Juin.
Je regarde de nouveau la fenêtre et entends du bruit. La trappe de la cave s'ouvre dans un fracas et je sursaute. Mon père et son nouvel ami descendent de l'escalier. Deux hommes descendirent portant tous les deux des cagoules.
- Deux semaines que tu es là et tu n'as toujours pas crevé, visiblement tu es bien la fille de ton père ! s'exclame l'un des deux hommes.
- C'est clair, aussi chiante que le cafard qu'est ton père ! rigola le deuxième homme.
Ils s'avancèrent vers moi et l'un d'eux caressa mon visage de sa main rugueuse. Il regarda son ami et se tourna de nouveau vers moi avec une étrange flamme dans les yeux.
- J'ai une idée de ce que l'on va faire de toi...
Je me réveillai en sursaut et transpirante à grandes gouttes. Les cauchemars sont mon quotidien depuis plus d'une semaine maintenant. Je passais ma main sur mon front et allumais la lampe de ma table de chevet. Je posais ma main sur mon ventre et regardais le plafond. Il était 4h04 sur mon réveil et je poussais un soupir en me disant qu'il ne servait à rien de me rendormir.
Je me levai difficilement à cause de ma jambe et partis prendre une douche. L'eau me fit du bien et me fit oublier quelques instants les cauchemars de ma nuit. J'entendis des bruits contre ma porte de chambre et sortis de la douche pour aller ouvrir la porte.
- Ça va ? me demanda Andrew visiblement encore bien endormi.
- Ouais...
- Mila, si tu veux que l'on aide, il faut que tu nous expliques comment faire. J'en ai marre de m'inquiéter et de tout le temps essayer de me mettre à ta place. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais je sais que depuis, tu ne dors plus, tu ne manges plus et tu traînes ta peau. Alors explique-nous, explique-moi.
Je ne répondis rien mais le pris dans mes bras pour le serrer fort contre moi. J'avais été une peste depuis que j'étais rentrée et même avant cette mésaventure. Ils ne méritaient pas ça alors que j'étais allée les chercher pour que l'on forme un groupe. Je leur dois une explication et des excuses.
- Excuse-moi, lui murmurai-je toujours dans ses bras.
- Ce n'est rien, me répondit-il en me serrant plus fort contre lui.
Je finis par me détacher de lui et par lui sourire. Il embrassa mon front en me disant d'aller me coucher et que nous discuterions le lendemain. Je fermais la porte et me laissais glisser contre celle-ci en me prenant le visage entre les mains. Je passais quelques minutes ainsi avant de sentir la fatigue refaire surface. Mon lit m'accueillit chaleureusement et je finis par me rendormir.
Le réveil fut pénible et douloureux. Non seulement parce que je n'avais pas beaucoup dormi depuis ma douche et parce que ma jambe me lançait de nouveau. Logan, aussi étonnant que ça puisse paraître, m'avait très bien soigné et avait veillé sur moi toute la première nuit. Le lendemain matin, j'avais droit à un verre d'eau, un anti-douleur et un mot comme petit déjeuner. Depuis, j'essayais de comprendre pourquoi il avait fait ça.
Je me levais de mon lit et m'habillais pour partir au lycée. Quand je descendis, j'entendis des discussions et des rires depuis la cuisine. Je souris faiblement, contente de les avoir dans ma vie, et m'approchais délicatement pour piquer une tartine à Noah.
- Eh ! cria-t-il alors que je croquais dedans à pleines dents.
Je lui souris et m'assis à la table. Ils me regardèrent tous étonnés : c'était la première fois depuis une semaine et demie que je descendais déjeuner avec eux, que j'étais prête pour aller au lycée et que je ne paraissais pas trop comme un cadavre.
VOUS LISEZ
BLACK
General FictionBoston, Octobre. Une jeune fille marche sur le trottoir le visage caché par sa capuche et ses longs cheveux blonds. Le bus arriva et elle disparut dans le ventre de la machine. Le quartier est calme : quelques oiseaux chantent, des enfants se presse...