Chapitre 4

1.5K 60 4
                                    

Maeva. (Bonus)

J'entrai dans le restaurant à petits pas. Cela faisait si longtemps... Beaucoup trop longtemps.

il y a avait tout d'abord le manque, que j'essayais de dissimuler, je ne pouvais pas avoir ce genre d'émotion dorénavant ... tout de suite après dans la liste venait l'amour. L'amour... la chose qui foirait tout. Quand vous aimez, vous pouvez être sûrs que vous êtes bel et bien dans la merde. Que ce soit fraternel, amical, ou bien sentimentale, il y a un grand D pour danger. Il ne faut pas avoir ce genre de sentiments si l'on veut vivre dans la sérénité et la paix, Car si c'est le cas, on passera notre vie à s'inquiéter pour autrui, à vivre en dépendance de l'autre, et à vouloir le protéger à chaque instant. Le pire, c'est quand une personne chère à nos yeux meurt. On est dès lors déchiré, changé. J'ai vécu, et j'ai appris. Parmi mes règles, il y a celle que j'ai placée en premier lieu: ne plus jamais aimer. C'était facile, je ne ressentais plus vraiment de joie depuis longtemps. Je peux me passer de ça, je peux arrêter de penser à ceux que j'aime. J'aimais.

Lorsque je fus à l'intérieur, je vis premièrement les serveurs. Ils n'avaient pas changé, Matt se trouvait à présent parmi eux et essayait de courir entre les tables pour arriver à temps à là numéro quatre.

-Table 7!

Je marchai presque en courant en provenance de la voix qui réchauffait mon cœur. J'attrapai l'assiette qu'il tendait, et comme à son habitude, il ne daigna pas regarder le propriétaire.

-Tu ne changes pas, Frank! Me moquai-je.

Il leva immédiatement les yeux vers moi. Quand il me vit, sa bouche s'ouvrit sous le choc et il fit le tour pour pouvoir me prendre dans ses bras. Il était devenu plus fort, ainsi, je sentis une légère douleur lorsqu'il me pressa contre lui. Il me lâcha et me fit un énorme sourire.

-Tu n'as pas changé d'un pouce, Maeva!Tu es magnifique. S'exclama-t-il. Il était réellement joyeux. Je ne pouvais que me montrer gentille face à un homme aussi charmant. Il fit un rapide tour de mon corps avec son regard frêle.

-Tu as maigris ! Me reprocha-t-il. Je laissai échapper un petit rire gêné.

-Tu ne manges pas assez ! Viens, je vais te préparer une assiette.

Je le remerciai et fus contrainte de refuser malgré mon ventre vide qui réclamait de la nourriture.

Je repris ma contemplation pour mon ancien monde quand Frank se retira, en s'excusant de ne pas rester plus de temps à mes côtés, mais il devait travailler, et ça, c'était une bonne raison de le faire. Il me
promit qu'on se reverrait, et me planta au milieu du restaurent. Vint le tour des clients. J'eus un petit rire lorsque je remarquai la bonne femme qui était avec son mari il y a de ça trois ans. Devant elle était assit un homme d'une vingtaine d'années tout au plus. Je m'avançai pour les saluer tout en restant discrète.

-Comment allez-vous?

Elle laissa échapper un cri. Sa réaction était semblable à celle de Frank, ce qui me fit sourire de plaisir. Au moins , j'avais manqué à quelques personnes ici...

-Ohhh! Maeva! Ça fait si longtemps!

Oui, si longtemps...

-Comment allez-vous? Redemandai-je en m'asseyant près d'elle.

Elle ferma les yeux et posa sa main sur la mienne. Je remarquai qu'elle ne portait plus de bague.

-Oui oui, assieds-toi mon enfant. Je vais bien. Et toi? As-tu réglé l'histoire de la maladie? Est-ce que tout va bien?

Je fronçai les sourcils. Comment pouvait-elle le savoir? Qu'elle connaisse mon nom est bizarre, quoi que je lui avais adressé la parole plus d'une fois et peut-être que je l'avais laissé échappé à un moment ou un autre, Mais comment pouvait-elle savoir pour ma maladie ? Je ne répondis pas. Elle n'avait pas besoin de savoir ma vie privée. Seule Rania avait le droit de s'initier. La femme, madame Francine, me raconta sa vie en détaille pendant plus d'une trentaine de minutes. Son fils, Marc - elle me l'avait présenté sans tarder-, paraissait ennuyé, mais il ne pipa mot pendant toute notre conversation. Son mari en a eu marre de faire toujours à sa manière, il l'a donc quittée. C'est drôle, j'aurais parié que c'était elle, qui avait demandé le divorce, mais j'avais tort... Il est décédé il y a un an, et Marc, qui vivait chez lui, est venu s'installer chez sa mère. Je fus surprise de tout ce qui avait changé pendant mon absence. Que s'est-il déroulé de plus? Qu'est devenue Elysia ? A-t-elle un petit-ami? Et Sam, Vicky, Amelia... Lorsque le discours de madame Francine prit fin, je me levai en apercevant Matt se diriger vers la table. En me voyant, il fronça les sourcils, pas vraiment enchanté à ma présence.

-Que fais-tu là?

Je compris alors qu'il s'adressait à moi. J'essayai de m'échapper sans répondre mais il me retint le bras. Je poussai un long soupir en levant les yeux au ciel.

-Lâche-moi, ok? M'impatientai-je. Je suis venue pour voir ce qu'est devenu ce merdier, c'est tout.

-Pourquoi tu es revenue, Maeva? Reprit-il comme s'il ne m'avait pas entendu. Je savais cependant qu'il ne parlait pas de ma venue ici, mais de mon retour.

Je ris.

-Est-ce que tout le monde va me poser cette question? C'est chez moi, Matt. Je pars et reviens quand je veux. Maintenant je dois y aller.
Et je me retournai pour repartir aussi vite que j'étais arrivée.

Je n'avais rien remarqué de suspect dans la salle. Rania m'a bien précisé que j'aurais un sentiment d'insécurité si quelque chose de mal se produisait pendant ce temps. Mais rien. Je me penchai vers sa voiture et levai les yeux au ciel encore une fois.

-J'ai bien senti Ce sentiment d'insécurité. Ironisai-je.

Elle baissa sa vitre.

-Que veux-tu dire?

-Je ne sais pas... Des personnes savent pour ma maladie, or je ne l'ai dit qu'à nos amis. Mais c'est tout. Y a rien de suspect, Rania. Tu en as fait tout un plat.

Elle arqua un sourcil et je compris qu'elle était étonnée de ma remarque. Un noeud se forma dans ma gorge et je me rectifiai.

-Nos anciens amis.

Elle acquiesça en souriant, contente que je me sois corrigée. Je montai à ses côtés et claquai la porte plus fort que je ne l'aurais voulu.

-Ça me fait peur, Rania. M'exclamai - je en fixant la route qui s'étendait sur des mètres devant nous.

-Je sais, Maeva. Il faut tout de même que tu sois forte. Rania me prit la main et la serra pour m'encourager.

Je la regardai par dessus mes cils.

-Je le serai. Merci de m'avoir attendue. Je suis consciente que je ne suis pas restée seulement quelques minutes à l'intérieur.

-Ce n'est rien, voyons. Mais attention, personne ne doit savoir ce qui se passe, et qu'en fait, tu es encore la même.

Je fixai la route vide devant moi et lui répondis sur un ton de défi:

-Je ne suis plus du tout la même, de toute façon.

Je ne le serai plus dorénavant. Mon coeur se brisa lorsque je repensai aux paroles d'Elysia.

C'était Elysia. Maintenant, c'est Elle.

-Conduis-moi à notre maison. Ordonnai-je à Rania en soupirant.

-Oui chef!

Love And Destroy  (GxG) Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant