Routine

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Challenge 2 : Icare revisité.

Dans un futur proche, des implants permettent aux gens d'améliorer leurs capacités physiques et/ou intellectuelles. La dernière modification du héros était celle de trop, il a perdu le contrôle et commis l'irréparable.  

Le récit doit porter sur le moment d'oscillation entre folie et remords, vie et mort, transcendance et chute d'Icare. En tenant compte d'un trailer (pour le cadre) et incorporant les paroles d'une chanson (ici en gras). (Plus de détails sur le compte de Sayadinah)



Je suis chez ma nouvelle cliente. Quartier moyen, appartement exigu en sous-sol. Elle tente de profiter d'une adresse normalement au-dessus de ses moyens. Une ambitieuse.

Elle m'attend à la porte et m'accueille d'un doux sourire. Elle a un visage de poupée - une plénitude douce, incarnation de l'innocence quand ce modèle a été créé, aujourd'hui image d'une séduction bas de gamme, le passe-partout du jeu de la sociabilité élitiste. Il faut bien commencer quelque part.

Pendant qu'elle me fait entrer, je la scanne de mon œil d'experte et de ma lunette de reconnaissance automatique. Malgré les apparences elle est essentiellement organique, ses greffes induisent quelques améliorations d'apparence - le visage, les seins, la taille - et de nombreuses amélioration martiales. Ses points vitaux sont protégés par des tissages de microfil de titane, ses os renforcés par enduit en biosilex, ses fibres musculaires boostées par des nano-tenseur. Seuls ses bras ont entièrement été remplacés par des combinatoires militaires. Bref, la demoiselle semble déjà plutôt efficace au combat. Du moins physiquement.

J'installe ma machine, un gros bloc qui fait deux fois la taille d'une tête humaine, le modèle standard, tout en entamant la conversation. Je ne suis qu'une opératrice, on ne me demande pas mon avis sur les implants que les clients commandent, mais en général ils aiment bien en discuter avec moi. L'opération les rend nerveux. Il faut dire qu'elle a un taux de 12% d'échec. Et que les "psychos", comme on appelle ceux que les implants mentaux ont rendu cinglés, se font appréhender par les services compétents avec un taux de réussite de 100%.

"Vous en avez déjà vu, des psychos ? me demande-t-elle.

_ Pas mal. C'est une amélioration à 12% d'échec actuellement, comme précisé sur votre contrat.

_ Oui, je sais, mais je pensais que vous aviez fini votre travail, à ce moment là. Vous savez... L'implant est installé, vous repliez la machine et vous repartez.

_ C'est aussi moi qui assure le suivi, en général. Il faut une dizaine d'heures pour se faire à l'implant.

_ Vous allez rester avec moi dix heures ?

_ Pas physiquement. Mais je vous suivrai depuis mon bureau. J'effectuerai tous les réglages qui sembleront nécessaires...

_ Et ça ressemble à quoi, un psycho ?

_ De l'intérieur ou de l'extérieur ?

_ De l'extérieur.

_ A tout et n'importe quoi. Ils crient, ils rient, ils pleurent, ils restent impassibles. Ils frappent, ils se suicident, ils sont catatoniques. Tout dépend de la zone neurale qui rejette l'implant. Ils délirent, en général. Ou alors ils sont conscient de ce qui se passent, mais n'ont aucun contrôle dessus. Ceux là, ce sont les pires, pour les flics. Parce qu'ils supplient pour qu'on les épargne.

_ Je vais bientôt être flic, vous savez. Une fois que je serais implantée, je n'aurai plus qu'à passer le test, et ce sera fait.

_ Alors, vous allez en voir.

Rêves d'androïdes et challenges SFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant