Avril.
Le lendemain, le 1er Avril. J'aurai pu croire que ma journée n'était qu'une vaste blague. Je l'avais commencé comme toutes les journées de mon existence avec une grimace de douleur. Ma tête me lançait et mon pansement s'était enlevé pendant la nuit. La maison était beaucoup trop silencieuse pour un mercredi matin.
Après m'être préparée, je descendais à pas de loup, évitant les représailles. Il n'y avait personne, ni dans la cuisine, ni dans le salon. Bizarre... Je me dépêchais de monter dans ma voiture et filais au lycée.
Je garai ma voiture et m'engouffrais dans la masse d'élèves passant la porte d'entrée. Le gardien me fit des yeux noirs en constatant de nouveau un retard de ma part et je lui fis un sourire hypocrite. Les garçons m'attendaient devant mon casier et alors que je posais mes cahiers dans celui-ci, ils me parlèrent des travaux et de leur vie à côté du lycée. Je n'écoutais que d'une oreille, encore assommée par la veille.
- Dîtes les gars, ça ne vous dérange pas si je viens un peu plus tard ce soir ? J'ai un truc à faire, leur annonçai-je en serrant ma bretelle de sac.
- Non, pas de soucis, me répondit Andrew avec un sourire.
Je leur souris à mon tour et partis en cours. La journée se passa comme une journée normale au lycée : quelques insultes dans les couloirs de la part des populaires, des regards noirs de Logan, des cours ennuyants à mourir. Je montais dans ma voiture et serrais les poings sur mon volant, essayant de reprendre pieds. J'avais vécu la journée comme un fantôme, me laissant emporter par le courant. Le moteur de la Mustang rugit et je pris la direction d'un des seuls endroits qui pourrait m'apaiser.
Le cimetière était désert. Je trouvais le chemin de sa tombe facilement et la dépoussiérais tout en posant mon bouquet de fleur dans le vase vide. Mon père ne vient jamais ici. Et ma mère n'avait pas beaucoup de famille.
- Hello m'man, dis-je en posant ma main sur la pierre, comment ça va depuis la dernière fois ?
C'est la pluie qui me fit revenir de mes souvenirs. Je regardais ma montre et jurais. J'étais sacrément en retard. Je passais vite fait au manoir, il n'y avait personne. Normal vu l'heure... Je montais à l'étage chercher quelques affaires et me changeais rapidement quand j'entendis un grincement.
- Il y a quelqu'un ? demandai-je en attrapant mon arme sur la commode.
Personne ne me répondit alors je m'avançais délicatement vers le bruit. Le couloir semblait désert quand une ombre s'avança vers moi. Je braquais mon arme tout en lui demandant ce qu'il voulait.
- Te mettre en garde : tu ne sais pas dans quel monde tu mets les pieds Mila Smock.
- Vous me faites rire. C'est vous qui ne savez pas avec qui vous faites affaires ! Je ne suis pas la gentille petite fille que l'on peut terroriser, dégagez de chez moi !
- Je t'aurai prévenu, dit-il en s'en allant les mains levées.
Une fois que j'entendis la porte se fermer, je m'autorisais à respirer et mis mon arme dans mon dos. J'attrapais mes clés et partis retrouver les gars au bar. Quand j'entrais dans celui-ci, je retrouvais les garçons attablés avec une bière à la main. Ils me firent signe et je les rejoignis. Deux filles les accompagnaient et j'interrogeais Noah du regard.
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BLACK
General FictionBoston, Octobre. Une jeune fille marche sur le trottoir le visage caché par sa capuche et ses longs cheveux blonds. Le bus arriva et elle disparut dans le ventre de la machine. Le quartier est calme : quelques oiseaux chantent, des enfants se presse...