Chapitre 11

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Le lendemain matin, à l'aube, Marie s'est levée plus tôt que les autres et à quitté leur nid. Elle n'avait pas mal dormi mais savait qu'elle n 'était pas la bienvenue dans cet endroit malgré la bienveillance de Bernard. Il faisait froid en Décembre à Marseille et Marie devait trouver un moyen de manger ce matin. Elle marchait et marchait dans le froid demandant au passant une pièce pour manger mais elle essuyait les refus. Ses pas devenaient de plus en plus lents et lourds et ainsi à midi, elle avait toujours faim et s'est assise près d'une agence immobilière à regarder les gens passer. Elle se voyait déjà morte d'ici quelques heures mais un homme est sorti de l'agence et l'a regardé et lui a dit « Prends ce verre jetable, les gens te mettront plus de pièces dedans. » Marie pensait qu'il se moquait d'elle et n'ayant pas la force de rétorquer, resta passible. L'homme posa le verre par terre et y mis un billet de cinquante euros, elle ne connaissait pas encore la monnaie française mais elle savait qu'un billet valait toujours mieux qu'une pièce. Elle sourit à l'homme et le remercia tandis qu'il partait. Quand il fut hors de sa vue, elle prit le billet et le mis dans sa poche de peur que quelqu'un ne vienne le voler et laissa le verre devant elle. Comme l'homme l'avait dit, plus de monde jetait des pièces et bientôt son verre était plein, elle décidait d'aller à la boulangerie qui était en face.

Elle entra dans la boulangerie et remarquait la file d'attente, elle se mit derrière le vieille homme et attendait patiemment ? C'est là qu'elle entendit deux femmes pas très loin parler d'elle en la regardant du coin de l'œil furtivement. « Regarde comment elle est sale, ces gamins africains ne connaissent pas l'hygiène ! »

-Tu as raison, ils ne peuvent pas prendre soins de leurs enfants répondit son amie.

Marie agacée, avança vers elles et se mit juste devant elles afin qu'elles sentent bien son odeur, les deux femmes tournaient leurs têtes de l'autre côté tandis que Marie leur parlait « Ce qui m'a mis dans cette situation n'est nullement la faute de mes parents, j'ai souffert et voici la conséquence de ma souffrance. Ne jugez pas si vous ne savez pas ! » Elle n'attendait pas de voir la réaction des deux femmes mais se dirigea vers la sortie énervée. Elle marcha plus loin et alla acheter ses viennoiseries qu'elle ne connaissait pas dans une autre pâtisserie. Sa journée consistait à marcher mais elle arriva devant un petit motel et se dit que peut-être elle pouvait se laver là-bas. Elle entra dans le motel et vit une femme d'environ soixante années à l'accueil.

-Bonjour madame.

-Bonjour, comment pourrais-je vous aider ?

-J'aimerais prendre une douche s'il vous plaît.

-Ceci n'est pas une charité.

-Oui, je sais madame. Elle sortit le billet de cinquante euros.

-Je voudrais juste trois heures madame pour me laver et dormir juste une heure dans un lit. Cela fait plus d'un mois que je n'ai pas dormi dans un lit.

-Bon puisque vous payez, venez je vais vous donner une petite chambre.

La dame qui s'appelait Francine montra le chemin dans l'allée avec des tapis et tu papiers peint avec des motifs neutres sur les murs. Elles arrivaient au bout du couloir et Francine ouvra la porte sur la gauche.

-Voici votre chambre monsieur.

-Pardon madame je suis une fille, je m'appelle Marie.

-Excusez-moi, je suis désolée.

-Il n'y a pas de problème. Je suis un peu mal habillé c'est normal.

-J'aurais quelques vêtements dont je voulais me débarrasser de ma petite fille, vous pouvez essayer et voir ceux qui vous vont ?

-Ah vraiment ?

-Bien sûr.

-Merci madame.

La dame s'en alla chercher les vêtements tandis que Marie se lavait. La sensation d'eau chaude et de savon si bon faisait oublier les soucis de ce matin. En sortant de la douche, elle vit les vêtements sur le lit et choisit un jean noir, un pull noir et un manteau noir. Pour chaussures elle avait des petites baskets plus ou moins blanches mais confortables. Elle était heureuse de sa trouvaille. Elle rangea ses vêtements et vérifia que ses pièces étaient toujours dans son manteau avant de se jeter dans le lit et de dormir à poings fermés. Ce n'est qu'une heure et demie plus tard que Marie se réveilla et alla à l'accueil pour voir Francine qui accueillait de nouveaux clients. Elle l'attendait et quelques minutes plus tard, Francine était là.

-Je voulais vous dire au revoir et merci madame.

-Qu'allez-vous faire maintenant ?

-Je dois aller à Paris mais faut que je trouve de l'argent ou je devrais marcher.

-Marcher ? Vous plaisantez j'espère ! C'est si loin. Je vous propose de travailler ici afin de gagner de l'argent pour prendre le tain jusque Paris. Je vais vous payer quinze euros par jour et vous allez dormir dans votre chambre gratuitement.

-Merci beaucoup madame, je suis très reconnaissante. Merci beaucoup.

-Vous m'avez l'air de porter un grand fardeau sur vos épaules à un si jeune âge.

-Si vous saviez madame, si vous saviez seulement.

-Vous allez avoir le temps de tout me raconter. Vous allez faire la vaisselle et quelques petites tâches dans le motel, rien de trop grand.

-D'accord madame.

Marie commença à travailler le soir venue, car il y avait du monde dans le petit restaurant du motel. Elle faisait l vaisselle vite et efficacement, elle avait rencontré les deux cuisiniers Jérôme et Raphaël qui étaient très gentille et ne lui posaient pas trop de questions sur qui elle était et d'où elle venait. Elle travaillait donc chez Francine pendant deux semaines et appris l'histoire de cette dernière.


Le Revers d'un Rêve.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant