans le fond. La main droite sur son côté gauche, là où il avait reçu la dernière balle. Il ne bougeait plus. Il fermait alors les yeux et les larmes coulèrent sur les joues d'Angélique, entre soulagement et mal être. Malgré le corps qui était en bas inerte, elle avait beaucoup de peine à réaliser, que s'était enfin finit. La jeune femme tombait doucement à genoux et son corps entier se mit à trembler et à frissonner. Ces nerfs étaient en train de lâcher. Elle se mit à sangloter. Elle avait eu tellement peur.

Friedrich Auer était enfin mort. Il n'y avait plus de tueur de Thonon. Plus de copycat, de traqueur. Toutes les victimes pouvaient désormais reposer en paix. Elle pensait alors à Amalia et elle sanglotait de plus belle.

Angélique se tournait et s'asseyait, appuyée contre le puit. Son arme devenait de plus en plus lourde et son corps était en train de devenir une vraie guimauve. Jamais, elle n'avait éprouvé un tel désespoir et une telle solitude.

Fébrilement et après de longues minutes, la jeune femme se relevait et regardait à nouveau dans le puit. Rien n'avait bouger et elle pouvait voir une petite flaque de sang apparaitre sur la gauche du corps. Elle inspirait profondément et vérifiait enfin, qu'elle n'avait rien de grave. Elle avait des coupures sur l'avant-bras gauche et un peu mal dans le bas du dos. Le sommet de son crane était douloureux. Mais heureusement, elle était belle et bien vivante.

Angélique rangeait son arme, en tremblant et dut se pencher en avant pour contenir la douleur qui venait de lui déchirer les entrailles. Lentement, elle se retournait vers le puit et regardait une fois de plus. Il n'y avait aucun moyen pour descendre et donc aucun moyen pour elle, de voir son véritable visage.

Elle serrait rageusement les poings. Découvrirait-elle un jour de qui, il s'agissait ? Avait-il emporté avec lui tous ces secrets, ainsi que les siens. Elle essayait de le détailler. Il était plutôt grand, musclé et sportif. En réalité, à ce stade, ça pouvait être n'importe qui et son accent allemand n'avait pas aidé. Elle inspirait profondément et décidait de partir. Elle ne pouvait pas rester là éternellement à se poser toutes ces questions. Elle retournait en direction de la maison des Auer, en tremblent de tout son être, décidée à trouver des preuves sur l'identité de cet homme.

Angélique vit alors la moto cross et l'inspectait, mais il n'y avait rien, si ce n'est le numéro de plaque, qu'elle prenait en photo.

Elle fouillait l'étage, mais il n'y avait rien dans les armoires ou les commodes. Plus une seule affaire, si ce n'est les meubles. La seule chose qui trainait était les deux jouets qui se trouvait dans la chambre d'enfant.

La jeune femme inspectait le rez-de-chaussée, mais elle fit le même constat. Si ce n'est que le frigo semblait être régulièrement utilisé. Elle descendait alors dans la cave, en espérant en découvrir plus.

Angélique fouillait consciencieusement les lieux, mais ne trouvait pas de photo de lui. Cependant, elle tombait sur des documents de naissance et sur un acte d'achat, mais rien qui lui indiquait qui il était, car tout était au nom de Günter Auer. Elle trouvait un sac à dos noir et prit le dossier à son nom, pour le mettre à l'intérieure.

La jeune femme en fit de même, avec la boite à chaussures qui contenait les lettres et les cahiers d'Amalia, ainsi que le téléphone de Maurice. Elle prit plusieurs photos du tableau, dans l'espoir de trouver un reflet ou quelque chose qui pourrait la mettre sur une piste, ainsi que des dossiers et sortait de sa poche les documents, qu'elle avait pris plus tôt.

Elle fouillait encore un peu et tombait sur une boite en fer. Comme un vieux coffret, qu'elle glissait aussi à l'intérieur. Elle regarderait tout ça plus tard. Elle respirait lentement, en espérant reprendre ses esprits.

Angélique se postait dos au mur, en face des escaliers et regardait la pièce. Pourquoi vivait-il ici, alors qu'il avait toute la maison ? Elle se sentait soudain seule et les larmes coulèrent sur ses joues. Il avait tué une jeune fille, qui avait juste cru en leur amour et qui avait été trahie de la pire des façons. Il ne méritait pas la moindre pitié.

- Amalia. Murmurait-elle en fermant les yeux et en espérant de toute ses forces, qu'elle était désormais libre.

Elle inspirait profondément, ouvrait les yeux et chassait ses pensées. Elle éteignait la lumière et remontait en prenant soin, de tout bien refermer derrière elle.

Dans un long soupire, Angélique refermait la porte d'entrée à clé et la jetait en direction de la forêt. Quelqu'un finirait bien par trouver le corps. Il y aurait forcément un avis de recherche. Elle essuyait ses larmes, qui n'arrêtaient plus de couler et ramassait son casque. Elle enjambait sa moto et partit.

La jeune femme peinait encore à croire ce qui venait de se produire et décidait alors de se concentrer sur la seule chose qui comptait, le fait qu'elle s'en soit sortie vivante.

Elle arrivait aux trois bâtisses, où elle avait demandé son chemin et se demandait vaguement si les deux personnes arriveraient à la reconnaitre. Mais son esprit était doucement en train de se perdre. L'adrénaline était en train de se dissoudre et elle avait de la peine à rester éveillée. Heureusement, qu'une fois en Suisse, elle pourrait se poser un moment avant de repartir, à sa vie.

Une fois à la sortie du village, la jeune femme passait la troisième, elle était enfin libre, ainsi que toutes les victimes.

TRIEB TOME 1 (DARK THRILLER) (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant