CHAPTER THREE

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        audio : au revoir, onerepublic

CHAPITRE TROIS : « apparences trompeuses »

      Selon ce mystérieux Leandro qui n'a daigné se porter volontaire alors qu'il s'y connaît en expédition et en nature il y a plus de cinq heures, il est apparemment quinze heures selon lui après que nous ayons constaté la position du soleil. Durant ces cinq heures, je n'ai pas eu le temps de faire mumuse ou quelconque présentation avec les autres membres du groupe. Laila m'a littéralement jeté au lit pour me reposer le temps de quelques heures. Elle a eu totalement raison de le faire car j'en avais réellement besoin.

      La surface de mon épiderme frissonne. Mon estomac vrombit tandis que je boucle mon sac à dos. Je devrais passer par le self me rassasier. Il faudrait que je trouve les kamikazes avant, histoire de mettre au point un plan afin de pas partir à l'aveuglette.

—Mh... Daegan ?

      Volte-face, un visage d'une peau foncée brillante, de petites lèvres, un regard marron qui ne lui pas une allure sombre, de part son regard captivant, des bouclettes encadrent ce visage fin en une coupe éparpillée et presque afro. Je crois l'avoir vu, mais... je reste silencieux, lance un regard désolé. Les commissures de ses lèvres se relèvent avec maladresse.

—Elene. J'étais au self tout à l'heure quand on s'est rencontrés.

       Voilà pourquoi je ne me souviens pas d'elle, Laila me l'a présenté durant mon étrange moment d'égarement. Je lui souris en retour, je lui dois bien ça, de une parce qu'elle m'a appelé par mon prénom et de deux parce qu'elle ne semble loin d'être vexée du fait que je ne me souvienne plus d'elle.

—Excuse moi Elene, faut dire que je suis encore dans les vapes. Britannique ?

     Ses sourcils se haussent, la gêne s'empare de ses traits, ses doigts se tordent.

—Désolé, je voulais pas te gêner, renchéris-je.

—Non non ça va, ça m'a juste... surprise, on va dire, répond t-elle en riant. Oui, anglaise, c'est bien ça. Tiens un peu de bouffe, tu dois crever de faim.

      Sa main se tend juste devant moi, détenant deux sachets de nourriture. Je dépose mon sac à dos à mes pieds, me saisis des paquets, tout en m'asseyant sur le banc, collé au mur perpendiculaire à la longue fenêtre de la salle commune. J'invite Elene à prendre place à mes côtés d'un geste de main rapide et lis l'inscription de mes deux menus. L'un y est inscrit « chili con carne » et l'autre « tarte à la framboise ». Espérons que les framboises soient dignes de ce nom. Je déchire rapidement l'emballage du premier sachet, où une cuillère en plastique y a été collée. J'attaque mon plat de fortune non sans joie et le dévore en quelques bouchées sous la lucarne railleuse de ma coéquipière.

—T'as l'air d'aimer, constate t-elle.

—J'ai surtout super faim, mais c'est pas mauvais.

      La salle commune baigne dans un silence paisible, où personne mis à part nos corps, ne souhaite y mettre les pieds, de peur de se prendre une balle en plein thorax de la part de l'ennemi. Ou quelque chose du genre je présume. L'odeur qui règne n'offre pas à mes narines le droit d'y constater une pièce chaleureuse et pleine de vie. Ce silence remplit le vide de cette salle, lui donne même presque de la vie. Je fronce les sourcils entre deux mastications. Etrange qu'un silence puisse être aussi imposant.

      L'anglaise cale son dos contre le mur alors que j'attaque ma tarte à la framboise. Grosse déception de ma part lorsqu'elle apparaît sous une forme qui ressemble plus à de la bouillie plutôt qu'une tarte.

DESTRUCTION WW5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant