Sydney (M.C.)

Three

THREE

-Mademoiselle Hamilton! MADEMOISELLE HAMILTON!

-Je suis désolée monsieur, je vous écoutais.

-Bien, nous ne sommes pas ici pour rêvasser!

Le professeur fait une courte pause pour boire un peu d'eau. Je sèche rapidement et discrètement mes larmes. Heureusement, il ne les a pas remarqué.

-Donc, comme je vous le disais, je vais former des groupes de deux ou des couples, ça, ça dépend de la façon dont vous voyez les choses...

"TOC TOC TOC"

-Entrez! s'écrie Mr. Blue

La porte s'ouvre et un garçon avec un oeil aux bords noirs entre. Il a le regard vide, sans aucune émotion apparente. Il est comme éteint. Il se tient droit devant le professeur. Son sac est bien mis sur ses épaules. Les jointures de ses mains sont en sang fraichement séché. Quelque chose a dû se passer récemment et ce quelque chose ressemble bien à un règlement de compte.

Il tient encore son cahier aux feuilles A4 dans sa main droite.

-Clifford...déjà en retard.

Clifford, c'était donc ça son nom. Ca lui va bien. Mais qu'est-ce qui lui est arrivé? A-t-il mal quelques part? Avec qui s'est-il battu? Je tuerai la personne qui lui a fait du mal! Mon dieu, qu'il est beau!

Sydney, concentres-toi!

-Hum-hum...

-Bien, j'allais faire des groupes de deux et je vais commencer par toi. Tu n'as qu'a allé avec mademoiselle Hamilton. Elle a l'air de s'intéresser autant que toi à ce cours...

Merde! J'allais devoir apprendre à le connaître mais ça, ça n'était rien comparé au fait qu'il doit apprendre à me connaître! Moi et ma petite personne si peu intéressante! En plus, je suis tellement timide que je ne vais pas pouvoir dire un seul mot. Je vais devoir lui parler de moi et m'ouvrir à lui. Ce n'est pas ce que je souhaite. Je ne veux pas que ce soit lui! Je vais me ridiculiser, comme je le fais à chaque fois.

-HAMILTON! Pour l'amour du ciel, est-ce qu'il vous arrive d'écouter ce que je dis?

-Heu...oui...oui Mr. Blue...je vous écoute.

-Non, vous ne m'écoutez pas! Car, si vous m'aviez écouté, vous seriez déjà hors de cette classe en train d'apprendre à connaître Mr. Clifford!

-Dehors? On doit sortir?

-OUI! Ecoutez quand on vous parle mademoiselle Hamilton!

Je rougis sans aucune raison. Ah si, tous les regards sont tournés sur moi! Je mets quelques secondes à comprendre que je dois ranger mes affaires et sortir de cette maudite classe. Je prends ma trousse et mon sac, enlève ma veste de ma chaise et sort de la classe avec ce fameux garçon aux cheveux verts.

Je n'ose pas le regarder, je suis bien trop gênée. Je ne sais pas où aller non plus. Je marche vers la sortie en attendant un signe de vie de sa part, mais rien. Je sors de l'établissement et m'assied sur un des bancs de la cour. Il me regarde en hésitant et pour la première fois de ma vie, j'ose regarder quelqu'un dans les yeux, cette personne c'est lui. Il rougit puis je rougis et baisse la tête. Il s'assied finalement à côté de moi. Personne n'ose dire quelques choses. Il regarde ses mains endolories et je me demande encore comment il a pu en arriver là.

-Heu...je...

Et il se tait. Je me sens plus courageuse que celui-ci et essaye à mon tour.

-Je m'appelle Sydney...et ...et toi?

Il me regarde et je rougis. Mon dieu, ses yeux sont magnifiques!

-Michael. Heu...tu veux bien...partir d'ici...?

Mon visage se décompose. Il ne m'aime pas et veut carrément que je parte. Des larmes commencent à se former dans le coin de mes yeux.

Il tourne la tête vers moi, surement un signe pour me dire qu'il faut que je lui réponde et surtout que je parte.

-Heu...Sydney, tu vas bien?

-Mais qu'est-ce que vous avez tous à vouloir que je parte? Qu'est-ce que je vous ai fait? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça? Je te croyais différent!

Les larmes coulent le long de mon visage je ressemble à un panda. Maquillage de merde!

Je me lève et part en courant. Je ne sais pas où je vais. Je ne connais pas cette ville, surtout du côté du lycée. Je cours, je cours et je cours encore. Michael me suit, je crois. Je suis fatiguée et j'ai très mal aux jambes. Ma gorge me brule mais je ne sais pas pourquoi, je ne veux pas m'arrêter. Comme c'est bon de courir. Sentir le vent remuer mes cheveux. Je me sens tellement libre. Je pleure mais le sourire le plus franc que je n'ai jamais fait est sur mon visage. Les larmes coulent toujours mais je ris. Personne ne me regarde ou alors serait-ce moi qui ne fait plus attention à personne? Ce sentiment si profond de liberté est en moi et je ne l'ai jamais ressentit.

Je ou plutôt nous arrivons dans un parc. C'est magnifique ici et je décide de m'arrêter. Pas parce que quelqu'un m'empêche d'avancer mais parce que je le veux. 

J'espère que cela vous a plu, n'oubliez pas d'aimer