Aube ! Ta rose rosée se dépose sur la rose arrosée de tes pleurs. Pourquoi pleures-tu donc, ô Beauté ? As-tu froid aux mains, ou aux pieds ?
Ta robe rouge scintille dans la mer de la nuit, ô mère du jour ! Ô amour infini ! Pourquoi pleures-tu donc ? L'eau reflète ton teint doré, miroitante sous ton nez. Puis ton visage apparaît. Fin, doux, bienveillant, gracieux. Ô Beauté ! Toi qui vient des cieux ! Pourquoi pleures-tu donc ? Pleures-tu les malheureux ?
Ton cœur chaud emplit le ciel, tableau de miel. Les roses dansent dans ce ciel, couleur vermeille. Vos lèvres ont le goût des groseilles. Merveille, la fête commence. Me feriez-vous l'honneur d'une danse ? Reine, votre drapeau de soie, noble, vaillant, flotte dans les airs sous la bénédiction du vent. Ce vent frais qui, sous tes ordres, ruinerait un homme.
Ô Reine du bal ! Comme vous avez le cœur tendre ! Comme vous êtes douce, ma reine. Des miséreux vous êtes la marraine. Vous les couvrez sous votre toit, leur promettant la chaleur du jour ! Beauté ! Pur Amour ! Que serais-je sans vous ? Un troubadour ?
Les étoiles prennent la fuite, jalouses de votre splendeur. Votre silhouette reflète votre candeur ! Innocente joie dont vous m'emplissez ! Les oies couvent leurs œufs, et vous vous me couvez.
Les arbres dansent, et pleurent en même temps, car sous le feu des cheminées, leurs semblables crépitent. Ils vous implorent, Justice !
" Rendez-nous nos frères, où sont nos amis ? Avez-vous vu ma mère, où est ma mie ? "
Est-ce pour cela que vous pleurez ? Est-ce car votre cœur est immense ? Que votre compassion est vraie ?
Riez ! Parfumez-nous de votre douceur ! Vous, source de bonheur ! Ne vous-a-t-il pas suffit que nous nous levions pour votre cause ? Que nous combattions l'ennemi ? Levez-vous, vous dis-je ! Ecoutez-moi, délice du paradis ! Votre signal alerte les preux, de lever leurs lances, d'aiguiser leurs sens, autant que leur épée. Des armées se battent à vos côtés, pour sauver leur digne honneur, pour défendre leur liberté.
Vous êtes leur muse, ils sont vos soldats. Mais seul l'un d'entre eux sera votre roi.
Quoi, dites-vous ? Vous ne voulez aucun homme à vos bras ? Vous m'avez appris une chose, que la patience est de mise. Vous savez, un jour, que vous serez ma promise.
Votre cœur est si grand, si grand est votre malheur ? Il n'y a pas de place pour moi, il n'y a que des damnés. Vous pensez à eux, moins de force que de gré.
Moi, je vous contemple, ô Splendide ! Vous étincelez, et mon cœur est si vide et avide de vous.
En vous, tout dort et vit. Tout dort et luit. Mais la vérité ne dort jamais. Beauté, Beauté. Les larmes des pieux. La plainte des Anges. Ils vous réclament, ce n'est pas chose étrange. Déjà, vous partez ? Mais qui veillera sur moi ?
Beauté, Beauté. Restez auprès de moi.
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Petite grande Nature
PuisiNos espoirs sont comme les vagues qui miroitent la Lune, majesté céleste, beauté nocturne, reine intouchable. On les contemple, mais on sait, au fond, que les reflets argentés disparaîtront. A quand le Soleil, mes chers ?