Novembre.
La sonnerie de la fin de mon premier cours retentit et je rangeais mes affaires pour m'avancer vers le cours suivant. Histoire. Ennuyeux à mourir. Pourquoi étudier tous ces morts ? « Parce que ce sont eux qui ont fait l'histoire d'aujourd'hui en faisant l'histoire d'hier... » comme dirait mon professeur aux cheveux grisonnants. Je soufflais et entrais dans la salle. C'est toujours mieux qu'à la maison.
La journée passe et la sonnerie de la fin des cours résonna. Je me dirigeais vers mon bus quand je me fis bousculer par un groupe de garçons. Des populaires. Ils tracent leur chemin, ne s'excusant même pas. Pas grave, j'ai l'habitude d'être transparente et c'est mieux comme ça. Je ramasse mes cahiers au sol et une troisième main vint m'aider.
- Tiens, me dit une jeune fille en me tendant mon dernier cahier. Je m'appelle Louise.
- Mila, lui répondis-je rapidement en prenant mon cahier et en tournant les talons pour rejoindre mon bus.
Je m'installe au milieu en m'accrochant à l'une des barres, et regarde les rues de Boston défiler devant mes yeux. Au bout d'une demi-heure, le chauffeur s'arrête à mon arrêt. Je le salue avant de descendre. J'ai encore quinze minutes avant d'arriver à l'antre du diable. Le paquet de cigarettes dans la poche de mon manteau m'appelle et j'en attrape une pour la porter à ma bouche. J'inspire et expire sa fumée toxique tout en essayant de ne pas penser à la fin de ma soirée. Plus qu'un an, tiens le coup ma vieille !
J'aperçois au loin la barrière grisâtre par le temps qui entoure mon jardin (ou plutôt qui était un jardin). J'écrase ma cigarette sous mon pied et m'avance dans l'allée qui mène à l'entrée. Des bouteilles de bières jonches le sol du salon quand j'arrive. Je retiens ma respiration priant pour qu'il soit endormi. Et il l'est.
Je monte alors les marches de l'escalier quatre à quatre pour arriver dans ma chambre. Je pose mon sac sur mon lit avant de m'asseoir sur ma chaise de bureau. Respire Mila, il dort. J'attrapai mes cahiers et commençais mes devoirs. Deux heures passèrent et deux petits monstres arrivèrent dans ma chambre.
- Mila ! crient-ils.
- Hey ! leur répondis-je avec un sourire.
Ils me sautèrent dans les bras et je les serrais contre moi. Léon et Aure sont des jumeaux, ils ont sept ans et sont les enfants de mon père et de ma belle-mère, Julia. Ils sont adorables, le contraire de leur mère. Elle, c'est plutôt du genre arrogante, hautaine, avare. Elle et mon père, Frédéric, vont bien ensemble je dois dire. D'ailleurs, il vient d'apparaître dans l'encadrement de ma porte.
- Alors les enfants, on ne dit pas bonjour à votre papa ? demande-t-il avec un sourire qui me semble purement hypocrite.
- Papa ! crient-ils de nouveau en lui sautant dans les bras.
Vous êtes complètement irraisonnés ?! Il vous manipule ! Comme il l'a fait avec moi... Il finit par les lâcher et ils partent de ma chambre en rigolant et en chantant. Je suis donc seule avec celui que je hais et que j'aime, malgré ce que je subis. Il s'avance vers mon lit pour s'y asseoir, je sens que la conversation ne va pas me plaire.
- Alors comme ça tu as osé traiter Julia de salope ?! me dit-il avec un léger sourire en coin, me rappelant la soirée précédente.
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BLACK
General FictionBoston, Octobre. Une jeune fille marche sur le trottoir le visage caché par sa capuche et ses longs cheveux blonds. Le bus arriva et elle disparut dans le ventre de la machine. Le quartier est calme : quelques oiseaux chantent, des enfants se presse...