11. "Gimme More"... Ou pas.

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Ce qu'il y a d'embêtant une fois un plan terminé et qu'il s'est bien passé, ce que si on reste en contact avec la personne pour remettre le couvert ou pour autre chose, on ne sait pas ce qu'il se passera après. Il peut y avoir un bon feeling, au début, du moins. Parce que certaines personnes, vous leur donnez la main, ils vous prennent le bras.

Quand je ratissais un peu large avec mon compte Instagram, je pouvais rencontrer des personnes vivant à l'autre bout du monde. C'était le cas une fois, où j'ai croisé un californien (oui, vraiment large). Sauf que je m'attendais pas à ce qu'il s'accroche à moi, comme une moule à son rocher, et pour des mauvaises raisons en plus. Au départ, simple plan vite fait, on a fini par discuter tranquillement par la suite. Sauf que... Ça dérapait à chaque fois sur un plan. Et c'est toujours lui qui demandait : le matin quand je me réveillais (c'est à dire quand lui se couchait), le soir quand je me couchais (quand il se réveillait)... C'était sans arrêt, et c'était toujours venant de sa part. Il demandait plus à chaque fois. Sauf que moi, je ne suis pas une bite sur pattes, et ça avait du mal à rentrer dans sa petite tête.

Le comble, ça a été un matin, où après avoir refusé poliment une première fois, monsieur commence à s'agacer : « je t'ai jamais vu jouir, moi, tu m'as vu, à chaque fois, c'est pas juste »... Écoute mon gars, déjà, je te l'avais dit que j'étais pas chaud, mais j'ai accepté pour te faire plaisir, parce que tu es sympa (je le pensais, du moins). J'ai même pas eu le temps de me chauffer que tu avais déjà fini. Donc, ne viens pas t'étonner. J'avais beau essayer de discuter calmement, je m'en prenais plein la figure, il me culpabilisait à mort, si bien que j'ai arrêté de répondre. Un vrai gamin.

Mais qui est revenu le lendemain la bouche en cœur pour sa petite vidange matinale (ou nocturne) ? Là, j'ai dit non. Poliment, calmement. Pas aujourd'hui. Un autre jour peut être, mais pas là. Et là... Insultes à tout va. Je me suis fait traiter de « pute », de « salope »... Encore plus ironique : quand j'ai pris l'initiative de lui parler un jour, et qu'il m'a répondu qu'il avait des problèmes personnels et qu'il parlerait plus tard, je l'ai laissé tranquille. Mais quand c'est moi, par contre, étrangement, ça joue les frustrés. Allez, hop, suppression et au revoir.

Deux mois après, Instagram. Recherche pour un petit truc vite fait. Et monsieur se ramène et commence à m'insulter. Encore, alors que je lui ai rien fait, que je lui ai foutu la paix tout ce temps, je n'ai même pas pu en placer une, monsieur conclue en disant qu'il a autre chose à faire, que maintenant, il a un copain... Je m'en fous de ta vie, tu sais, tu es grand, tu fais ce que tu veux, si tu es aigri à ce point là pour un simple refus, je n'y peux rien, va décharger ta frustration et ta rage ailleurs. Sauf que... Je ne sais plus combien de temps après, le revoilà. Décidément, il est tenace. Et ça quémande du cul, comme un SDF demande une petite pièce. Je n'ai pas entendu, là... Il est où ton soi-disant mec ? Après toutes les insultes que tu m'as envoyé, tu espères que je vais dire oui ? Là, franchement je ne sais pas qui est la plus « pute » et la plus « salope » de nous deux. On dirait un chien en train de baver devant la vitrine d'un boucher. Tu es gentil, dégage. Et oublie moi. Tels ont été mes derniers mots.

Je suis peut être gentil, adorable, serviable, ça, c'est moi dans la vie de tous les jours. Mais un conseil, n'abusez pas trop de ma gentillesse, il ne faudra pas vous étonner si vous ne me reconnaissez pas après.

Sex VS The World : Chroniques Sexuelles d'une personne d'aujourd'huiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant