La Pitié

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Ça fait cinq jours qu'il pleut. J'ai dormis deux nuits d'affilée dehors, prostré sous le parapluie que cet inconnu m'a donner, mais je vais finir par mourir de froid avec l'hiver qui arrive. J'ai réussi à me trouver un petit endroit tranquille et au sec pour passer la nuit. Je me recroqueville dans la cabane d'un air de jeux, dans un parc. C'est petit, mais au sec.
Par contre je commence à désespérer de revoir le soleil un jour, je me lasse du ciel gris et je m'ennuie à mourir, et puis les gens sont encore plus pressés que d'habitude quand il pleut, ils font encore moins attention à moi.
La pluie rend tout gris autour d'elle, cette couleur m'insuporte, elle est morne et elle me fait penser au marbre des cimetières.
Mon ventre gronde et je grimace sous la douleur que cela me procure. Les affaires vont mal, je n'ai rien pus me mettre sous la dent depuis deux jours et mon dernier repas était bien migré pour mon corps de jeune garçon en pleine croissance...
Je remet correctement mon parapluie au dessus de ma tête, tentant de me recroqueviller encore plus sur moi même pour préserver une majeure partie de mes vêtements.
Depuis quelques jours, quand je me sens vraiment trop mal, je repense au sourire de ce garçon et essayer de retrouver la chalet qu'il m'avait procurer. Il ne devait pas être beaucoup plus jeune que moi mais lui était encore un enfant, ça se voyait dans ses yeux, il y avait encore cette lueur juvénile et cette surprise de voir qu'un jeune comme lui pouvait se trouver dans une situation aussi malheureuse.
À l'accoutumée, la pitié feinte sur le visage des gens me dégoûte, mais une pitié aussi innocente est presque touchante...

Solitude [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant