36 blacklights

Fragment dix-sept.

De : Liam.

Message : Je suis vraiment désolé. Les mots ont dépassé ma pensée.

Je sais que tu ne le fais pas exprès et que tu préférerais que les médias se

canalisent moins sur toi. J'ai été trop loin. Personne ne sait où tu es et

on s'inquiète tous. Reviens-nous vite, tu nous manques. Je t'aime.

Harry n'osait pas lui poser la question. Il savait tout de Neilina maintenant et il avait réussi à la cibler. Il savait que s'il lui demandait, elle ne pourrait pas lui dire non. Pas parce qu'elle était prise au piège mais parce qu'elle aimait ça. Il voulait qu'elle le tatoue. La nécessité d'avoir son tatouage aujourd'hui était toujours présente mais il n'y avait pas que ça. Il voulait que ce soit elle qui dessine sur sa peau. Pas son père. Elle connaissait l'importance des tatouages pour lui et cela lui paraissait essentiel, maintenant. A l'avenir, il n'irait pas chez un tatoueur sur un coup de tête. Il prendrait le temps de réfléchir et surtout, de sympathiser avec la personne qui lui ferait ses illustrations. Mais à l'heure actuelle, il rêvait de voir Neilina dessiner sur son épiderme. Elle était là-dedans, il avait vu ses dessins. Contrairement à la plupart des dessinateurs qu'il avait connu jusque là, la blonde n'avait pas besoin de faire plusieurs traits pour accentuer les formes. Elle posait son crayon sur une feuille et dessinait les contours sans la moindre difficulté. Chose qui était primordiale pour tatouer quelqu'un. La jeune femme sourit à Harry et se leva pour changer de disque. Elle mit un titre plus actuel puisque Harry fût incapable de reconnaître le morceau qui était diffusé mais il savait que Neilina ne l'avait pas mis au hasard. Cette chanson, c'était lui. Dans son intégralité.

« I guess I just got lost, being someone else. I tried to kill the

pain. Nothing ever helped. I left myself behind somewhere

along the way, hoping to come back around to find

myself someday »

Harry sourit malgré lui en entendant les paroles qui lui étaient destinés et comme la chanson le disait, il devait être lui-même. Le brun attrapa le poignet de Neilina et l'obligea à tomber sur son corps encore assit sur le canapé. Elle rit en atterrissant sur le chanteur et retraça du bout du doigt les ailes des oiseaux sur son torse. Leurs corps étaient cachés par le polo qui appartenait au père de Neilina et elle fit la moue en s'apercevant qu'elle ne pouvait y accéder.

- T'étais mieux sans ton tee-shirt, sourit la blonde en appuyant sa tête contre le torse du brun.

Il sourit à la remarque de la tatouée et la maintenue au niveau de la taille, craignant qu'elle tombe. Mais il hésitait toujours. Lui poser la question ou garder le silence ? Au pire des cas, elle refusait, elle changeait de disque et ils démarreraient une autre conversation. Ils aborderaient la question de leur au revoir, leur adieu, dont la date était proche. Harry expira tout l'air présent dans ses poumons et lui demanda, telle une supplication :

- Neilina, tu accepterais de me tatouer, ce soir ?