Chapitre 18

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Voilà exactement trois jours que je ne lui ai pas adressé la parole, trois longs, très longs jours durant lesquels je n'ai pas arrêté de le snober. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de me parler, mais à chaque fois c'est comme si il se heurtait à un mur invisible. Je l'évite ouvertement, ne répond plus ni à ses appels, ni à ses messages, et j'ai jeté le collier qu'il m'avait offert au fin fond de mon tiroir, m'interdisant de ne jamais plus l'ouvrir.

En réalité, je pense souvent à lui, pour ne pas dire tout le temps... J'ai du mal à le cacher, mais c'est nécessaire, elle jubilerait trop si elle savait ce que je ressentais, et je ne compte pas lui donner ce plaisir. Au contraire, j'ai juste envie de les faire souffrir, de le faire souffrir. De le blesser au plus profond de son âme, de lui faire passer son envie de sourire. Lui faire regretter d'avoir poser les yeux sur elle ! Sale harpie !

Allons, allons... Du calme cher enfant, nous l'aurons notre vengeance...

Enfin en attendant, ce n'est pas lui mais moi qui en souffre... Je n'aurais jamais pensé qu'il me ferait ça... Je lui ai fait confiance aveuglement, à mon grand désespoir. Quand je repense à lui... Non... Il ne vaut mieux pas y penser... Ne pas songer à ses lèvres, son odeur, et encore moins ses bras si puissants...

- Jodi ? Eh Jodi ?

- Ah... Heum...

Alizée me ramena enfin à la réalité. Nous étions encore assises à la cafétéria, mon capuccino devenu froid reposant toujours sur la table, tandis que les autres avaient déjà tous été bu.

- Les filles... J'ai une nouvelle mission pour vous !

- Ah ! Ca faisait longtemps que tu ne nous en avais pas donné ! Se réjouirent-elles, enfin mis à part Susan évidement qui elle, me réprimât du regard.

- J'en ai marre de voir le couple en carton se pavaner dans les couloirs, et si on leur faisait un peu de com ?

- Excellente idée ! S'écria Marie.

Je me levais pour aller mettre mon gobelet à la poubelle, tandis que les autres se réarmait de leur manteau pour pouvoir sortir dans ce froid hivernal, mais la tête dans les nuages, je bousculais un autre étudiant et déversais involontairement tout mon caf sur sa veste. Je redressais la tête illico complètement paniquée en m'écriant que j'étais désolée. Sans même prendre le temps de le regarder je m'emparais d'une liasse de serviettes pour éponger mes conneries.

- Eh du calme Jodi. S'amusa le jeune homme.

- Ma... Maël c'est toi ? Oh pardon vraiment je m'excuse j'avais la tête ailleurs et puis...

Il se gratta la tête en riant un peu nerveux. Je n'avais jamais vu quelqu'un sourire autant, cet homme était la gentillesse et la joie de vivre incarnée ! Même si... Si notre dernière « relation » n'avait pas été probante... J'avais honte rien qu'à y repenser, et c'est vrai qu'à la réflexion, il n'avait pas non plus chercher à me recontacter.

- Tu sais hum... Je voulais te dire par rapport à l'autre fois... Enfin... Je me sent tellement con... Se désola-t-il.

Instinctivement je posais une main sur son avant-bras en cherchant à capter son regard . Comment pourrais-je lui en vouloir ? Tout était de ma faute, j'avais voulu faire la maline et cela c'était retourné contre moi.

- C'est pas grave Maël, tu n'y es pour rien. Tu ne pouvais pas savoir à quel point j'allais mal et puis je l'ai voulu.

- Oui... Je... Le malaise... Vraiment j'ai cru que je t'avais fait mal ou je ne sais quoi... J'étais paniqué et puis avec mes potes qui... Tu sais que je suis pas un mauvais garçon, tu le sais hein ?

Just like fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant