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Il ouvrit la bouche mais aucun n'en sortit.

Je ne savais pas quoi dire tant j'avais peur de sa réponse. Et le fait qu'il mette autant de temps n'arrangeait rien.

- Je ne sais pas vraiment... continua Marc toujours aussi peu précis.

- Tu ne sais pas ?

- Plusieurs mois.

- Combien approximativement ?

- Peut être... huit voir un an... m'avoua-t-il en baissant la tête.

Je lui fis des yeux ronds. UN AN ?

- Ne me dis pas que tu as accepté ?

- Je suis désolé, mais je ne pouvais pas refuser... c'était une occasion en or et un grand pas pour l'entreprise, m'expliqua-t-il.

Mais qu'est ce que j'en avais à faire moi, que ce soit un grand pas pour ce business à deux balles ? Et moi alors, il avait pensé à moi ? Je comptais donc si peu pour lui pour qu'il choisisse son travail à ma place ?

- Mais ne t'inquiètes pas... on peut aller vivre tous les deux là bas.

- Là bas ? C'est à dire ?

- Aux États-Unis à New-York, on aura largement de quoi subvenir à nos besoins ! me dit-il avec un sourire.

- Vivre à New-York ? C'est une blague ? Et-et la maison ? Et mon travail ? Et nos parents ? Et nos amis ? Mais-mais enfin on-on ne peut pas partir comme ça... On a notre vie ici, tous nos proches... Ce-ce n'est pas possible ! dis-je totalement ébranlée par cette nouvelle.

Je ne voulais pas partir. Non. Je me voyais déjà ici pour toujours... La maison était magnifique, les voisins charmants, mon travail agréable et mes amis... mes parents... Qu'allais-je bien pouvoir leur dire ?

- Anna... Je sais que tu es très attachée à toutes ces personnes et à tes habitudes... Mais essaie de comprendre... c'était...

- L'occasion rêvée, oui je sais tu me l'a déjà fait comprendre, le coupai-je sèchement.

- Mon amour... qu'est ce qu'il y a ? demanda-t-il comme si ce n'était pas évident.

- Je ne veux pas partir ! m'ecriai-je. Tu peux encore refuser ? Il y a bien quelqu'un qui peut y aller à ta place ! continuai-je.

Il passa une main sur son visage avant de reprendre.

- Donc tu préfère rester seule ici ?

- Non.

- Alors viens avec moi...

- Je-je ne peux pas, répondis-je les larmes commençant à me monter aux yeux.

- Très bien, dit-il l'air fâché.

Il monta les escaliers avant de revenir avec une valise dans chaque main.

Il s'arrêta à l'entrée du salon et me lança un regard triste.

- Que fais-tu ? demandai-je surprise en pointant les deux valises.

- Je pars.

- Mais-mais où ça ?

- Je te l'ai dis, à New-York.

- Si tôt ? fis-je encore plus étonnée.

- Plus rien ne me retient ici. Mon vol est pour demain en début d'après midi. D'ici là, je vais patienter à un hôtel pour être plus près de l'aéroport. Il te reste encore un peu de temps si jamais tu changes d'avis, répondit-il d'une voix dure et froide.

Puis il est sorti. Immédiatement je me suis lancée à sa poursuite, un taxi l'attendait déjà devant chez nous. Il se retourna vers moi, et je ne pu m'empêcher de lui sauter dans les bras. Il m'embrassa une dernière fois.

***

J'avais tant de mal à réaliser... et pourtant tu partais.

C'est en te voyant te diriger vers ce taxi que je commençais à comprendre.

Tu m'as fixé une dernière fois, tu as regardé mes larmes couler, avant de te retourner pour partir...

Quand mes larmes tombent...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant