Chapitre 4.

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Je prenais bien soin d'être absente quand mes parents rentraient de leur travail respectif. Mon père avait convaincu ma mère que ma « crise d'ado attardée » allait passer. Ado attardée ... ça me restera dans le fond de la gorge et ça, pour le restant de mes jours.

Ma mère ne frappait plus éternellement le soir à ma porte pour me convaincre de sortir de ma chambre. Le robot tentait toujours une percée en me proposant un repas sur plateau le soir, mais bizarrement je n'entendais rien. J'avais éteins mon portable pour éviter les appels de Margaret. J'hibernais. Je me lavai de toute émotion qui pouvaient me nuire. 

Soudain, j'entendis une voix. J'avais l'impression que ces notes ne s'étaient pas jouées depuis longtemps.

- Evy, tu peux m'ouvrir s'il te plait.

Mes yeux étaient plantés sur ce plafond blanc, mes jambes étendues restaient de marbre. 

- Evy, s'il te plait.

Doucement, je me souvins de cette voix et le visage de l'auteur se dessina sous mon regard. Je me levai et tournai la clé dans la serrure.

- Qu'est-ce que tu fais là, Tobias. 
Le faible son qui sortait de ma gorge lui dessina un air inquiet. Je détestai cette moue de pitié.

- Je peux entrer? 

Un de mes petits rires se fit entendre et je m'écartai de la porte pour m'allonger sur le lit. 

- Fais comme tu veux ... lançai-je.

Il pénétra dans mon antre et savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur. Chacune de ses paroles serait minutieusement examinée. A la moindre anicroche, il sortirait de cette chambre avant qu'il n'est eu le temps de dire « Ouf! ».

Il claqua la porte et la referma à clé. Son regard fuyait, il se penchait sur les cahiers et autres CD's qui tapissaient le sol, en évitant de marcher dessus. Puis, il s'assit par terre, le dos contre mon lit.

- Evy ... Je suis désolé.

Un nouveau petit rire égaré résonna fébrilement dans la pièce. J'avais envie d'être aussi froide que la glace en plein hiver.

- Je ne voulais pas te blesser ...

- Tu ne m'as pas blessée ! Dis-je, outrée. Tu m'as juste pris la tête avec tes grands airs et tes idées sur l'avenir de l'entreprise de mon père. 

- Je n'en reparlerai plus. Promis.

Il me jeta un bref coup d'œil et rebaissa la tête, tel un petit chien qui savait qu'il avait fait bêtise. 
Pouvais-je être si indifférente face à cette bouille qui voulait qu'on lui pardonne?

- Je n'ai pas besoin de plus, soufflai-je.

Je me redressai lentement tandis que Tobias restait à terre.

- Viens, dis-je en posant ma main sur son épaule. On sort. Ca fait tellement longtemps que je n'ai pas senti le vent sur ma peau.

J'enfilai un pull pris au hasard dans mon armoire. Enfin, j'ouvris la porte non pas parce que on m'y obligeait, juste parce que j'avais envie de voir du pays. Et Tobias me suivit sans dire un mot. 

Je marchai droit devant. Je ne voulais avoir aucun commentaire de mes parents, assis dans le salon. Nous partîmes dehors. Je fus surprise par ce vent délicat qui fit voleter mes cheveux mal coiffés. Je foulais l'allée et j'avais l'impression que mes jambes étaient si faibles que d'un instant à l'autre, elles allaient me lâcher. Un violent coup de vent et je tombais par terre. Je me stoppais un moment, persuadée que mon état allait empirer.

Androids illness.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant