Chapitre 18.

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- EVERHANN! M'interpella Malory, ATTENDS!

La vitesse de mes pas augmenta, je fusais jusqu'à la voiture, pour m'y enfermer, pour m'y faire un cocon où personne ne me parlerait, où mes seules pensées vagabonderaient dans un vide total. Malory me rattrapa et me força à le regarder:

- Ce n'est pas parce que ton ...

- Écoute, le coupai-je, hier tu m'avais promis que tu ferais tout ce que je te demandais et bien, j'ai 

une nouvelle requête: laisse-moi tranquille!

Il ne sembla pas comprendre ce que je voulais lui dire ou, tout de moins, il ne voulait pas comprendre.

- LAISSE-MOI! VA-T-EN! Je ... OUBLIE-MOI MALORY! OUBLIE-MOI!

Tout le monde me détestait, tout le monde voulait me faire souffrir. Ils se jouaient de moi comme lorsqu'on manipule un pantin. Je n'en pouvais plus de tous ces faux-semblants, de ces duperies. Je voulais juste m'effacer.

- NON! Beugla-t-il. NON! Tu m'as ... demandé de sauver ton robot et on le fera quitte à ce 

que je te menotte à moi pour que tu me suives. Après, tu feras ce que tu veux, tu resteras ou tu me quitteras. Peu importe. Mais aujourd'hui ... Tu restes.

Ses paroles me calmèrent tout de suite, j'avais honte de m'être emportée ainsi. Tenait-il vraiment à moi, comme me l'avait fait comprendre Manuela ou me faisais-je des idées?

- Ok, fit-il après avoir repris sa respiration. Maintenant, on va voir le MI-5 pour leur expliquer.

Sans émettre la moindre objection, je montai dans la voiture. Il en avait marre que je me pose tant de questions, que je lui oppose ma résistance. Je n'avais pas le droit de faire l'enfant gâtée, celle qui changeait d'avis comme de chemise, celle qui piquait une crise parce que rien allait dans le sens qu'il fallait. Je me rendais compte que j'étais difficile à suivre, difficile à comprendre, difficile à vivre. Je n'en faisais qu'à ma tête.

J'étais un peu égoïste ... même beaucoup égoïste. Malory démarra et sortit de l'enceinte de la HR Corporation. Je lui jetai quelques coups d'œil priant pour qu'il m'excuse mais il se concentrait sur la route. Je devais faire un effort malgré mon caractère de cochon, malgré des années à ne penser qu'à moi-même, malgré le fait que Malory soit là:

- Excuse-moi, minaudai-je en tournant la tête vers la vitre.

- C'est déjà oublié.

Mais j'avais besoin de connaître sa réponse. Je n'en pouvais d'attendre, après tout, j'étais la principale intéressée, non?

- Est-ce que pour toi, cette nuit n'a été qu'une simple partie de jambes en l'air?

Il s'attendait à cette question et ne remua pas d'un cil. Pourtant la réponse ne vint pas de suite. Il essayait tant bien que mal, de trouver les bons mots, ceux qui feront le moins mal ou ceux qui feront le plus plaisir. Mais Malory n'avait jamais été un romantique et n'avait jamais voulu dévoiler ses sentiments au grand jour, alors il se contenta de répondre:

- Non.

Ce petit mot suffit à me faire sourire. Je n'en attendais pas plus de sa part. Les grandes déclarations, ce n'était pas pour nous. 

Lorsque le feu passa au vert, les battements de mon cœur commencèrent à se faire entendre un peu plus. Le MI-5 allait-il vraiment nous prendre au sérieux ou avait-il déjà classé l'enquête comme l'avait fait mon père?

Androids illness.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant