Petite grande Nature

La grotte

La grotte est un mystère humide, caverneux. Dans la montagne cachée, y résonnent tous les vœux. 

Comme un refuge, son obscurité est douce. Elle attire, elle captive, elle réconforte. Le silence nous y berce. Comme une contemplation de nous-même, comme un murmure sucré. Comme une brise qui nous cajole. Comme un caprice, comme une curiosité. La grotte nous appelle, nous envoûte. 

Puis on s'y engouffre, et on a peur. On se demande ce qu'on y fait, on a peur de nos méfaits. Notre reflet nous effraie ! Mais on n'y voit rien. Tout est noir. Notre âme est-elle si vide ? Étions-nous si avides ? On veut en sortir, livides. 

Mais on s'engouffre encore plus, et on tombe, et on se relève, et on tombe. Et on rampe. On ne sait pourquoi. Mais la roche nous guide. Vers quelque part. Sans la moindre vue et sans la moindre braise, sa fraîcheur nous apaise. 

La vue revient peu à peu, et l'ouïe et le goût et le toucher et l'odorat . Une illumination, une danse. Des étoiles ? Non, des pierres, des colonnes de joyaux qui reflètent notre bonheur. La lumière ! Qui valse et qui provoque nos pleurs. Immobiles, les cristaux se tiennent fiers comme des rois. 

Chacun revêt une personnalité. Bleutée comme la nuit, bleutée comme la mer. Lumière bleutée comme le ciel ou comme l'air. Une découverte qui résonne comme une symphonie muette. Comme un discours, comme une existence. 

Comme une nouvelle chance. Comme un destin. Qui sourit. De toutes ses dents. 

Mais l'eau nous attrape par les jambes et on se débat et on nage et on nage de plus belle. On suit la lumière, mais, c'est le soleil ! Où sont ces gemmes qui pendaient au milieu de nulle part? 

Maintenant libres, nous sommes prisonniers du reste du monde ! Mais jamais nous n'oublierons cet art. 

La grotte est un mystère humide, caverneux. Dans la montagne cachée, y résonnent tous les vœux. Et le nôtre s'est figé entre ses creux.