Chapitre 10

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Ils partirent quelques minutes après en remerciant la vieille femme. Angel ne se sentait pas de pouvoir rentrer en marchant, Wilfrid fit donc arrêter une calèche pour rentrer au palais, en n'oubliant pas de donner quelques pièces royales pour que le cocher ne pose pas trop de questions.

Une pluie torrentielle s'abattit alors sur la ville. Angel regardait les gouttes d'eaux glisser lentement le long des carreaux du fiacre. L'adolescente entendait Elios dormir à côté d'elle. Elle observait du coin de l'œil Wilfrid regarder lui aussi l'eau couler. Le voyage s'effectua dans le silence. Tout ce qu'elle venait d'apprendre sur elle la terrifiait. Elle n'arrivait pas à relier toutes les pièces du puzzle. Heureusement qu'Elios lui avait appris que les servants des familles révolutionnaires ne se sont pas tous fait tuer. Angel devait trouver les dossiers qui relataient ce qu'était devenu les serviteurs. Elle avait presque réussi à reconstituer son passé. Et c'est là qu'était le problème. Tout était dans ce "presque".

-Pourquoi je devrais rester dans ma chambre à me tourner les pouces alors que vous allez enquêter ? demanda Wilfrid en criant.

Après être arrivés au palais, les adolescents étaient retournés près de la chambre de Wilfrid. Pour trouver les dossiers des serviteurs des Mcfly, il fallait entrer dans la grande bibliothèque du château. Mais il y avait un petit problème.

-Pour la énième fois, répéta son frère, il y a un sort qui empêche les démons de passer, vas dans ta chambre et couvres moi.

-Mais je...

-Wilfrid arrête de jouer au gamin, dit Elios en fronçant les sourcils, vas dans ta chambre et couvres moi !

-Comme tu voudras, lança le démon en croisant les bras, mais si on me demande où t'es je répondrais que t'es parti draguer un garde.

Wilfrid partit sans ajouter un mot.

-C'est vraiment un gros gamin ! lança Angel en tirant la langue. Rien à voir avec toi.

-Qu'es que tu insinues ?

-Je te trouve mature c'est tout, dit Angel en haussant les épaules. Tu prends chaque situation avec calme et tu es si gentil, rien à voir avec ton frère qui s'énerve pour un rien et qui est grossier.

-Il a vécu beaucoup de choses traumatisantes, ça la rendu colérique et franc.

-Mais toi aussi, non ? demanda Angel en ralentissant la marche, Tu es mort, c'est traumatisant ça, non ?

-Tu parles sans savoir, répondit Elios en souriant.

-Alors explique-moi !

-Chut.

Elios remit la capuche noire sur la tête de l'Ombriste.

-On est arrivé, dit le jeune homme en chuchotant, laisses moi faire, et surtout tais toi.

Angel hocha la tête. Elle regarda la grande porte en bois massif, qui s'ouvrit lourdement quand Elios toqua. Un homme au teint vert, recousu de partout et les yeux vitreux, sortit de la bibliothèque.

-Interdiction... de passer... ordre... impérial.

Il dit cela comme s'il ne comprenait pas le sens de ses mots. Comme un texte qu'on lui aurait appris et qu'il réciterait.

-Tu vois bien qu'on n'est pas des démons, laisse-nous passer !

-Vous... pas... démon ? le gars semblait perdu.

-Laisses nous passer crétin de zombie ! Elios commençait à s'énerver.

-Moi... crétin ?

-Pas autant que ta femme, laisses nous passer !

Les ailes blessées d'Angel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant