23 (partie 1)

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(Flashback) 27 novembre, 19:26. Felix.


Nous étions rentrés à l'hôtel directement après que Sammy et moi nous soyons lavés. Et depuis, je n'arrivais pas à décolérer. Merde quoi, cette pourriture avait tenté de me filmer sous la douche comme un vrai pervers. Une saloperie de pervers narcissique. J'avais essayé d'être un minimum aimable tout le temps qui avait suivi, mais j'étais tellement en colère contre cet idiot de première que mon comportement sociable avait vite été réduit à l'échec le plus total. Donc, comme à chaque fois que je suis au bord de la crise de nerf, je m'enfuis sur le toit de l'hôtel dans lequel on est assigné et je fais le vide en regardant les nuages, et quelques fois -et avec un peu de chance-, un couché de soleil.


J'ai à peine eu le temps d'ouvrir la porte de service qu'un vent frais m'a fait frissonné. Je me suis avancé jusqu'au bord du toit et me suis assise dessus, laissant mes pieds patauger librement dans le vide. Mes cheveux volaient derrière moi, et moi, les yeux fermés,je tentais de me calmer par tous les moyens. Pourtant, même en imaginant ce salop de Wilkinson pendant par les pieds à trois cent mètres au-dessus du vide, criant et pleurant comme un perdu (une fois je l'ai entendu avouer qu'il avait le vertige), ça n'a pas marché.


Quel beau connard.


Je le savais fourbe, sadique et méchant, pervers à la rigueur, mais pas à ce point. Pourquoi aime-t-il tant me pourrir la vie ?Merde, qu'est-ce que j'ai bien pu lui faire pour qu'il soit comme ça avec moi ?! Dès le premier jour, il m'a détesté. Tout ça seulement parce que j'ai laissé mes valises dans l'entrée de l'ascenseur et que Monsieur ne sait pas marcher là où il faut !Je continue à croire qu'il y a autre chose que ça. Il y a forcément quelque chose. Mais quoi ?


Une porte claque dans mon dos et me sort instantanément de mes pensées.Je n'ose même pas me retourner, tellement je suis en colère. Je dois certainement être toute rouge et de la fumée doit s'échapper de mon nez et de mes oreilles. Des pas marchent jusqu'à moi ;même avec toute la volonté du monde je n'arriverais pas à discerner à qui ils appartiennent. Sans que je ne m'y attende, une main m'attrape violemment l'épaule droite et me retourne avec vivacité, me faisant par la même occasion vaciller.


- Mais t'es malade ! Je hurle, hors de moi. Tu veux que je tombe ou quoi ?


- Ce serait tellement satisfaisant, si tu savais, grogne le châtain. Ma caméra est morte, par ta faute !


- Bon débarras ! Dis-je en laissant ma rage m'emporter.


- Je sais même pas ce qui me retient de t'en mettre une.


- Bah vas-y, gêne surtout pas ! Après ça, tu m'auras tout fait !


Mes dernières paroles s'accordent à un nouveau geste violent de sa part ; il me pousse avec force un peu plus loin du bord du toit et rompt tout contact avec moi. Je suis au summum de ma colère,pourtant j'ai l'impression que la sienne peut être mille fois plus dévastatrice que la mienne. Cette pensée me calme un peu malgré moi, encore plus quand je remarque qu'il fait tout son possible pour garder son self-control. Pourtant, une petite partie de moi a envie de le pousser à bout, même si je sais que j'en aurais pour mes frais...

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