Chapitre 2.

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                                     Cette histoire ne m'appartient pas.

(En décrivant cette scène, je me retiens pour ne pas mettre ESPECE DE ... PETIT ... SALE ...  avec des dessins de têtes morts à la place de son prénom. Docteur Dumbo serait ravi que j'exulte ma colère ainsi.)

J'étais presque heureuse de revenir à la maison. J'avais presque le sourire aux lèvres, c'est pour te dire à quel point quitter le lycée m'enchantait. ET, point important, j'étais encore plus enjouée en voyant le désordre qui régnait dans la maison. 

Je vais donc lister les points qui font que la maison ressemble plus à une porcherie qu'à une demeure dans un quartier chic:

- La vaisselle qui grimpe au plafond dans le lavabo. (sachant que le lave vaisselle est plein à ras bord lui aussi).

- La poubelle qui déborde.

- Les quatre bouts de poulet et le reste de brocolis d'hier soir qui se battent en duel dans le frigo.

- Les antiques boites de conserve que l'on ressort pour ne pas mourir de faim.

- Les placards vides de linge propre.

- Les traces de dentifrice sur les miroirs de la salle de bain.

J'en passe et des meilleures ...

Loin de me faire pleurer, comme ma sœur qui dramatisait vu qu'il ne lui restait aucun vêtement propre dans son armoire, ce désordre me rendait de bonne humeur depuis plusieurs semaines. Au début, lorsque notre robot de maison s'était grillé un circuit où je ne sais quoi, toute la famille se demandait comment les tâches ménagères allaient être gérées. La solution avait été de ne pas s'en occuper. Cela réglait le problème.

Finalement, je m'étais habituée plus vite que le reste des Carters. J'avais désormais la sensation que ma chambre était devenu cette pièce dans la quelle je voulais vivre: (une liste s'impose!)

- les crayons traînant sur le bureau.

- les cahiers se baladant hors de tiroirs.

- le linge couché à terre, remplaçant la moquette.

- les guitares posées contre le mur.

- la poubelle débordante de mauvaises partitions.

 - les Cd's trainant hors de leur boîte.

en bref, la liberté absolue!

Je parcourais mon antre, fière de la nouvelle décoration qui ne m'avait pas coûté un sou. Je jetai mon sac de cours près du bureau et je me laissai tomber sur le lit à plat à ventre, la tête dans les coussins, prête à m'étouffer. 

Cela m'arrivait souvent, de vouloir ne plus respirer afin de voir combien de minutes je pouvais tenir sans reprendre ma respiration, en espérant secrètement qu'un jour, je battrai ma sœur, ce qui n'était pas gagné. Une fois, il m'était arrivé d'être à la porte de l'évanouissement. J'avais des idées morbides, des rêves morbides. Mais il ne faut pas croire, je ne voulais pas aller voir la mort tout de suite, je voulais juste la tester. Et je l'avais souvent fait (trop souvent à l'avis de mes parents et du docteur Dumbo). Une fois, je m'étais demandé si l'on voyait les arbres la nuit si je roulais à toute vitesse avec la voiture. Effectivement, je n'avais plus vu les arbres, et encore moins le lapin que j'ai voulu éviter sur la route. Résultat, mon bras droit avait été deux mois dans le plâtre.

Androids illness.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant