Journey To Camp Half-Blood [Percy Jackson FanFic] [Terminé]

Chapitre 4

La Colonie des Sang-Mêlés ? Mais d'où il sort, ce type, pour nous inventer des âneries pareilles ? s'insurgea muettement Juliette. Les yeux plissés, elle détailla le nouvel arrivant avec une colère et une sévérité palpables ; de taille moyenne mais plus petit que Thomas, sa peau sombre et ses boucles noires s'échappant de sa casquette faisaient ressortir la couleur ambrée de ses iris autant que celles, criardes, de ses vêtements l'atténuaient. Un sac à dos suspendu à ses épaules par de robustes lanières lui octroyaient l'allure authentique de n'importe quel lycéen de son âge.

-Écoute, on est un peu trop pressés pour s'arrêter en colonie de vacances hors saison, alors si tu veux bien nous excuser... déclara Thomas d'un air faussement détendu.

-Non, écoutez-moi, l'interrompit le jeune homme. La Colonie des Sang-Mêlés est le seul endroit sûr pour les gens comme vous.

-Oh, tu veux dire pour les malades mentaux qui souffrent de crises hallucinatoires ? intervint l'adolescente. Je pense qu'on s'en passera, merci bien.

À peine agacé par les sarcasmes peu avenants de ses deux interlocuteurs, l'inconnu se contenta de fixer ces derniers avec flegme et patience. Sous le joug de son regard, Juliette jeta un coup d'œil à son ami, qui lui adressa un mince sourire et un bref hochement de tête. Elle n'avait pas besoin de son consentement ni de sa satisfaction pour être fière de ses réparties, mais son approbation et son soutien éveillèrent en elle une bouffée de suffisance.

-Non, je veux dire pour les sang-mêlés, reprit le jeune homme avec conviction. Pour les demi-dieux, comme vous, ajouta-t-il après une courte pause.

Incrédules, Juliette et Thomas le scrutèrent alors qu'un silence pesant s'abattit sur leur petit groupe. La première émit un rire nerveux dont l'intensité allait croissante, tant en volume qu'en gestuelle, alors que le second ne se laissait aucunement contaminer par son hilarité. L'inconnue, d'un sérieux à couper le souffle, continuait de les contempler de son regard aussi impénétrable que la glace. Se tournant vers son compagnon en quête de soutien, la jeune fille s'étonna de découvrir sur les traits de ce derniers peints par ses réflexions qui se muaient peu à peu en prise de conscience.

-Attends, Thomas, ne me dis pas que tu crois à ces idioties ? C'est complètement insensé ! appuya-t-elle avec insistance pour le convaincre. Des demi-dieux, sérieux ? Enfin, mais ça sous-entendrait que les dieux existent !

-Les dieux grecs, pour être précis, intervint le nouvel arrivant.

-Réfléchis-y cinq secondes, Juliette, posa calmement Thomas. Ton professeur de littérature s'est transformé en une espèce de monstre qui nous poursuit. Il doit bien y avoir une explication, non ?

-Oui : parce qu'il me déteste et que tu as eu la stupidité de voler à mon secours, répliqua la jeune fille du tac au tac.

L'adolescent leva les yeux au ciel devant l'entêtement déraisonnable de son amie, et décida qu'aucun argument ne parviendrait à l'atteindre pour l'instant. Cette dernière se mordit la lèvre et baissa les yeux vers ses doigts qui s'enfonçaient progressivement dans le siège usé par les années, songeant qu'elle était peut-être définitivement au bord de la folie.

-De toute façon, qui es-tu pour nous annoncer une chose pareille et espérer qu'on te croie ? attaqua-t-elle soudainement l'inconnu en le transperçant de ses yeux noisette, mue par le besoin de déverser sur lui fureur et frustration.

-Je m'appelle Oliver Downhill, et je suis un satyre, expliqua-t-il patiemment. Je suis chargé de vous protéger jusqu'à votre arrivée à la Colonie.

Sans détacher son regard du jeune homme, elle tenta en vain d'intégrer ses paroles affolantes et, irritée, envisagea dangereusement de l'assommer une nouvelle fois s'il prononçait encore le mot « colonie ». Pourtant, la sincérité brillait dans ses yeux ambrés, accompagnée d'une vive étincelle de détermination Elle ignorait si elle le croyait, mais il était évident que lui était convaincu de ce qu'il racontait. Le dénommé Oliver releva soudainement la tête et sembla humer l'air, comme s'il avait détecté une anomalie. Comme une proie prête à relever le moindre signe de la présence d'un prédateur.