Des larmes claires remplirent ses yeux azurs. À cet instant, je lu une si profonde tristesse dans son regard que j'en eu un pincement au cœur. Je me repris aussitôt. Un murmure à peine audible parvint à mes oreilles.
- Pourquoi ? Pourquoi c'est toujours la même chose ?
Elle semblait se parler à soi-même. Elle se leva et partit d'un pas lent rythmé par le "ploc" de ses larmes s'écrasant contre le parquet. Ploc, ploc.La lune éclairait la nuit de sa lumière argentés et se reflétait dans le lac. La nature semblait dormir, bercée par le chant des hiboux. De ma branche, j'aurais pût me délecter de chaque instant de cette merveilleuse nuit. Pourtant...Pourtant mon regard restait fixé sur une ombre dessinée aux rives du lacs. Elle. Elle avait la tête dans les genoux et restait là, silencieuse et inconsolable, ses larmes coulant sans bruit.
Avais-je fait une erreur ? Mon esprit me répondait que non tandis que mon cœur éprouvait de la compassion pour ce monstre. Je soupirai. Non, j'avais fait le bon choix...Du moins, je le croyais.
Un voix retentit dans mon dos :
- Tu t'en veux ?
Je ne tournai pas la tête, sachant l'identité de mon interlocuteur.
- Tu es venu me sermonner c'est ça ?
Le renard s'assit à mes côtés.
- Non, répondit-il simplement.
Le silence s'installa. Je décidai de la briser. Une question me brûler aux lèvres.
- Elle...Elle semble très affectée par l'opinion des gens sur sa personne.
- Oui. Il faut dire que ça n'a pas été facile pour elle de ce point de vue là.
Il marqua une pause puis reprit:
"Elle n'est pas un véritable Esprit Protecteur. Sa mère était humaine et son père est l'Esprit de la Forêt de Sveltia.
Je l'écoutais attentivement, étonnement intéressé par le récit du passé de cette inconnue. La forêt de Sveltia était l'un des lieux les plus sacré et protégé du monde. Son père devait être extrêmement puissant."
"C'est une sorte d'hybride, de métis. Elle n'a jamais vraiment connu son père. C'est sa mère qui s'est occupée d'elle jusqu'à ses cinq ans. Jusqu'à ce que ses pouvoirs commencent à se manifester. Les villageois ont eu peur. Sa mère a voulu la protéger. Elle a été tuée."
"Ils l'ont tous rejeté. À à peine cinq ans, Neïla a été exilée de son village. Elle a entreprit de retrouver son père. Et elle l'a retrouvé. Mais celui-ci l'a reniée et méprisée prétendant qu'elle n'était pas de sang pure. C'était une bâtarde à ses yeux. Elle est alors venue se réfugier dans cette forêt abandonnée et prétendue maudite. Elle nous a pris sous sa protection. Nous sommes les seuls à l'avoir acceptée. Mais sa partie humaine ne pourra pas éternellement se satisfaire de l'unique compagnie d'animaux. Quand elle t'a trouvé, elle a tout de suite voulu te sauver. Nous ne voulions pas. Un esprit sacré n'est pas censé sympathiser avec les humains de passage dans sa forêt. Mais elle en avait tellement besoin; de pouvoir parler et créer des liens avec un véritable être humain que nous l'avons laisser faire. Je connais l'éducation que tu as eu. Celle de la Garde Nocturne. Je pense qu'il serait vain que je te dise que les idées qu'on t'as inculpé au sujet d'une fille comme elle sont fausses. Elle a toujours été rejetée, elle avait tant d'espoir quand tu es arrivé. Voilà pourquoi elle est si abattue. Je ne te demanderais pas de faire comme si tu l'apprécier car tu n'en as aucune envie et si votre relation est factice, ça ne fera que lui donner plus de peine. Mais réfléchis-y. Elle est plus humaine que tu ne le crois."
Le renard se leva et partit comme il était arrivé.
Son monologue avait dévoilé une nouvelle parti de sa personnalité. Plus sage, plus réfléchi. Mais pas seulement. Neïla. C'était la première fois que je m'autorisais à prononcer son prénom, même dans mon esprit. Elle était comme moi. Reniée, rejetée, exclue. J'avais décidé de ne pas souffrir et de vivre en solitaire. Elle avait persisté et souffert.
Mais...c'était si injuste. Je n'avais jamais vraiment compris pourquoi les gens avaient besoin de créer des liens. Je trouvais ça inutile, pathétique. Pour moi, c'était une dépendance. Mais devant sa personne, ça paraissait plus découler d'un besoin vital. Vulpo avait réussi. Une partie de moi me soufflait qu'elle était humaine, qu'elle me ressemblait. La seule différence c'est qu'elle avait pris le chemin de la lumière et moi celui de l'ombre...
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La Larme de Lune
FantasiJe suis né une nuit d'orage, une nuit sans lune. Des éclairs déchiraient le ciel dans un vacarme assourdissant. Je n'ai jamais connu mon père et ce soir là, ma mère a échangé sa vie contre la mienne...J'étais l'enfant qui annonçait la mort ("thanato...