Chapitre 7 : Le parapluie et le réveillon

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Court chapitre de transition (désolée!), le prochain sera sûrement plus long ~


Chapitre 7. Le parapluie et le réveillon

-6h00 PM, 221B Baker street, Londres-

-Tu sais quoi, John?

Le blond tourna son regard vers Sherlock qui lui parlait alors qu'il était préoccupé par une fascinante expérience comprenant des yeux humains dans du formol qui levait le cœur du docteur.

-Non, mais je sens que tu ne vas pas tarder à me dire...

-Je crois que Lestrade et mon frère sont ensemble.

-Oh, eh bien, tant mieux pour eux. C'était prévisible : ne sont-ils pas partis ensemble à la veille de Noël?

Sherlock ne semblait pas l'écouter. Il semblait plutôt traumatisé.

-Je ne comprend absolument pas ce qu'il peut bien trouver à mon frère...

-Tous les goûts sont dans la nature, Sherlock.

-Oui, mais il y a tout de même des limites. Enfin, il y a autre chose, aussi.

-Quoi donc?

-Charles August Magnussen. Tu sais qui il est?

-Tiens, c'est pas l'Américain qui était propriétaire de l'immeuble de Sherrinfod? Son nom me dit quelque chose.

-C'est tout à fait lui, mais son empire s'étend bien au-delà de l'immobilier : il détient aussi plusieurs journaux, poste de télévision, de radio, des grandes entreprises... C'est un véritable requin de la finance.

-Et pourquoi t'intéresses-tu à lui?

-Ce n'est pas moi qui s'intéresse à lui, mais lui qui s'intéresse d'un peu trop près à mon frère.

-Qu'est-ce que cela peut bien te faire? Tu n'arrêtes pas de dire que tu détestes ton frère...

-S'il menace Mycroft, il menace aussi la sécurité de tout le Royaume-Uni.

-Depuis quand t'en préoccupes-tu?

-Argh, tu m'énerves, John, à toujours poser des questions insignifiantes!

John foudroya son petit-ami du regard, signe qu'il commençait à être réellement énervé par le comportement du sociopathe. Puis, sa colère diminua au fur et à mesure qu'il comprit.

-Ah, d'accord, acquiesça-t-il, c'est encore une de ces fois où, en fait, tu essaies de cacher l'affection quasi secrète que tu portes à Mycroft, mais que tu ne veux pas admettre pour rien au monde.

-Ce n'est pas...!

-C'est exactement ça, le coupa-t-il, et c'est d'accord, je serai de la partie pour arrêter ce Charles-quelque-chose. Qu'est-ce que je dois faire?

-Rien, pour le moment. On agira après le nouvel an. Je ne voudrais pas gâcher le retour de mes parents de l'Oklahoma pour cette fête.

***

-2h00 PM, Belgravia, Westminster-

-Gregory, avez-vous fait vos bagages?

Lestrade maugréa quelque chose qui ressemblait vaguement à un « oui » dans sa barbe. Sous prétexte que Mycroft ne voulait/pouvait pas le laisser tout seul dans sa maison pendant qu'il partait un jour ou deux, il l'avait forcé à l'accompagné pour le réveillon du nouvel an chez ses parents. Rien qu'à la mention des parents Holmes, Lestrade frissonnait. Ne manquerait plus qu'ils soient quatre à être comme Sherlock Holmes! Il allait forcément devenir fou durant ce séjour dans la campagne londonienne.

-Vous oubliez forcément quelque chose, rajouta Mycroft, revérifiez, l'erreur est humaine. Sauf pour une personne comme moi.

Le policier grogna à nouveau. Si ce n'était pas le séjour qui le rendait fou, ce serait cet homme! Il suffisait que Mycroft Holmes ouvre la bouche pour qu'il serre les dents. Il avait toujours les mots justes pour l'énerver, qu'importait la situation, l'heure ou le jour.

Néanmoins, il se plia à ce que suggérait le politicien et, effectivement, il se rendit compte qu'il allait partir sans sa brosse à dent. Il alla donc la récupérer dans la salle de bain, tentant d'être discret pour éviter que Mycroft ne le remarque parce que ça donnerait un coup sur son ego. Il n'allait tout de même pas admettre que son hôte ait pu avoir raison! Pourtant, c'était ridicule, car il était évident que le politicien saurait toute suite qu'il avait oublié quelque chose : il l'avait prédit avant même que Gregory ne s'en rende compte lui-même, après tout! Il devrait plutôt le remercier, il lui évitait d'avoir une haleine de cheval pendant quelques jours, de s'alimenter aux pastilles à la menthe et de se brosser les dents avec son doigt, voire d'être forcé d'emprunter la brosse à dent de Mycroft... mais Lestrade avait trop de fierté pour ça.

Il vit Mycroft traverser le couloir avec sa valise qui le suivait en roulant derrière lui et il s'empressa de refermer la sienne pour le rejoindre dans le hall d'entré.

-Bon, allons-y. Nous ne devons pas arriver en retard, l'hélicoptère nous attend pour 3h.

-L'hélicoptère? S'étouffa Gregory.

-C'est plus rapide et je déteste les trop longs voyages en automobile; ça me donne la nausée.

-Nous aurions pu y aller en moto. J'ai fais des road trip quelques fois par là-bas et les paysages sont vraiment époustouflants.

-Votre vélo à moteur? Il n'en est pas question! Vous aurez l'occasion d'admirer tous ces beaux paysages depuis le ciel, venez! Et c'est beaucoup plus sécuritaire!

Après avoir mis la sienne dans l'auto, Mycroft souleva sa valise et la rangea avec l'autre sans laisser l'opportunité à Gregory de le faire lui-même. En refermant la portière de la berline, Lestrade se dit que même si le voyage se passerait en hélicoptère présidentiel, ça allait être un putain de long voyage... 

Le parapluie noir (Mystrade)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant