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Sans même jeter un coup d'oeil à la cuisine, j'allai m'étaler sur mon canapé.

Alors qu'une douce et lente somnolence prenait place, que je rêvassais - un sourire béat sur les lèvres - une sonnerie sourde parvint à mes oreilles, me tirant - non sans quelques jurons - de mon sommeil.
Me traînant jusqu'à la porte d'entrée je lâchai un "c'est bon j'arrive" alors qu'un fou semblait s'acharner sur ma pauvre sonnette.

J'ouvrai enfin la porte en lâchant un "Quoi ?!" désagréable, avec une tête de je-viens-juste-de-me-réveiller. Plus précisément, les yeux mi-clos encore embrumés d'un doux sommeil, les cheveux en bataille.

Quand je vis enfin le visage du taré qui s'énervait sur ma sonnette.

- Quelle allure ! s'écria-t-il un sourire moqueur sur le visage.

Mes yeux s'ouvrirent bien grands. Il ne manquait plus que lui ! Qu'est ce qu'il me voulait encore ? Et pourquoi était-il si élégamment vêtu, ayant dans sa main droite un si imposant bouquet ?

- Tu peux parler, t'as vu comment t'es fringué gros malin ? Tu vas te marier ou bien ? me moquai-je à mon tour pensant vraiment avoir trouvé une bonne réplique. Enfin ce, jusqu'à ce qu'il m'explique les raisons de sa visite.

- Euh... on devrait dîner ensembles tu te souviens ?

- Pardon ? Moi, dîner avec toi ? Non mais t'as bu toi, jamais j'aurais accepté de te revoir et encore moins pour dîner. Moins je te vois mieux je me porte, lançai-je mauvaise et en même temps surprise par ses paroles. Non mais quelle idée ! Comment avait-il pu croire un seul instant qu'en débarquant chez moi tout sourire j'allais l'accueillir à bras ouverts ?

- C'est pourtant ce qu'on m'a dit...

- Ce qu'on t'as dit ? Mais qui ?

- Ton amie est passé me voir ce matin même en me disant que tu m'invitais à dîner chez toi. J'avoue avoir été un peu surpris, mais puisque ça me permettait de te voir je n'ai pas réfléchis, expliqua Marc calmement comme si c'était la plus normale des choses.

Et là j'ai compris... c'était un coup monté. Un sacré putain de coup monté, et je n'ai rien vu venir. Pourtant j'aurais du me poser des questions en voyant Melie s'affairer dans ma cuisine, et ce petit sourire qu'elle avait avant de partir. Je n'ai même pas vu l'évidence !

- Ouais eh bien tu aurais mieux fait de douter plus que ça parce que je n'ai rien demandé du tout moi. Alors maintenant tu peux gentiment faire demi tour et rentrer chez toi, ok ?

- Vraiment ? Tu ne vas même pas m'inviter à entrer un instant ? Même pas par pure politesse ? s'etonna-t-il comme si je venais de dire la pire des absurdités. C'était pourtant le laisser entrer qui serait totalement absurde.

- Non. J'ai pas envie, fis-je avec un grand sourire. J'étais fière de moi, fière de le laisser là sur le trottoir comme un con. En plus avec sa mine déconfite c'était beau à voir.

Étrangement il ne dit rien de plus. Il me regarda quelques instants puis baissa la tête en même temps que les fleurs de son bouquet qui maintenant étaient orientées vers le bas. Elles étaient jolies quand même ces roses, le bouquet était vraiment énorme en plus.
C'est dingue ce qu'il me faisait de la peine, il semblait si heureux à l'idée de passer la soirée avec moi, mais les choses avaient changées. Ce n'était pas en revenant comme une fleur que j'allais le cueillir et le ramener chez moi. En plus j'aurais très bien pu avoir refait ma vie, pour le coup il serait peut être parti plus rapidement.
Je soupirai lourdement, et finalement lui fis signe de me suivre à l'intérieur. De toute façon j'avais faim et je n'avais rien à faire alors un peu de distraction n'allait pas me faire de mal...

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 31, 2021 ⏰

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Quand mes larmes tombent...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant