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Je l'aimerais jamais. -L

C'est demain le grand jour. Demain que je rencontrerais la fille qui passera sa vie avec moi, la fille qui se mariera avec moi.
Je me suis toujours demandée à quoi elle ressemblerait, si elle aurait des dents jaunes, un gros ventre, qu'elle soit encore plus grande que moi. Peut-être qu'elle est extrêmement repoussante. À vrai dire, je m'en fou de son apparence, car jamais je ne pourrais être amoureuse de cette meuf. C'est impossible. Je ne peux pas aimer de force. On peut me marier de force mais jamais on ne m'obligera à aimer quelqu'un. Même si ça serait la dernière être humaine sur terre, jamais je l'aimerais. Jamais.

- Vous avez fini madame Jauregui ? Me demande la femme de ménage à côté de moi.

Je déteste qu'on m'appelle comme ça. Surtout quand je suis chez moi. J'ai l'impression qu'elle me prend pour ma mère, qu'elle essaie de me traiter autrement que les autres personnes. Je n'ai jamais voulu être comme mes parents, une bourgeoise. J'ai toujours essayé de rester le plus simple possible car je déteste tout simplement ce type de personnes.
Cette pauvre vielle femme parmi tant d'autres qui travaille ici depuis si longtemps, devrait savoir que je refuse que l'on m'appelle comme ma mère.

- Oui, et arrêtez de m'appeler comme ça s'il vous plaît, je m'appelle Lauren. Dis-je en me levant.

Je n'ai pas envie de continuer de vivre tout en sachant que demain je rencontrerais la fille qui va vivre avec moi pour toujours. Je n'ai pas envie car je voudrais vivre une vie normale, je voudrais me marier à un âge plus mûre et avec la bonne personne. Je ne veux pas me marier avec une inconnue juste parce qu'elle est de bonne famille.
Je suis sûre que c'est une petite bourgeoise, qu'elle n'a jamais été faire les courses, qu'elle n'a jamais mangé de McDonald car elle préfère les grands restaurants. Je suis sûre qu'elle sera énervante et crâneuse et que ses amis sont tous de petits bourgeois eux aussi. Peut-être même qu'elle est plus vieille que moi, peut-être qu'elle a 30 ans.

J'ai mal à la tête... J'ai mal à la tête depuis que j'ai ouvert les yeux en me disant que c'est demain que ma vie va changer.
Je monta dans ma chambre et me jeta sur le lit.
De toute façon je n'ai rien à faire aujourd'hui. Je vais dormir toute la journée. Dormir me fera du bien. J'ai pris une cuite énorme cette nuit pour le nouvel an et j'ai aussi un peu mal à la tête à cause de ça. J'ai couché avec une inconnue car j'étais bourrée et je ne savais pas trop ce que je faisais. Ça m'a quand même fais du bien car baiser m'aide à oublier le reste.

Alors que je commençais à trouver le sommeil, j'entendis frapper à ma porte par de tout petits tapements.

- Oui ? Dis-je avec aucun enthousiasme dans ma voix.

La porte s'ouvrit et je vis la plus belle femme à mes yeux : ma mère. Elle a un peu vieillit depuis le temps mais elle reste la seule femme que j'arrive à aimer.

- Je peux entrer ? Demanda t-elle.

Elle me fait un petit sourire rassurant. Comme si elle savait que je vie un enfer depuis ce matin et que j'ai énormément mal à la tête. Je hocha simplement la tête et elle s'assit sur le rebord de mon lit.

- Tu veux en parler ? Demanda t-elle, doucement.

Tout ce que je trouve à dire sur tout ça c'est :

- Les mariages forcés ça craint.

Elle regarda le sol, et soupira puis me regarda avec compassion. Je sais qu'elle a vécue ce que je vis et qu'elle me comprend sûrement. Mais elle, elle avait accepté le fait d'être mariée avec un inconnu.

- Ma chérie... Saches qu'avec le temps tu apprendra à apprécier cette personne.

Pffft. Elle même ne sait pas qui est cette conne. Peut-être que personne ne peut l'aimer, qu'elle est dégueulasse et repoussante. Mais une chose est sûre, jamais je l'aimerais. Je pourrais pas l'apprécier, pas avec le temps, et c'est ce qu'elle ne comprend pas.

- Non, cette grosse connasse ne sera jamais rien à mes yeux.

Elle soupira longuement, comme pour se donner du courage à elle-même. J'ai énormément parlé de tout ça avec ma mère depuis que j'ai 13 ans. Elle m'a toujours dit que ma future femme devrait avoir de la patience sinon elle deviendrait complètement folle. C'est vrai que j'ai toujours fais ma rebelle sur ce sujet et que je l'insulte chaque fois que je parle d'elle.
Il est fort possible que je l'insulte aussi quand je la verrais mais je vais essayer de me contenir.

- Ton père et moi n'avions pas de très bonnes bases au début nous aussi et regarde maintenant où nous en sommes, nous avons réussi notre vie ensemble. Elle me sourit.

Après 3 enfants dont un garçon et deux filles, trois maisons de luxes dans l'Angleterre et Los Angeles, posséder neufs voitures de luxe, cinq chiens qui coûte un œil de la tête, douze femmes de ménages et tout ce dont les bourgeois rêvent. C'est ça pour elle réussir sa vie. Pour elle réussir sa vie c'est d'avoir une famille parfaite et être riche. Mais elle n'a jamais connue le grand amour, elle n'a jamais connue la joie, la tristesse. Elle n'a jamais boulversé ses sens avec une autre personne. Ses enfants ne sont pas fait avec amour mais avec devoir. Le devoir de faire une famille pour mon père. Il n'y a aucun amour dans sa vie et c'est ce qu'elle devrait comprendre.

- Putain, mais regarde la vérité
en face maman, tu étais toute seule à la maison pendant des années, il est jamais là tout ce qu'il l'intéresse c'est le fric merde !

Je me retourna et mis la tête d'oreiller sur ma tête. Je n'ai plus envie de l'entendre, je n'ai plus envie de la voir. Elle a toujours essayé de me faire voir le bon côté des choses, mais il n'y a aucuns bons côtés. Je vais gâcher ma vie avec elle et je ne pourrais jamais tomber réellement amoureuse et me marier avec la femme que j'aimerais réellement.

- Lauren, ton père a consacré sa vie pour le bien de notre famille, il travail beaucoup et c'est pour nous qu'il fait tout ça.

- Ouais ouais, je connais la chanson c'est bon. Mais je te le dis d'avance cette meuf avec qui je vais me marier, elle ne sera rien à mes yeux.

Je la sent se lever du lit et se rapprocher de la porte d'entrée. Je
sais que ça lui fait de la peine pour
moi et qu'elle n'y peut rien. Elle n'a
pas le courage de dire à mon père
que cette tradition est horrible et
qu'il doit me laisser vivre et trouver l'amour.
Elle n'a jamais contredit mon père car
elle a tout simplement besoin de lui, pour l'argent.

- Je t'aime Lauren.

Mariage forcé. | Camren | [TERMINÉ, EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant