— Toi ! commençai-je sans savoir de quelle façon j'allais continuer ma phrase.
— Oui, moi ?
— Je peux savoir ce que tu fiches ici ? crachai-je la voix pleine de haine.
— Il fallait bien que quelqu'un te ramène... Tu aurais préféré que je te laisse moisir dans les rues sombres de la ville peut-être ? se moqua-t-il.
Il me parlait comme si de rien n'était. Enfin, disons que j'imaginais ça plus violent. Mais en fait c'était tellement banal. Retrouver cet énergumène en soirée était chose tout à fait plausible. Même si ne plus jamais le revoir de ma vie ne m'aurait pas dérangé.— Et qui t'a permis de rester ?
— Personne, je m'en suis donné le droit tout seul. Puis, il fallait bien quelqu'un pour te surveiller, on ne sait jamais, des fois que tu serais morte dans ton sommeil !
— Tu sais quoi ? Vas te faire voir ! J'ai pas besoin de toi ici.
À ma plus grande surprise il se mit à rire, un rire grave, froid, emplit de sarcasme. Il ne dit rien, non rien. Et c'était encore plus inquiétant.
Bon, il allait rester là encore longtemps ? Je croyais avoir dit que je n'avais pas besoin de lui, donc pas besoin de le voir, ni même de l'entendre.
Je pris la décision de faire comme s'il n'était pas là. Après tout, il n'était pas mon invité, il s'était invité tout seul. Je me servis donc une tasse de café, sucré pour ma part, je n'aimais pas l'amertume du café, mais c'était bien la seule chose qui me permettait de tenir la journée, et avec ce type dans ma cuisine, ça allait être long.
— Sinon à part ça, tu vas bien ? demanda-t-il comme si c'était la plus normale des choses. Il osait me demander ça ? De toute façon je n'avais pas l'intention de lui répondre.
— Dois-je en conclure que non ? continua-t-il suite à mon silence.
— Sympa chez toi, c'est accueillant...
Si je pouvais aussi ne pas entendre ce qu'il disait... Sa présence me coupait l'appétit, non pas parce qu'il était repoussant – loin de là ! – mais parce que c'était tout bonnement insupportable de savoir qu'il était là, et qu'il observait tous mes faits et gestes qui plus est !
Je me demandais si je n'allais pas me rendre à l'étage... J'avais grandement besoin de remettre mes idées en place. Puis j'étais fatiguée, dormir un peu plus ne me ferait pas de mal, enfin si j'arrivais à trouver le sommeil sachant qu'un homme se trouvait dans ma maison. Certes, j'étais censée le connaitre, censée, mais il avait peut-être changé. Tant qu'il n'était pas devenu un espèce de pervers à la recherche de petites culottes ça pouvait aller.
— Tu vas où ? demanda-t-il en voyant que je partais. Et bien entendu je n'allais pas lui répondre.
Mais je n'avais pas prévu qu'une fois arrivée en haut, cet abrutit s'y trouve aussi. Pourquoi m'avait-il suivi ?
— Bon c'est bon, t'es pas un chien que je sache, alors arrête de me coller comme ça, dis-je exaspérée.
— Je sais, mais on aurait l'occasion de parler.
Je le regardais. Il voulait parler ? Parler de quoi ? Du fait qu'il m'ait laissé tomber comme une vieille chaussette sans raison valable ? Qu'il soit parti comme ça du jour au lendemain sans même me laisser un mot ? Eh bien qu'il parle ! J'étais curieuse de savoir ce qu'il allait me répondre.
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Quand mes larmes tombent...
RomanceJ'ai tant espéré. Un minuscule espoir en moi s'était niché. Je t'ai regardé partir au loin, oh oui tu étais déjà si loin, les yeux remplis de larmes, incapable de prononcer un mot. Chaque fois tu faisais semblant. Chaque fois tu cherchais simplemen...