Chapitre 23

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Le trou noir.

J'avais perdue toute notion du temps, et aussi toute notion de mon corps par la même occasion. C'est comme si je n'étais plus qu'une enveloppe vide, une vieille loque. J'avais toujours les yeux fermés lorsqu'un soudain mal de crâne vint me vriller la cervelle et que je me réveille dans un sursaut. Il faisait très froid, et sans savoir pourquoi je me réveillais dans une chambre d'hôpital dans l'incapacité de me redresser. Quelques images me revinrent à l'esprit, surtout des émotions, ma bouche était vraiment pâteuse. Argh... C'es comme si je venais de me faire passer dessus par un camion ou... Non non ! Comme si je venais de me réveiller d'une cuite 

Un peu plus tard, un médecin entouré de deux infirmiers passèrent le pas de la porte et vinrent vérifier mon état. Ils me firent passer toute une batterie de test, vérifièrent mes bandages, dont celui énorme qui entourait mon crâne et me posèrent quelques questions. Sans grand entrain, je leur répondis, mais je commençais à nouveau à me sentir épuisée alors ils me laissèrent tranquille.

- Vous êtes en bonne voie, nous allons encore vous garder 24 heures pour nous assurer que votre état reste stable, puis vous pourrez partir. Vous avez fait une grosse frayeur à vos proches vous savez ?

- Ils sont là ?! Où sont-ils ?

Le docteur émit un petit rire et me permit de les voir un instant avant de me reposer.

Eden fut le premier à débouler dans ma chambre dans un bouquant abominable, suivis de près par Marta et Susan.

- Putain Jodi t'es réveillée ! S'écria-t-il.

- Vous ne pensiez quand même pas vous débarrasser de moi de ci-tôt. Répondis-je un peu lasse.

J'étais vraiment épuisée et tout compte fait je n'avais pas vraiment envie de voir du monde, surtout que les calmants ne faisaient pas encore totalement effet.

- Oh m petite Jodi, dés que tu seras rentrée à la maison je te ferais les meilleures pasta du monde ! Ah ça tu peux me croire ! Me gratifia Marta.

Elle s'était assise sur la chaise près du lit et me caressait doucement la main, l'air toutefois soucieux.

- Jodi tu sais je voulais .. !

- Pas maintenant Eden, pas maintenant... Le coupais-je.

Susan sembla sentir le malaise et se leva en s'étirant pour venir me faire un bisou sur la joue et caresser mon front par-dessus le bandage.

- Bon allez ma belle on va te laisser. Je me charge de prévenir l'école, et puis pour les cours je te prends tout ce dont tu auras besoin.

Mes parents entrèrent à leur tour dans ma chambre, ils étaient partis chercher un morceau à manger pour tout le monde en pensant que je mettrais encore du temps à me réveiller.

- Oh ma petite puce... Tu nous a fait une de ces frayeurs ma douce... Me souffla ma mère en s'accroupissant près de moi.

Mon père quand à lui me fit un petit signe de tête avec un petit sourire, il n'était jamais très expressif mais à ce moment là je voyais bien qu'il était vraiment rassuré. Eden se tenait à bonne distance lui, il semblait s'être renfermé après que j'ai coupé court à ses jérémiades. Seulement je n'avais vraiment pas envie de laver mon linge sale en publique, et à dire vrai je n'avais plus très envie de le voir... Du moins pour aujourd'hui.

Après avoir mangé un bout, tout ce beau monde me laissa seule que je puisse roupiller en paix.

Cette journée avait été vraiment très éprouvante.

*** (Eden)

Je sortis en furie de sa foutue chambre d'hôpital, et bon sang comme je lui en voulais à mort ! Ou plus exactement comme je m'en voulais, mais ça il était évidement hors de question de l'admettre. Il fallait vraiment que je décompresse, sinon j'allais finir par imploser et ça risquait de faire mal ! Très mal...

Alors que je fulminais toujours dans le couloir du fait qu'elle se soit blessée mais surtout du fait qu'elle m'ai repoussé en jouant les indifférentes tout à l'heure, je sentis une toute petite main se poser sur mon avant-bras. C'était Susane... Je devais vraiment être en piteux état vu la manière dont elle me regardait.

- Eden... Ne te mets pas dans des états pareils, viens, on a tous besoin de se reposer...

- Oue... Soupirais-je. Ça tu l'as dit...

Jodi devait m'en vouloir à mort maintenant, et je suis sûre que si j'avais insisté un peu plus, peut-être... Enfin peut-être qu'au moins elle ne serait pas toute seule dans cette chambre froide avec un mal de crâne atroce.

Une chose est sûre, il était temps de mettre un terme à cette putain de mascarade avec Amanda. Il m'apparaissait comme une évidence à présent que c'était justement en fixant des limites entre nous et en cherchant à me tenir loin d'elle que je la mettais le plus en danger.

Sans moi, elle était beaucoup trop fragile. 

Petit chapitre mais la suite arrivera ce soir (à dire vrai je n'arrive pas à me concentrer là xD)

Bonne soirée à tous !

Just like fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant