Chapitre 7

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Pour faire traverser les longs couloirs du palais à Angel, Elios et Wilfrid avaient mis une grande cape noire sur le crâne de l'Ombriste et l'obligeait à baisser la tête de telle sorte que l'on ne pouvait voir le visage de l'adolescente. Et chaque fois qu'un garde les abordaient, les frères disaient qu'Angel était une lépreuse dont le visage était si horrible qu'elle ne devait être montrée à personne. Et si les gardes insistaient, Wilfrid leurs rappelait qu'ils étaient les fils du roi. Le trajet jusqu'à la chambre de Wilfrid se fit sans encombre.

Une fois dans la chambre, Angel eut le droit d'enlever la cape qui la dérangeait. De grosses gouttes de sueur perlaient le long de son front. Ce n'était pas à cause de la chaleur étouffante qui régnait dans la pièce, mais plutôt à cause de la peur qui formait une boule dans sa gorge, l'empêchant de parler. La peur de ce qui allait arriver une fois que les gardes découvriraient qu'elle s'était échappée.

Angel laissa son regard courir dans la chambre. La pièce était dans un désordre monstrueux ! De vieux vêtements sales traînaient par terre ainsi que quelques livres et plusieurs bouts de verre. En plus de la chaleur une odeur écœurante et sucrée flottait dans l'air.

Angel se retourna pour adresser une remarque cinglante à Wilfrid, mais en le voyant s'avancer jusqu'à la fenêtre d'un air renfrogné, elle se retint. A la place elle s'avança difficilement vers le lit, mais réussit finalement à trouver un passage. Elios, lui, se rendit directement à côté du lit. Il faut dire que pour lui ce n'était pas compliqué vu son absence totale de jambes. En s'asseyant sur le matelas moelleux elle ne put retenir un petit soupir de soulagement, qui exaspéra Wilfrid au plus haut point. Qui était toujours accoudé à la fenêtre.

-Dîtes, demanda Angel, j'aimerais savoir pourquoi je devrais vous aider à tuer votre père ?

-Peut-être parce qu'on t'a sorti de ton trou ? Tu pourrais dire merci d'ailleurs, pétasse !

Il dit cela tout en foudroyant l'Ombriste du regard. Wilfrid pensait tous les mots qu'il lui crachait à la figure, même si l'insulte, elle, était gratuite.

-Je ne vous ai jamais demandé de l'aide à ce que je sache !

-Que veux-tu en échange de ce service que nous te demandons ? dit doucement Elios, qui s'amusait visiblement de cette situation.

-Deux choses : premièrement j'aimerai savoir pourquoi vous voulez tuer votre père.

-On veut le tuer parce que c'est un salaud ! explosa Wilfrid, Il tue les gens juste s'ils respirent de travers, il n'hésite pas à faire des coups bas et il a...

-Il a quoi ?

Wilfrid s'approcha d'Angel, mis ses mains sur le lit à côté des hanches de l'adolescente, puis s'avança de telle sorte qu'il soit les yeux dans les yeux avec Angel, leurs nez étaient à peine à quelques centimètres l'un de l'autre. Cette proximité rendait l'Ombriste mal à l'aise. Elle essaya de s'écarter un peu du jeune homme blond, mais à chaque fois qu'elle s'éloignait, il se rapprochait. Elle finit par le repousser doucement mais durement. Wilfrid s'assit à côté d'elle en lui lançant un petit juron.

-Il a tué notre mère, à Elios et moi... commença Wilfrid la voix légèrement cassé.

-Pourquoi ? s'offusqua Angel.

-Si je te raconte toute l'histoire, tu promets de nous aider ?

-Non, mais ça pourrait peser dans la balance.

-T'aimes bien faire chier ton monde toi, hein ?

L'adolescente ne répondit pas. Elle commençait à cerner le personnage, et ses pics ne la touchait plus autant qu'au début. De toute façon Wilfrid n'attendit pas sa réponse, il commença directement son histoire.

Les ailes blessées d'Angel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant