DESTRUCTION WW5

CHAPTER ONE

titre audio : see what i've become

artiste : zack hemsey

note : si un audio pouvait représenter ma fiction, c'est bel et bien "see what i've become". vous verrez par vous même les émotions qu'arrive à procurer l'artiste et la raison de mon choix. j'espère un jour pouvoir avoir un trailer de ma fiction avec cette chanson car c'est vraiment un bijou! vous pouvez soit l'écouter avant de commencer le chapitre un, soit durant la partie, c'est comme vous le sentez mdr

CHAPITRE UN : « le nouveau moi n'est qu'une pâle invention fictive»

L'âme humaine ne se contente pas que d'une facette. L'âme humaine est un mine de facettes à elle seule. Un trésor bien caché, par la société destructrice, les médias, mais aussi le plus petit facteur soit-il, qu'est la timidité. L'âme humaine est un mystère, aux aspects divergents les plus incroyables. L'âme humaine, elle se tapit dans l'ombre lorsque les facteurs deviennent beaucoup trop fâcheux et imprévisibles. Mais sachez que peu importe qu'elle soit détournée, celle-ci refera toujours surface à un moment ou l'autre. Un précieux psychisme qui explose sans que l'on ne s'en aperçoive, et libère l'Homme de l'étau des facteurs qui composent son environnement.

Le lourd ronronnement du moteur perce mes pensées. Les amortisseurs semblent défoncés. Lorsque les roues du vieux bolide rencontrent avec puissance les trous de cette route sans doute presque inexistante, qui m'est totalement inconnue et invisible puisque nous voyageons depuis plusieurs heures à l'arrière d'un van noir dépourvu de fenêtres, je rebondis maladroitement sur le cuir défoncé des banquettes qui nous ont été proposées une ribambelle d'heures plus tôt.

En effet, je ne suis pas le seul à attendre comme un abruti depuis des heures sans que personne ne soit venu nous demander si tout se passait bien ou nous proposer un peu d'eau. D'ailleurs, il vaut mieux que je ne m'attarde pas trop sur l'idée de l'eau qui puisse couler le long de ma gorge asséchée depuis maintenant, je pense, une bonne heure. Je suis monté flanqués de deux parfaits inconnus à mes yeux à bord de cette voiture et ils n'ont pipé mot depuis le début du voyage alors que nous sommes plongés dans une obscurité presque sordide. C'est la deuxième fois de ma vie que je monte à bord de l'une de ces antiquités. Malgré ses performances encore satisfaisantes, elles sont totalement dépassées de nos voitures volantes actuelles qui ne consomment plus aucune énergie fossile, celle-ci ayant disparu il y a maintenant d'une trentaine d'années, et évite les anciens trafics routiers bouchés que nos ancêtres appelaient « embouteillages ».  C'est toujours un véritable plaisir pour moi de monter dans ce type de véhicule et de découvrir comment vivaient ceux qui peuplaient notre passé, mais au bout d'une heure de silence complet à observer et analyser les détails de la voiture, je m'en suis finalement lassé. 

Je pousse un soupir et pose mes coudes sur mes genoux ankylosés par la position assise et immobile que j'occupe depuis des heures. Mes yeux divaguent à nouveau sur les deux autres jeunes participants assis sur la banquette opposée. Une jeune femme, aux cheveux d'un blond cendré attachés machinalement par un petit élastique prêt à claquer, une large frange barrant des iris d'un bleu opale attirant, attend à s'en mordre les doigts, de pouvoir descendre de ce foutu van. Ses paupières tressautent, son doigt tape à temps réguliers contre sa cuisse qui ne cesse de tressaillir. Bam, bam bam bam. Rythme irrégulier.  Elle ne semble plus vraiment à l'aise dans cet endroit sombre et fermé. Je l'ai regardé, subtilement un bon bout de temps. Ses mimiques, ses expressions. J'en ai conclu sa claustrophobie en une dizaine de minutes. 

J'ai cette capacité depuis tout jeune à examiner et analyser toutes les émotions faciales, mais aussi physiques en général. Le corps en dit beaucoup sur nos sentiments, bien malgré nous. Un regard est un livre ouvert lorsqu'on sait le déchiffrer. Même quelqu'un qui ne possède pas les mêmes capacités que moi peut rapidement se rendre à quel point un jeu de sourcils, des doigts qui s'emmêlent, des lèvres pincées, un pied qui se balance ou parfois même un tic, peut traduire des émotions, des sentiments. Tout ça n'est qu'une question d'observation. Nous ne prenons plus le temps de sonder les gens. On se contente de travailler, partager, interagir, sans savoir que parfois, on se heurte à un mur. Un mur qui cache de nombreux secrets. Un mur que l'on pense inexistant, mais qu'on percute avec violence lorsqu'on s'y risque.