Chapitre 16.

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 Sur la route, lorsque mon ouïe ne se focalisa plus sur l'affreux bruit de ferraille grinçante de la voiture, des images de ma maison délabrée firent surface.

Verrai-je des carreaux brisés, la pelouse et les parterres de fleurs piétinés, des tagues sur les murs? Pire, la demeure dans laquelle je vivais depuis mes huit ans serait-elle anéantie par les flammes?

Peut-être me faisais-je du souci pour rien. Et si ce n'était pas le cas, et si je retrouvais la chambre sans dessus dessous. Pire, qu'était-il advenu de ma salle de musique j'eus un haut le cœur. L'idée de voir mes guitares cassées, à terre me terrifiait.

- La police a du intervenir, tenta de me rasséréner mon voisin. Elle n'a pas pu laisser cette maison sans surveillance. Je suis sûr que tu es en train de te faire des idées.

Au fur et à mesure que nous avancions, les demeures se faisaient de plus en plus chics. Nous arrivions dans les beaux quartiers de l'ouest. Devant nous, une voiture de police roulait doucement le long de la rue.

- Ils doivent faire des rondes. 

Le fait de voir notre grand chêne encore debout me rasséréna. Malory ralentit pour laisser la voiture en vadrouille tourner au coin de la rue. Lorsqu'elle fut hors de notre vue, il se gara sur notre allée de garage vide. Il n'y avait rien de bien grave. Quelques fleurs déracinées de çà de là. Ce qui me choqua le plus, ce fut cette inscription rouge sur le mur principal. « MEURTRIERS ». Une idée assez peu crédible me glaça le sang, ces malades étaient-ils assez fous pour écrire cela avec leur propre sang.

Malory me poussa volontairement vers l'entrée. 

- Dépêche-toi d'ouvrir, avant que les flics ne reviennent.

Je sortis maladroitement les clés de ma poche. Lorsque le cliquetis se fit entendre, je grimpai quatre à quatre les escaliers, Malory restait en bas, regardant par les fenêtres pour voir si les ennuis arrivaient. Ce qui ne tarda pas.

- EVY! Grouille, des HHR!

- QUOI? 

Comment pouvaient-ils arriver si vite? Nous nous étions à peine garés. Un de nos riches voisins devaient faire partie de ce groupe et hébergeait chez eux d'autres membres pour manifester dès qu'un des Carter mettrait le pied ici. J'entendis les pas rapides de Malory grimper les marches.

- Et ils n'ont pas l'air d'être ravis.

Je pris n'importe quoi comme affaire, empoignais une armée de T-shirt, attrapai deux pantalons, des sous-vêtements et bouclai mon sac. Malory me le prit et de son autre main, happa mon poignet. Nous sortîmes par la chambre et par l'ouverture de la porte, j'entrevis mes guitares.

- Attends!

- On n'a pas le temps. J'ai une guitare. Tu pourras la prendre, m'ordonna-t-il. 

Je lui forçais la main, attrapai rapidement l'étui et rangea une de mes guitares. Au dehors, on entendait quelques grondements. Affronter ce petit groupe me semblait impossible.

- Quand on sera dehors, tu cours jusqu'à la voiture et tu fermes ta porte à clé. Si un d'entre eux te touche, je lui fais son affaire.

Ni une, ni deux, j'ouvris la porte et pris les jambes à mon cou pour atteindre de la voiture. Je sentis un objet me passer juste derrière moi, dans un sifflement rapide.

- Putain! Vociféra Malory.

Il avait dû se le prendre en pleine figure. Je ne m'arrêtai pas pour autant, sentant ses pas, moins assurés, derrière les miens. L'allée entre l'entrée et la voiture fut court mais néanmoins semée d'embûches. J'ouvris la porte, rabattis le bouton pour claver ma porte. Malory s'embusqua dans l'auto, jeta la valise sur les sièges arrière et plaqua sa main contre sa joue droite. Je voyais à travers la jointure de ses doigts quelques gouttes vermillon couler.

Androids illness.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant