Chapitre X

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Je me tournais et me retournais dans mes draps. Impossible de dormir. Cette défaite écrasante favorisait apparement mon insomnie. Je soupirai, agacé. En plus j'allais devoir passer une journée avec Neïla, et, la connaissant, elle me réveillerait dès l'aube pour "profiter" de moi un maximum. Attendez. "La connaissant" ? Merde ! Je ne la connaissais pas. N'empêche, il fallait dire qu'elle était insupportablement attachante cette fille.
Je n'aurais jamais cru penser que je trouvais une fille attachante. J'avais changé pendant ce mois...La seule question que je devais me poser n'était pas "comment ?" ou encore "pourquoi ?" mais "est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise chose ?". Et à cette question là, je n'avais pas la réponse...
Bon, Morphée ne semblait apparement pas près de me prendre dans ses bras. Je me levais, m'habillais rapidement et sortis de ma chambre... puis de "mon" arbre.
La Lune remplaçait le Soleil dans cette nuit sombre en caressant la forêt endormie de sa lumière argentée. Le cri d'une chouette retentissait au loin perçant le silence nocturne. Je marchais tranquillement, sans me préoccuper de savoir où mes pas m'emmenaient. Marcher la nuit me détendait. Personne. Aucun bruit. Plus de pleurs, de rires,de cris. Plus de manifestations de ces émotions quotidiennes inutiles. Personne. Juste moi. Et...ce fredonnement ?
Je tendis l'oreille. Quelqu'un fredonnait. Peut-être un voyageur égaré. Il allait sûrement pouvoir me sortir d'ici !
Je m'approchai silencieusement de la source de cette mélodie.
J'y étais. J'écartai doucement les branches d'un buisson touffu qui me servait de cachette. J'écarquillai les yeux. N...Neïla ?
Elle était là, nue, au milieu d'un petit étang, fredonnant en se lavant. La lune sublimait chaque recoin de son corps svelte qui semblait aussi fragile que du cristal tandis que son reflet - celui de la lune- illuminait sa peau laiteuse. Ses longs cheveux d'un blanc immaculé étaient lâchés et sillonnaient dans l'eau claire tel des ruisseaux à l'intérieur même de l'étang.
Elle était juste...magnifique... J'hoquetai devant cette vision dont mon regard ne voulait pas se détourner. J'étais le démon qui observait l'ange dans sa plus grande splendeur.
Neïla sortit de l'eau et s'enveloppa d'un fin drap blanc en guise de serviette en continuant de fredonner. Elle essorait sa chevelure de diamant quand, tout à coup, elle bondit vers moi. Elle me plaqua au sol avant de se retrouver à califourchon sur moi, une dague (d'où diable venait-elle ?) à quelques petits centimètres de ma gorge.
Je grognai :
- Tu te retrouves souvent sur moi comme ça je trouve, commentai-je.
Elle écarquilla ses grands yeux azurs, l'air réellement surprise.
- Th...Thenos ?
- Non, non, c'est Vulpo, raillais-je, de mauvais poil. Bon, maintenant que les présentations sont faites, tu peux me laisser partir ?
- Qu...
Elle devint rouge comme une tomate, réalisant la situation. Elle se retira en vitesse, toute gênée.
- Je...je pensais que c'était un voleur.
Je haussai le sourcil.
- Un voleur ? Ici ?
- Oui, je sais c'est idiot. Mais...et toi, qu'est-ce que tu faisais là ?
Elle parut soudain horrifié.
- Tu m'espionnais ?!
Ce fut à mon tour de devenir rouge comme une tomate.
- Moi ? Mais pas du tout ! Je...je n'arrivais pas à dormir alors je suis allé me balader un peu. Je suis tombé ici par hasard.
Elle me scanna d'un oeil douteux.
- Mouaif...
- J'te jure !
Elle soupira.
- D'accord, je te crois, mais n'oublies pas que demain, tu passes la journée avec moi. Tu ferais mieux d'aller te coucher, ça risque d'être très éprouvant.
Je m'éloignais en grommelant avant de m'arrêter et de tourner la tête vers elle.
- Et toi n'oublie pas de te rhabiller, tu risques d'attraper froid.
Je me retournais.
- Kyyah !!
Un sourire se dessina sur mes lèvres. Insupportablement attachante...

La Larme de LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant