Chapitre 3

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La rue est étroite, en raison d'un camion livrant sa marchandise. Je me faufile donc entre le livreur et son camion, puis je sonne au portail du numéro 23.
- Oui ?
- C'est Julie !
Biiiiiiiiiiiipppppppppppppp.
- C'est ouvert ?
- Oui, je rentre.

Je pénètre dans la grande propriété d'Arina. C'est magnifique ! Les parents d'Arina sont riches : ils ont fait de très bonnes affaires en Russie, je crois qu'ils ont gagné à la bourse mais je n'en suis pas sûre...
Leur jardin est immense, rempli d'arbres, de verdure, et de fleurs exotiques. Ils paient un jardinier qui vient toutes les semaines. Il s'appelle Daniel, je l'aime beaucoup !
Avant d'arriver à leur villa il y a un petit étang ; toutes sortes d'êtres vivants y demeurent : des grenouilles - et leurs petits têtards -, de très beaux nénuphars - en été de magnifiques fleurs blanches apparaissent - et des roseaux.
Derrière l'étang il y a une piscine. Trois mètres de fond. D'un côté un plongeoir, de l'autre un sauna. Nous attendons les trois - Arina, Méliane et moi - d'avoir seize ans pour aller au sauna...

Je retrouve Arina et Méliane vautrées sur le canapé du salon, jouant à la wii.
- Hello !
- Julie ! s'exclame Méliane.
Elle se lève et viens me serrer dans ses bras. C'est une coutume de sa famille, chaque fois que je vais chez elle tous viennent me serrer dans les bras et m'embrasser sur les joues.
- Allez, allez ! Nonnn ! Ah, salut Julie, tu veux jouer un moment à Mario ? Tu as le choix : champignon bleu ou rouge, me demande Arina.
- Alors bleu s'il-te-plaît.
Nous nous installons toutes les trois puis nous commençons la partie.

- J'ai soif , fait Méliane à la fin de la cinquième partie. On arrête ?
Arina éteint donc la wii puis nous nous dirigeons vers le labo en faisant un petit détour par la cuisine - pour le verre d'eau de Méliane.

- Waou ! ne puis-je m'empêcher de dire en entrant dans le labo. C'est merveilleux !
Je n'étais jamais venue au labo au paravant. Il y a des étagères sur les quatres murs remplies de tubes, de bocaux contenants des choses immondes et surprenantes, de fioles, d'éprouvettes, de pipettes, d'entonnoirs, de pinces, de spatules... Au milieu de la salle trône une longue table couverte d'instruments de mesures, et d'appareils de toutes sortes.
Mais le plus étonnant d'après-moi, est un vieil homme assis sur un tabouret. Ce n'est pas n'importe quel homme ! Il a une calvitie au milieu de la tête entourée par des cheveux blancs coiffés à la Einstein. "Coiffés "n'est pas le mot adapté. J'utiliserais plutôt : "coiffés comme un hérisson". On dirait vraiment qu'une jungle a décidé de pousser sur sa tête ! Quant à son corps, il est petit, maigre et ridé.

- Bonjour grand-père, nous aurions besoin de vous pour examiner quelque chose...

Le vieil homme ne semble pas nous entendre.
Arina bouge sa main devant ses yeux pour essayer de lui faire remarquer notre présence.

- Je t'ai entendu ! Je suis vieux mais pas à ce point ! Bon, qu'est-ce que tu me veux, gamine ?

Arina me regarde et me fait un signe de la tête presque imperceptible. Je comprends et je sors de mon petit sac la pierre qui m'as presque coûté la vie.

- Voilà, grand-père. Nous voudrions que vous examiniez cette pierre et que vous nous disiez ce que vous pouvez en tirer.
Le vieux Einstein prend la pierre précautionneusement dans la paume de sa main et la met sous un gros appareil. Je comprends en lisant sur les lèvres d'Arina qu'il s'agit d'un microscope géant. Le grand-père d'Arina met ses lunettes et examine sous tous les angles la petite sphère.
- Mmmmm. Très intéressant. Où as-tu trouvé ça, gamine ? demande-il en se tournant vers moi.
Nous lui expliquons dans les moindres détails la découverte de la petite boule. Le pépé retourne à son observation après un petit «mouais ». Nous attendons impatiemment ses commentaires, mais Einstein prend tout son temps. Au bout d'un très long moment, il daigne lever les yeux vers nous.
Je sens dans son regard de l'interrogation, de la perplexité et de la peur. De la peur plus que tout.

- Les, les, Forces du Mal, nous, nous ont. Ils nous ont. Ils nous ont...
- Ils nous ont quoi, grand-père ?
- Ils nous ont... les mains du vieil homme se mettent à trembler. Ils nous ont envoyé une malédiction ! Débarrassez-vous de cette pierre maudite, chères enfants ! Vos vies en dépendent !!!

Le grand-père jette la pierre loin de lui et se prend la tête dans les mains. Je cours la rattraper avant qu'elle se fracasse par terre mais trop tard ! L'impact de la pierre et du sol produit une énorme détonation. Nous nous mettons tous les mains sur les oreilles. Oh, chose étrange, quand je vais la ramasser, elle n'a même pas une petite rayure !

- Mais grand-père, qu'est-ce que ça veut dire ? ose demander Arina.
- Ça veut dire que Les Forces du Mal sont de retour ! Ne les sous-estimez pas ! Maintenant aller, du balais ! Laissez-moi travailler !

Nous quittons Einstein et nous nous dirigeons vers la chambre d'Arina.

Δ

- Vous y croyez, vous, à ce qu'il a dit ? nous demande Méliane.
- Non, pas moi. D'après ce que disent mes parents, Arina baisse la voix, grand-père aurait un grain.
- Mais il avait tellement l'air sérieux !
- Oui, mais ce genre de personnes prennent leur rêves, leur fantaisie pour la réalité. C'est vrai, Méliane, écoute plutôt Arina, cesse de te tourmenter avec ce qu'a dit grand-père.

Nous jouons un petit moment à un jeu de société puis Méliane et moi partons.

AdécralliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant