36 blacklights

Fragment treize.

Neilina avait quitté le canapé pour se réfugier sur le fauteuil et consulta le cellulaire du brun, à la recherche d'une quelconque information à son sujet. Elle avait été tentée de regarder dans ses fichiers comme celui appelé « confidentiel » mais chaque fois qu'elle cherchait à ouvrir un dossier, cela nécessitait un mot de passe. Elle aurait d'ordinaire menée sa petite enquête et aurait fini par trouver le code qui s'avérait être la date de naissance de son meilleur ami. Mais aujourd'hui, la jeune femme n'avait pas envie d'en savoir plus. Ou peut-être était-ce parce qu'il s'agissait de Harry ? Elle n'en savait trop rien. Toujours est-il que la blonde n'avait pas emprunté son cellulaire dernier cri sans raison. Elle avait envie d'en apprendre plus désormais au sujet de One Direction et du jeune homme assit à quelques mètres d'elle. Harry semblait complètement absorbé par le cahier contenant les croquis de Neilina et ne prêtait plus attention à la tatouée qui venait, une fois de plus, de faire une fausse manipulation. Le tactile, ce n'était définitivement pas son truc. Sa mère s'y connaissait d'avantage à ce sujet. Son père aussi. Même sa petite sœur savait se servir d'un Iphone ! Seule Neilina persistait à n'utiliser que son Blackberry qu'elle avait depuis cinq ans et reniait tout produit trop sophistiqué. Par chance, la blonde réussit à réparer son erreur et tomba finalement sur ce qu'elle recherchait depuis le début : Des articles de presse concernant Harry. Et tous n'étaient pas fameux. Le dernier datait de ce matin. Il était question d'une relation qu'il aurait entretenue avec une présentatrice météo et qui aurait fait jaser. Et pour cause ! La présentatrice avait onze ans de plus que lui. « ONZE ANS ! » S'exclama intérieurement Neilina en lisant les quelques lignes qui accompagnaient une photo du couple désormais séparé. Rien de très intéressant, en somme. Tout ne concernait que Harry et cette idylle qui avait été gardée secrète. La rupture était récente mais sans raison. Et les membres du boysband n'avait jamais parlé de cette histoire à personne. Neilina releva son regard du cellulaire et remarqua que Harry la regardait, les sourcils froncés. Il semblait septique. Et inquiet, sans doute. La tatouée fit glisser le cellulaire sur la table basse en verre et lorsque le brun comprit de quoi il s'agissait, il blêmit. Il allait mieux ici. Il se sentait bien à Camden en compagnie de cette blonde un peu farouche qui avait de bons musicaux. Et un sacré coup de crayon, d'après ce qu'il avait pu voir. Mais toute cette magie qui avait régné tout l'après-midi venait de prendre fin. Désormais, Neilina connaissait le côté sombre de Harry, la raison pour laquelle on le blâmait souvent. La tatouée se leva. Harry pensait qu'elle allait chercher ses affaires pour le mettre à la porte. Et elle aurait eu raison de le faire. Il avait abusé de sa gentillesse. Définitivement. Mais au lieu de ça, Neilina prit place à ses côtés.

- Je sais pas ce qui t'attires chez les cougards et très honnêtement, je ne suis pas sûre de vouloir savoir. Non mais c'est vrai, imagine-toi dans trente ans. T'en auras... Elle émit un rapide calcule mental et cria presque :Trente-huit ans et elle, presque cinquante ! A cet âge-là, tout pendouille, elle sera en pleine ménopause et aura des bouffés de chaleur. C'est pas glamour tout ça. Sans compter le fait que...

- J'ai compris, la coupa froidement le brun.

- Oups. Pardon. Je m'égare. Ce que je veux dire c'est que... Neilina soupira. Il s'agit d'amour. Tu l'aimais, cette fille. Ca se voit à ton regard sur les photos. Et personne n'est en droit de juger l'amour. On est personne pour ça.

Harry remercia silencieusement la blonde pour ses paroles réconfortantes et véridiques. Personne ne devait le juger. Pas même Liam ou encore le reste de son groupe. Ce n'était pas la faute de Harry s'il était mis en avant. Que pouvait-il donc y faire ? Le brun soupira et attrapa la main de Neilina qui se trouvait à proximité de la sienne.

- Pourquoi t'as l'air triste à chaque fois que tu penses à tes amis ? Demanda la blonde, le plus sérieusement au monde.

Encore une fois, elle lisait dans ses pensées et Harry n'avait plus la force de lutter. Qu'elle sache ou non, cela ne changera rien. Il serait sans doute soulagé et Neilina pourrait le conseiller, peut-être même. Cet aveu ne pouvait pas faire de mal. Le chanteur montra sa cheville gauche à la dessinatrice et elle vit apparaître un « I love you forever » dont elle n'avait jamais fait attention.

- C'est pour mon meilleur ami, Louis. C'est con mais... Quand je ne vais pas bien, il me dit ça et ça me calme. Je sais que quoiqu'il arrive, si je me foire ou pas, si je fais une connerie, il continuera de m'aimer. Ca me rassure. Et j'avais besoin de l'avoir sur moi pour que je sache que, même en son absence, il continue de m'aimer.

- Ca ne répond pas à ma question, Harry...

- C'est le genre d'histoire qu'on raconte autour d'une bière, lança le brun en esquissant un sourire nostalgique.Le cacao, c'est pour parler d'amour.